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Marco Polo

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Un marchand vénitien du début du XIIIe siècle, Andrea Polo de San Felice, avait trois fils : Marco, Nicolo et Maffeo ; ces deux derniers devinrent célèbres par leurs opérations commerciales qui les menèrent du Proche-Orient jusqu'en Extrême-Orient. Ils se trouvaient en 1260 à Constantinople ; ils en partirent pour faire une tournée commerciale en Russie méridionale, dans l'empire de la Horde d'Or ; ils furent reçus à Saraï, sur la basse Volga, par le souverain qui régnait à cette époque, Berké, frère et successeur de Batou, petit-fils de Gengis Khan. Lui ayant vendu leur assortiment de bijouterie (1262), ils se dirigèrent vers Bokhara en passant par le Khwarezm, et y demeurèrent trois ans, ne pouvant se diriger vers l'Occident par suite des guerres entre princes mongols. Ils se décidèrent alors à partir pour l'Extrême-Orient et se joignirent à une ambassade que le souverain de l'Iran, Houlegu, adressait à son frère Qoubilaï qui régnait sur la Chine. Qoubilaï leur fit le meilleur accueil et les chargea d'aller demander au pape "cent docteurs, savants dans les sept arts". Quittant la Chine en 1266, ils atteignirent la Méditerranée à Layas, en Cilicie, et s'embarquant à Saint-Jean d'Acre en avril 1269, ils se rendirent à Rome. Comme ils n'avaient pu obtenir satisfaction à la demande de Qoubilaï, ils se rembarquèrent pour Saint-Jean d'Acre et repartirent pour la Chine, à la fin de l'année 1 271. Ils emmenaient avec eux le fils de Nicolo, Marco, qui allait devenir célèbre par le récit de son voyage.

« monnaie, qui remplace dans les transactions l'or fin dont se servent ses compatriotes, le charbon que l'on exploiteen Chine du Nord, "manières de pierres noires qui s'extraient des montagnes comme par veines et qui brûlent commedes bûches et sont si bonnes à cela que par tout le Cathay on ne brûle autre chose", l'amiante et tous les produitsencore ignorés de l'Europe ; la cour de l'Empereur, les palais immenses de Khanbaliq et de Chang-tou qui sont devéritables villes, les dignitaires innombrables, l'organisation des chasses, des transports, du courrier, les prêtres desreligions les plus diverses, tout cela le frappe et lui suggère des réflexions savoureuses et des comparaisonsintéressantes avec ce qu'il connaît déjà.

L'histoire de la famille de Qoubilaï, celle de Gengis-khan, les luttes entre lesdifférentes branches de sa famille, les rivalités entre les factions religieuses et les coteries des ministres, toutl'intéresse. Tout en exerçant les fonctions qui lui avaient été confiées, Marco Polo semble avoir fait partie de deux ambassadesque Qoubilaï envoya dans les régions du Sud.

Il paraît s'être joint à une ambassade envoyée au Tchampa (sud del'Indochine), et à une autre qui alla jusqu'à Ceylan pour obtenir des reliques du Bouddha. Après avoir vécu pendant près de vingt ans au milieu d'un monde que les Occidentaux qualifièrent par la suited'invraisemblable et de merveilleux, Marco Polo et les siens se décidèrent à revenir en Europe. Comme le souverain de Perse, l'Il-khan Arghoun, avait demandé en mariage une princesse mongole, le Grand Khandécida de lui envoyer la princesse "Cocachin".

A cette époque, les routes de l'Asie centrale étaient coupées parsuite de la guerre qui durait depuis près de vingt-cinq ans entre Qoubilaï et Khaïdou.

Aussi la voie maritime fut-ellechoisie.

Sachant que les Polo voulaient revenir en Europe, Qoubilaï décida de leur confier la princesse et son escorte; il leur remit des lettres pour le pape et pour les souverains de l'Europe occidentale.

Marco Polo ne nous donne pasle nom des escales où ils durent relâcher ; tout ce qu'il nous apprend, c'est qu'ils abordèrent finalement à Ormuzaprès une traversée qui paraît avoir duré plusieurs années, au cours de laquelle ils furent retenus pendant près decinq mois sur les côtes de Sumatra par les vents contraires, et durent se réfugier dans un fortin de bois élevé pourtenir en respect les insulaires, "hommes bestiaux qui mangeaient les gens" et où, lorsqu'un malade était condamnépar leurs "enchanteurs", on l'étouffait pour le rôtir et le dévorer.

Débarqués à Ormuz, les Polo se dirigèrent vers laPerse ; Arghoun venait de mourir ; ils remirent la princesse "Cocachin" à son fils Ghazan et se rendirent ensuite enAzerbaïdjan ; ils séjournèrent près de trois mois à Tauris, à la cour du nouveau souverain de la Perse, Khaïkhatou,puis ils s'embarquèrent à Trébizonde à destination de Constantinople.

Ils étaient de retour à Venise en 1295, et ilseurent toutes les peines du monde à se faire reconnaître ; Marco Polo avait alors quarante-deux ans.

Leurscostumes, leurs manières de se comporter, les récits qu'ils firent, les objets qu'ils rapportaient, contribuèrent à créerune sorte de légende autour d'eux.

Marco Polo devint "Il Millione", l'homme aux millions.

Il devait être à cette époqueassez semblable au portrait qui fut fait de lui par la suite, et où l'on voit un homme dans la force de l'âge, ayant uneabondante barbe noire, dont l'aspect et le regard dénotent un grand voyageur en qui demeure la nostalgie de seslongs et merveilleux voyages. Au moment où Marco Polo revenait dans sa patrie, c'était au plus fort du conflit qui opposait Venise à Gênes.

On fitappel aux volontaires ; Marco Polo fut parmi ceux-ci.

La flotte vénitienne ayant pris la mer rencontra les Génois àCurzola.

Les Vénitiens furent défaits et perdirent beaucoup de monde (7 septembre 1298), Marco Polo étaitprisonnier.

Conduit à Gênes, il y resta pendant près d'un an.

Parmi ses compagnons de captivité se trouvaitRusticello de Pise ; il lui dicta en français le récit de ses voyages, et Rusticello en dit : "Puis que nostre sire Dieu fistAdam, onques homme tant sceut comme messires Marc Pol".

Ce récit dédié à Charles de Valois est connu comme Lelivre des Merveilles du Monde ; il allait rendre célèbre son auteur et exciter la curiosité de tous durant plusieurssiècles.

Libéré, Marco Polo rentra à Venise en août 1299 ; il avait alors quarante-cinq ans.

Tout ce qu'on saitensuite de lui, c'est qu'il se maria peu après et qu'il vécut jusqu'à environ 1325 laissant dans le souvenir de sescontemporains la réputation d'un grand voyageur.. »

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