MARC AURELE et DESIR DE GLOIRE

Tu te laisseras entraîner par le désir de la gloire ? Considère la rapidité avec laquelle tous sont oubliés, l'abîme du temps infini dans l'un et l'autre sens, la vanité des paroles retentissantes, l'humeur changeante et indécise de ceux qui semblent te louer, l'étroitesse du lieu où cette gloire se borne : car la terre entière n'est qu'un point, et ce pays n'en est qu'une infime fraction ; et ici même combien y a-t-il d'hommes pour recevoir des éloges, et que sont-ils ? MARC AURELE

Marc-Aurèle, fut empereur romain au II^ème  siècle après J-C. Adepte du stoïcisme, il parvient à assurer durant son règne le maintient de l’empire, pourtant menacé par de multiples guerres à toutes les frontières. Héritier d’Épictète et de Sénèque, c’est dans son unique ouvrage, Pensées pour moi-même, qu’il développe sa doctrine, consistant en une philosophie pratique fondée sur un respect sévère de la vertu. Dans cet extrait, Marc-Aurèle aborde un principe fondamental du stoïcisme : la maîtrise des passions. S’adressant à tous, fort de son analyse de la nature humaine et du tempérament fougueux des hommes, Marc-Aurèle dénonce ici le « désir de la gloire «, et cherche à montrer l’aspect dérisoire de l’individu dans le monde, et l’inutilité d’une telle recherche de reconnaissance. A travers ce procès, l’enjeu est de faire renoncer les hommes à leurs passions, afin de leur indiquer la conduite sensée qu’ils doivent suivre pour mener une vie vertueuse et de plénitude.

L’auteur définit la gloire et montre ainsi l’absence de solidité de ses fondements, sa nature changeante, les dangers qui en résultent et l’inutilité à s’attacher à une telle chimère.