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Nietzsche et le jeu

Publié le 16/09/2018

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nietzsche

Sérieux et jeu

 

Toute la critique que Nietzsche a faite de la philosophie repose sur la psychologie. Ce qui est délibéré de sa part. La philosophie étant une pensée vivante et imprévisible, rejouée à chaque instant, elle ne saurait se systématiser, devenir idéale et, en un mot, être* sans se figer et se tuer comme pensée. Quand c’est le cas, donc, il importe de s’interroger. Pourquoi la pensée s’est elle ainsi figée ? En général, cela arrive quand celui qui pense n’a pas su être à la hauteur de la pensée, parce qu’il a fait passer sa volonté de domination avant tout. On est alors dans la lourdeur que produit le désir de se servir de la pensée au lieu de penser. Lourdeur « scientifique >> du << besoin de comprendre », de faire des << théories ». Lourdeur morale du besoin de << maîtriser » la société. Lourdeur du sujet hésitant à devenir un sujet vivant et masquant

nietzsche

« cette hésitation avec la science et la morale.

D'où l'importance de prendre du recul à l'égard de cette fa çon de penser, en rappelant que la philosophie n'est pas un système, mais un jeu.

Sans cesse elle joue, au sens où elle se rejoue, en relançant les dés et en se risquant.

Est ce à dire que faire ainsi de la pensée un jeu est un geste superficiel et ludique ? Nullement.

Et c'est ce que ne comprennent pas un certain sérieux, qui oppose sérieux et jeu, ainsi qu'une certaine fa çon d'envisager le jeu, qui oppose jeu et sérieux.

Nietzsche et Héraclite Opposer sérieux et jeu ou jeu et sérieux est une position abstraite manquant l'essentiel.

Le vrai sens du jeu est ailleurs.

Il est non pas en dehors de la pensée, mais dans la pensée même, sous la forme de la pensée vécue comme un jeu dans une vie vécue comme pensée.

Prenons en effe t la vie comme une pensée se jouant à chaque instant en se risquant à chaque instant.

Tout en étant dans la profondeur, on est dans la légèreté.

Rien n'est lourd, sans pour autant être superficiel.

Rien n'est superficiel, sans pour autant être lourd.

Selon Nietzsche, un penseur l'a compris.

Il s'agit d'Héraclite* (550 480 av.

J.-C.

).

Penseur présocratique, celui ci a envisagé le monde comme un devenir où tout se transforme sans cesse sous l'action du logos (en grec, la« raison >>), qui est fe u et guerre, c'est à dire désir qui brûle de passion en luttant sans cesse par passion pour s'affirmer comme désir.

Rien n'est donné.

Tout recommence sans cesse.

Aussi ne se baigne-t on jamais deux fois dans le même fleuve.

Le fleuve du temps*.

Ce temps qui est comme un enfant* qui joue aux dés.

Il se risque sans se lasser.

La vie vivante relance toujours la vie.

Et, étant ainsi vivante, c'est elle qui est le fondement que la métaphysique recherche.

« La pensée est la plus haute vertu; et la sagesse consiste à dire des choses vraies et à agir selon la nature, en écout ant sa voix.

» Héraclite, Frogm ents.

Buste d'Héraclite (550 -480 av ]-C) Le jeu qui ne cesse de faire varier des éléments ou des situations est le symbole 'd'un monde vivant et créat if.. »

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