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MONTAIGNE, Apologie de Raymond Sebond.

Publié le 01/07/2015

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montaigne

Expliquer le texte suivant:

Il me faut voir enfin, s'il est en la puissance de l'homme de trouver ce qu'il cherche, et si cette quête qu'il a employée depuis tant de siècles, l'a enrichi de quelque nouvelle force et de quelque vérité solide. Je crois qu'il me confessera, s'il parle en conscience, que tout l'acquêt' qu'il a retiré d'une si longue pour¬suite, c'est d'avoir appris à connaître sa faiblesse. L'ignorance qui était naturel¬lement en nous, nous l'avons, par longue étude, confirmée et avérée. Il est advenu aux gens véritablement savants ce qu'il advient aux épis de blé : ils vont s'élevant et se haussant la tête droite et fière ; mais, quand ils sont pleins et grossis de grain à leur maturité, ils commencent à s'humilier et à baisser les cornes. Pareillement les hommes ayant tout essayé et tout sondé, n'ayant trouvé en ::et amas de science et provision de tant de choses diverses rien de massif et ferme, et rien que vanité, ils ont renoncé à leur présomption et reconnu leur condition naturelle.

MONTAIGNE, Apologie de Raymond Sebond.

1. L'acquis.

Avant de commencer

· Principales notions abordées

La conscience; l'inconscient; l'existence et le temps (L); théorie et expérience

(L); la vérité.

· Repères utilisés

Absolu/relatif; en acte/en puissance; expliquer/comprendre.

· Analyse du sujet

— Il s'agit de comprendre très précisément en quoi consiste la « faiblesse « évo¬quée par Montaigne et pourquoi elle apparaît à la fin d'une recherche et pas au début.

— Par ailleurs, il est souhaitable de ne pas trop se laisser aller sur la pente en apparence pessimiste du texte et de chercher des contre-arguments ou des inter-prétations plus positives.

« quête «: du latin quaerere (chercher) renvoie à l'idée d'une démarche de recherche, souvent difficile et par­fois hypothétique (quête du Graal, quête du bonheur...), mais en même temps soutenue par un intérêt fort et/ou une grande curiosité (exemple des sciences ou de la philoso­phie).

  « avérer «: démontrer dans toute sa vérité, étymologi­quement « rendre vrai « ou « faire apparaître comme vrai «.

  « s'humilier «: ne pas confondre avec le sens courant d'humilier (quelqu'un), c'est-à-dire le rabaisser, d'une manière insultante 01J dégradante; ici, renvoie à l'idée de se rendre humble, de découvrir sa faiblesse et donc d'abaisser ses prétentions, d'être plus modeste.

— « sondé «: au départ renvoie au fait d'examiner minu­tieusement un fond marin, un sac de grain ou le corps humain en utilisant une sonde (un bâton, une aiguille, une mini-caméra, des ondes...) ; ici, par métaphore, signifie « examiner soigneusement, fouiller dans les moindres recoins, nos connaissances et notre esprit «. La « sonde « n'est-elle pas dans ce cas la raison elle-même?

  « massif «: habituellement plutôt utilisé en un sens concret pour désigner quelque chose de lourd, de pesant, dont la masse est bien visible à travers une apparence com­pacte, épaisse, large; ici, renvoie à une connaissance solide comme le roc, « pesante « parce qu'elle serait appuyée par de nombreux arguments, de multiples preuves, etc.

  « vanité «: qui a un caractère futile, creux, dérisoire, insi­gnifiant (souvent par rapport à des choses essentielles et/ou

graves dans l'existence : la faim, la souffrance, l'amour, la mort...).

« présomption «: correspond à une estimation trop avan­tageuse que l'on a de soi-même et de ses qualités, préten­tion et autosatisfaction qui, par leur excès, finissent par être à la fois ridicules et démesurées par rapport à ce qu'on vaut (et ce qu'on sait) réellement. S'oppose à l'humilité.

b. — « en la puissance de l'homme «: dans ses capacités, à la portée de son « pouvoir « intellectuel, à portée de sa rai­son, avec les forces (limitées) qu'elle a (à ne pas confondre avec le couple de repères « en puissance/en acte «).

               « s'il parle en conscience «: en toute honnêteté, en res­pectant ce que lui dicte sa conscience morale, en ne se voi­lant pas la face (ne pas se limiter à l'idée d'être simplement « conscient « de parler).

— « provision de tant de choses diverses «: grande quan­tité de choses, qu'on réunit autour de soi souvent pour affronter les nécessités de la subsistance, de l'entretien ou de la défense; ici, plutôt ce qui a été « récolté « sur le chemin de la « quête « du début du texte, sur le chemin de la recherche de la vérité.

2. Thème: les capacités et les limites de la raison humaine. Thèse: les progrès de la raison conduisent l'homme à découvrir sa faiblesse et sa prétention.

Plan: Première phrase : objet de l'interrogation de l'auteur : la quête de la vérité a-t-elle conduit l'homme à des résultats solides et à une élévation intellectuelle ?

 

De « Je crois... « à « ... sa faiblesse «: réponse à la question et thèse de l'auteur: la recherche de la vérité conduit à la découverte puis à la confirmation de la faiblesse de notre esprit.

montaigne

« 1 PHILOSOPHIE Th LA CONSCIENCE Se préparer Cette partie vous permet de réaliser toutes les étapes du sujet.

L'étude de texte est à rédiger sur des feuilles à part.

1.

Analyser le texte.

...

SUJET 1 SÉRIEL ·••··· NOUVELLE C ,LÉDONIE < NOVEMBRE 200" l a.

Réfléchissez au sens et à la définition de « quête », « avérée », « s'humilier,», « sondé », « massif >,, « vanité », « présomption ».

b.

Repérez et soulignez les autres éléments essentiels du texte puis réfléchissez plus précisément au sens de « en la puissance de l'homme », « parle en conscience », « provision de tant de choses ».

2.

Dégager méthodiquement la structure argumentative.

(Quel est le thème du texte ? Quelle est la thèse de Montaigne? Quel est le plan ?) m. »

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