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Marie Curie

Publié le 22/02/2012

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La vie de Marie Curie, indissociable de celle de Pierre Curie, apparaît comme entourée d'une auréole romanesque, malgré la simplicité de leur vie de travail. Le père de Pierre Curie, Eugène, qui était médecin, avait déjà le goût du travail scientifique auquel il n'avait pu se consacrer, n'ayant pas de ressources personnelles. C'était un ferme républicain, libre penseur, et opposé à toute espèce de culte. Indifférent à la culture classique, il donna à ses fils, et plus tard à sa petite-fille Irène, le goût de la lecture des auteurs français et étrangers. Pierre Curie ne fréquenta pas le lycée, ses qualités intellectuelles n'étant point de celles qui permettent de passer rapidement d'un sujet à l'autre et d'assimiler successivement des matières diverses. Il reçut de ses parents, puis d'un ami du docteur Curie, une éducation libérale, et développa son goût pour les sciences naturelles dans de grandes excursions à la campagne. Pierre Curie et son frère Jacques entrèrent très jeunes dans la recherche scientifique où ils débutèrent par la découverte d'un phénomène nouveau, la piézo-électricité. Pierre Curie fit ensuite des travaux importants sur l'application du principe de symétrie dans les phénomènes physiques, puis il entreprit un travail sur le magnétisme, dont l'importance est fondamentale dans l'histoire de cette science.

« tandis que Pierre Curie se consacrait surtout aux études physiques, car les propriétés des nouveaux rayonnementsconstituaient une étude passionnante. Les travaux de radioactivité se développaient dans d'autres laboratoires, surtout en Angleterre et en Allemagne.

Lesdécouvertes se succédaient.

Beaucoup d'autres radioéléments furent trouvés dans les minerais d'uranium ou dethorium.

On détermina la nature des radiations nouvelles et la manière dont leur émission est liée à la transformationdes atomes radioactifs. Les premiers effets physiologiques du radium furent observés : des brûlures singulières produites par les radiations.Peu après, on imagina d'utiliser ces effets destructeurs pour détruire les cellules nocives et on commença à utiliserle radium dans le traitement du cancer, ce qui détermina la naissance en France de la première industrie du radium.Pierre et Marie Curie n'avaient voulu prendre aucun brevet sur les méthodes d'extraction de ce corps, et la nouvelleindustrie utilisa entièrement les procédés qu'ils avaient établis. Le grand public s'intéressait à ces découvertes nouvelles qui bouleversaient les idées anciennes sur la nature desatomes et révélaient en ceux-ci une source d'énergie fantastique.

Pierre Curie et Laborde avaient montré que leradium dégage continuellement de la chaleur : la chaleur dégagée par un gramme de radium est faible, mais cetteproduction d'énergie se poursuit pendant des milliers d'années jusqu'à la transformation complète des atomes deradium en atomes de plomb et d'hélium, et on peut calculer que la quantité totale de chaleur produite par ungramme de radium est équivalente à celle qui résulterait de la combustion de 400 kilos de charbon.

On a compris dèscette époque que le jour où l'on trouverait le moyen de libérer à volonté l'énergie recelée par les atomes, l'hommedisposerait d'une source d'énergie d'une puissance incomparable : il n'a fallu que cinquante ans pour réaliser ce rêve. En 1903, Pierre et Marie Curie reçurent le prix Nobel de Physique en commun avec Henri Becquerel.

Plus tard, aprèsla mort de Pierre Curie, Marie Curie reçut seule le prix Nobel de Chimie pour ses travaux sur la préparation du radiumpur et la détermination de son poids atomique. Ce n'est que peu avant la mort de Pierre Curie, sous la pression de l'opinion publique, qu'une chaire de professeur àla Sorbonne fut créée pour lui et qu'on lui donna un petit laboratoire.

Il trouva une fin tragique dans un accident, en1906.

La Faculté des Sciences de Paris eut l'initiative, hardie pour l'époque, de proposer à Marie Curie la chaire deprofesseur et la direction du laboratoire de son mari.

C'était la première fois qu'une femme accédait à un posted'enseignement supérieur. Marie Curie, restée veuve, continua l'Oeuvre commune, assurant l'enseignement et la continuation des recherchesscientifiques et trouvant le temps de s'occuper de ses deux filles, tâche dans laquelle elle eut encore pendantquelques années l'aide du vieux docteur Curie.

Dans le petit laboratoire de la rue Cuvier, elle obtint le radium pur,dont elle fit le spectre et détermina le poids atomique, et forma un groupe de chercheurs parmi lesquels plusieursélèves étrangers.

Elle obtint ensuite la création de l'Institut du Radium, dont le laboratoire Pasteur fut consacré auxrecherches biologiques, tandis que le laboratoire Curie, qu'elle dirigea, s'orientait vers les recherches de physique etde chimie radioactive.

Le laboratoire Curie venait d'être terminé en 1914, quand la guerre éclata.

Marie Curies'occupa pendant la guerre de l'installation de services radiologiques aux armées. Le laboratoire Curie devint l'un des plus grands centres de recherches de la radioactivité, où travaillèrent un grandnombre de chercheurs français et étrangers.

Marie Curie eut la joie, avant sa mort survenue en 1934, de voir ladécouverte de la radioactivité artificielle par sa fille et son gendre Frédéric Joliot-Curie, qui travaillaient dans sonlaboratoire. La science de la Radioactivité, origine de la Physique nucléaire, a pris naissance en France, grâce à Henri Becquerelet Pierre et Marie Curie ; les efforts inlassables de Marie Curie ont donné par la suite à notre pays des équipes qui luiont valu un rôle important dans les découvertes dans ce domaine.

Combien le rôle de la France eût été plus grand siles difficultés matérielles n'avaient freiné constamment le développement des recherches.

Même entre 1920 et 1934,où Marie Curie disposa de moyens relativement importants, elle dut toujours consacrer une grande partie de sontemps à la tâche ingrate d'obtenir les crédits nécessaires à son laboratoire, et surtout quelque argent pour lesjeunes chercheurs, pour lesquels il n'existait que de rares bourses difficiles à obtenir.

Marie Curie conserva toujoursune profonde amertume à la pensée que Pierre Curie, durant toute sa vie de labeur et de dévouement à la science,n'avait pu obtenir des conditions de travail convenables.

Dans sa biographie de Pierre Curie elle écrivait : "Pour le don admirable de soi-même, et pour les services magnifiques rendus à l'humanité, quelle est la compensationque notre société offre aux savants ? Ces serviteurs de l'idée disposent-ils des moyens de travail qui leur sontnécessaires ? Ont-ils une existence assurée, à l'abri du besoin ? L'exemple de Pierre Curie et de tant d'autres montrequ'il n'en est rien, et que pour conquérir des moyens de travail acceptables, il faut, le plus souvent, avoir épuiséd'abord sa jeunesse et ses forces dans des soucis quotidiens." "Notre société où règne un désir âpre de luxe et de richesse, ne comprend pas la valeur de la science.

Elle ne réalisepas que celle-ci fait partie de son patrimoine moral le plus précieux, elle ne se rend pas non plus suffisammentcompte que la science est à la base de tous les progrès qui allègent la vie humaine et en diminuent la souffrance.

Niles pouvoirs publics, ni la générosité privée n'accordent actuellement à la science et aux savants l'appui et lessubsides indispensables pour un travail pleinement efficace.". »

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