nietsche
Publié le 27/01/2013
Extrait du document
«
Enfin, voyons la raison qui pousse réellement les hommes à commettre « intentionnellement un mal ».
Dans les exemples
précédents on constate d’un côté que l’individu « cause intentionnellement un mal » (l.8) dans le cas où c’est pour s’éviter un
déplaisir, qui est ici représenté par le bruit produit par la mouche qui ne lui est pas agréable, mais qui pourrait aussi être une toile
d’araignée qui le dérange, qui de la même façon aurait nécessité qu’il la tue.
Puis, dans le second exemple, on évoque une action
nuisible de l’Etat.
Donc, que ce soit l’Etat, ou l’individu, leur action nuisible peut-être justifiée par la volonté de s’éviter un
« déplaisir » (l.8) ou de se « conserver » (l.9).
Grâce à ces exemples, l’auteur pose le constat que la morale, quelle qu’elle soit « admet les actes intentionnellement
nuisibles en cas de légitime défense ».
Ici, le terme de légitime défense est défini par le droit de se conserver (« c'est-à-dire quand il
s’agit de conservation »), mais aussi le droit de se défendre contre tout ce que ne nous serait pas agréable, ce terme peut donc être
très large.
Ainsi, tout acte nuisible, même volontairement est admis par la morale s’il sert notre « conservation », ce qui revient à
dire que dès lors qu’un acte nuisible peut avoir une quelconque utilité pour notre personne, il peut être compris dans le terme de
« légitime défense » et ainsi être accepté par la morale.
Donc « ces deux points de vue » peuvent expliquer « toute mauvaise action »
commise « par des hommes sur des hommes » (l.11 et l.12), ce qui est plutôt dangereux, et pose le problème que la morale
accepterait alors que l’on se fasse justice par soi-même.
Ainsi, l’action nuisible d’une femme qui déciderait de tuer le meurtrier de
son fils ne serait-pas considéré comme immoral.
En conclusion, la morale c’est l’expression de l’utilité de nos actions.
Même
l’action la plus nuisible qui soit pourrait être acceptée par la morale tant qu’elle sert notre « plaisir », on veut à tout prix s’éviter
quelque « déplaisir » (l.12)
Pour finir, Nietzsche, en apparence donne raison à Platon et Socrate, qui, selon lui, posent également le principe que
« quoique l’homme fasse, il fait toujours le bien, c'est-à-dire ce qui lui semble bon (utile) suivant son degré d’intelligence, son
niveau actuel de raison ».
Il réalise probablement ici, un oubli volontaire.
En effet, Socrate et Platon disent en effet que l’homme fait
toujours le bien mais, lui, inclut dans cette dernière phrase l’idée que l’homme ne fait pas le bien pour faire le bien, mais qu’il fait le
bien, uniquement lorsque celui-ci lui est utile.
Par exemple, Mitt Romney, à la suite de l’ouragan Sandy a rapidement fait dépêcher
des camionnettes de vivres et de soins, on peut ici se demander, s’il l’aurait fait en dehors du contexte électoral, et facilement
deviner que son but non officiel était de gagner de l’électorat, ainsi il a effectivement fait le bien, mais parce que cela pouvait ensuite
lui être utile.
Cela contredit la vision de Platon et Socrate pour lesquels l’Homme ferait le bien dans le seul but de faire le bien, sans
aucune notion d’utilité.
En conclusion, la morale n’est pas universelle, comme le voudrait son sens commun, exposé au début de l’extrait.
Au fil de
son texte Nietzsche prouve au contraire qu’elle est relative à celui qui l’emploie : Ainsi un acte intentionnellement nuisible sera
accepté par la morale dès lors qu’il permet à l’individu, voire à l’Etat de mettre en place sa légitime défense, que ce soit pour sa
conservation ou son plaisir.
De la même façon, les raisons qui poussent l’homme à faire le mal sont toujours sa propre conservation.
Donc, l’acte moral est celui qui sert nos intérêts, qui nous est utile.
C’est dans le même sens que Nietzsche conclut en disant que
l’homme, quelles que soient ses actions, fera toujours le bien, puisque l’outil qu’est la morale lui permettra toujours de justifier ses
actes et ainsi, même nuisibles, ils pourront lui sembler bons, qui ici se traduit par utiles à cet individu.
Alors, selon chaque individu,
la vision d’un même acte au niveau de sa morale pourra donc bien varier.
La morale c’est donc finalement un ensemble de principes
qui sert à la justification de tout acte qui nous est utile..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓