Nietzsche et la haine
Publié le 16/09/2018
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La question de la vengeance
Il existe un désir de fuite ou de la honte* parce que l’on nourrit du ressentiment à l’égard de la vie. Qu’est ce que le ressentiment ? C’est, comme son nom l’indique, le fait de ressentir, c’est à dire de macérer dans ses sentiments en les tournant et en les retournant. Le rancunier est toujours plein de ressentiment. Il analyse. Obsédé par l’attitude des autres, il vit pour se venger de tel ou tel incident. Il ressasse des scénarios de mort, en recourant à mille ruses. Pour penser, il pense ! Mais de quelle façon ! Nietzsche a jugé que la philosophie ferait bien de se poser la question de la vengeance*. Elle découvrirait alors que nombre de philosophies n’aspirent qu’à se venger des autres philosophies, de la vie. La vraie pensée est rare. Les philosophes se surveillent trop pour cela. Pour reprendre une expression et le titre d’un ouvrage de Paul Nizan (1905 1940), ils sont des << chiens de garde >>.
«
D'où,
de sa part, une quête inlassable d'innocence*
dans le monde, inséparable d'une critique implacable
de la haine et du ressentiment*, responsables de toutes
les haines comme de tous les désirs de fuite.
Il importe,
cependant, de se poser ces questions : pourquoi fuit on ?
pourquoi est on honteux?
La question de la vengeance
Il existe un désir de fuite ou de la honte* parce que
l'on nourrit du ressentiment à l'égard de la vie.
Qu'est ce que le ressentiment ? C'est, comme son nom
l'indique, le fait de ressentir , c'est à dire de macérer
dans ses sentiments en les tournant et en les retournant.
Le rancunier est toujours plein de ressentiment.
Il analyse.
Obsédé par l'attitude des autres, il vit pour
se venger de tel ou tel incident.
Il ressasse
des scénarios de mort, en recourant à mille ruses.
Pour penser, il pense ! Mais de quelle façon !
Nietzsche a jugé que la philosophie ferait bien
de se poser la question de la venge ance*.
Elle découvrirait
alors que nombre de philosophies n'aspirent qu'à
se venger des autres philosophies, de la vie.
La vraie
pensée est rare.
Les philosophes se surveillent trop
pour cela.
Pour reprendre une expression et le titre
d'un ouvrage de Paul Nizan (1905 1940), ils sont
des >.
Ils passent leur temps à surveiller
ce qui est logique, moral, philosophiquement correct,
afin de faire régner un ordre* idéologique et culturel.
Ils jugent sans arrêt, en établissant un tribunal
de la raison.
Pauvre philosophie, réduite à n'être plus
qu'une police des énoncés ! Nietzsche n'a pas voulu
devenir un inquisiteur.
D'où son rejet des règles
logiques et morales, afin de retrouver les voies
conduisant à la pensée innocente.
Cette pensée
que les philosophes devraient vivre au lieu
de surveiller comme ils le font ou de vouloir
des preuves à propos de tout.
N'est il pas haineux
de dire à tout bout de champ comme certains :
« Prouve-le>> ? Les grandes choses ne se prouvent pas.
Elles se démontrent d'elles mêmes.
Ainsi, l'amour vit
d'être l'amour.
Et c'est en cela qu'il est vrai.
Nie
tzsche a invité
la philosophie
à s'af franchir
de la vengeance
qui sommeille
dans la pensée,
sous la forme
d'un désir
de tout surveiller
ct de tout juger..
»
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