Devoir de Philosophie

n'existe-t-il que des vérités de type scientifique ?

Publié le 01/12/2005

Extrait du document

scientifique

S'il nous est difficile de définir le vrai comme la prise de conscience du réel, en somme l'adequatio rei et intellectus, nous ne les détachons pas : est vrai ce qui reconstitue et retrouve l'ensemble le plus ample des phénomènes ; on s'emploiera ensuite à valider cette pleine saisie. Le vrai consisterait en une large et fidèle représentation de l'Univers. La question est de savoir si cette démarche - à la fois de représentation et de vérification - relève de la seule science. Déjà, il serait vain, pour trancher, de compliquer le problème, de soutenir que la philosophie, en son moment métaphysique, atteint ou au moins prétend atteindre ce réel, et même l'absolu. Ce serait oublier que la métaphysique doit être tenue non pas pour une simple construction spéculative, mais pour la science suprême, celle qui vise l'essence même des phénomènes. Ainsi, rien de ce qui est vrai ne semble échapper au puissant appareillage scientifique. De fait, nous vivons dans un monde rempli d'illusions et de « faussetés «, dans la mesure où nous nous bornons à le percevoir. La sensation ne nous donne pas le vrai (ou le réel), mais l'utile. Si elle nous informe sans doute des dangers, elle nous trompe aussi : que d'erreurs par les sens !

scientifique

« l'une est vraie, l'autre est nécessairement fausse et réciproquement » ou encore « Entre A et non A, il n'y apas de milieu ».

Autrement dit, deux solutions sont possibles à l'exclusion d'une troisième.

Par exemple, uneplante est verts ou elles ne l'est pas.En mathématiques, le raisonnement par l'absurde établit la vérité d'une proposition en démontrant que laproposition contradictoire est fausse en raison des conséquences contradictoires qu'elle entraîne.On le voit, les principes logiques assurent la cohérence interne de tout discours. Or, cette logique, sur laquelle reposent toutes les sciences, ne peut aucunement fonder d'autres domainesdu savoir, tels que la sociologie, l'histoire, etc. La vérité est universelle et ignore l'exceptionAinsi que le souligne Claude Bernard, le mot «exception» est antiscientifique.

Contrairement aux théories scientifiques, les théories économiques, historiques ne permettent pas de prédire les faits defaçon certaine.

On peut dire qu'en ce qui concerne les sciences humaines, c'est bien plusl'exception qui est la règle.Prenons l'exemple de l'histoire.

Il nous faut reconnaître que dans le domaine historique où toutinflue sur tout, le savant ne peut pas isoler les causes déterminantes avec la même rigueur que le physicien ou le chimistes qui, dans l'enceinte du laboratoire, savent constituer un système clos decauses et d'effets en nombre limité.L'histoire n'est pas une « science exacte » puisqu'elle ne peut pas prévoir l'avenir.

Quand les événements sontpassés, l'historien les met en perspective, trouve les « causes » économique, politiques d'une guerre et d'unerévolution.

Mais nul n'aurait pu déterminer à l'avance la date et les modalités de cette guerre ou de cetterévolution à la manière de l'astronome qui prévoit par exemple le moment précis d'une éclipse solaire.Seignobos a déclaré par exemple qu'il n'avait « prophétisé » qu'une fois, en 1913, assurant qu'il n'y aurait pasde longtemps une guerre entre la France et l'Allemagne ! La validation par l'expérience n'est possible qu'en scienceL'expérience vient souvent contredire des théories en vigueur.

Ainsi, par exemple, depuis Aristote, onprétendait que la nature avait horreur du vide.

Or, en 1643, des fontainiers de Florence rapportent à Torricellil'observation étrange qu'ils avaient faite : l'eau ne monte plus dans une pompe aspirante vide au-delà de10,33 mètres.

Toricelli refit cette expérience en imaginant des dispositifs expérimentaux différents.

Pourdissiper toutes les objections contre l'existence du vide, Pascal demandera à son beau-frère Florin Périerd'organiser l'expérience du Puy-de-Dôme.

Celle-ci montrera que la hauteur du vif-argent dans un tuyau estmoindre en haut qu'en bas de la montagne.

Il s'ensuit nécessairement que la pesanteur ou pression de l'air estla seule cause de cette suspension du vif-argent, et non pas l'horreur du vide.

Pascal en conclura que dans lejugement qu'ils ont fait que la nature ne souffrait point du vide, les anciens « n'ont entendu parler de lanature qu'en l'état où ils la connaissaient [...] ils ont entendu qu'elle n'en souffrait point dans toutes lesexpériences qu'ils avaient vues, et ils n'auraient pu sans témérité y comprendre celles qui n'étaient pas en leurconnaissance.

» (« Préface pour le traité du vide »).L'expérience est souvent à l'origine de nouvelles lois et théories.

Il appartient au savant de mettre en placeles conditions garantissant l'objectivité et la rigueur des observations et des expérimentations.En physique, une théorie, logiquement valide, sera tenue pour vraie si l'expérience, dont on contrôle tous lesparamètres, vient la confirmer.

Il est impossible, dans les autres domaines de la connaissance, de parvenir àune telle objectivité.

Le sociologue ou l'historien, par exemple, ne parviendra jamais à isoler les paramètresexpérimentaux lui permettant de vérifier sa théorie. [La science ne peut pas prétendre avoir le monopole de la vérité.

La raison n'est pas seulement scientifique.

La notion de vérité a un champ d'application quidépasse le cadre de l'activité scientifique.

La science ne connaît qu'une part infime du réel.

La vérité concerne également la morale et les sentiments.] La science est-elle bien la seule voie d'accès à la vérité? Ce qui est scientifiquement établi peut-il suffire ànourrir la soif humaine du vrai ? Rien de plus contestable que ce type de démarche.Il faut donc poser la question : quand la science revendique le monopole de la vérité et soutient qu'au-delà duchamp qu'elle explore et de la preuve mathématico-physique la vérité fait place aux rêves et aux chimères, lechamp de la métaphysique conçue comme vraie doit-il être répudié ? Un premier ordre d'interrogation s'offre ànous.

La métaphysique ne prouve pas objectivement ce qu'elle affirme.

Doit-elle être rejetée?Or, puis-je et dois-je douter que je suis? Si je ne puis le prouver scientifiquement, toutefois je saisis mon êtreet je sais que j'existe comme moi et même comme cogito.

Je dois donc ici, dans le domaine métaphysique,tenir pour vrai ce qui n'est pas scientifiquement prouvé.La métaphysique retrouve d'ailleurs une forme de vérité dans la me-sure où les sciences faisant profession de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles