Maîtres d'aujourd'hui en architecture

On entre avec le XXe siècle dans une nouvelle période de l'architecture, non seulement parce qu'on ne saurait envisager dans la perspective de l'histoire le temps présent, mais aussi parce que la nature des activités de l'homme, une fois de plus, a changé. Il en résulte que le mode de présentation des artistes et des oeuvres a du, une fois de plus, s'adapter au point de vue qui a semblé le mieux mettre en lumière l'originalité des créateurs d'une part, et, de l'autre, la fonction de l'architecte dans la société. La formule adoptée exige une double justification. On peut s'intéresser aux grands artistes soit en amateur soit en critique. Dans le premier cas, on s'efforce de sélectionner les ouvrages qui plaisent et on met en valeur la genèse de la personnalité qui les a créés. Dans le second, on s'applique, tout en fixant l'attention sur les mérites particuliers des hommes et des oeuvres, à les situer dans leur contexte technique, économique, social, en même temps que dans la chaîne d'une discipline particulière : peinture, littérature, musique, architecture… Les grandes personnalités sont toujours considérées dans la triple perspective de leur originalité, de leur relation avec une époque, et de leur place dans le développement d'une discipline autonome. Suivant les époques, on a insisté tantôt sur le rôle des individus, tantôt sur les monuments qui incarnent la puissance collective d'un groupe. La sélection, forcément arbitraire, a toujours tenté de manifester la continuité de la fonction architecturale à travers ses métamorphoses et la situation relativement mobile de l'artiste par rapport à cette fonction.