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N'importe qui est-il à même de juger de ce qui est beau ?

Publié le 27/02/2008

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Elles font toujours émerger certaines normes sur ce qui est art et ce qui n'en est pas, mais aussi sur ce qui, au sein de la première catégorie, mérite le plus de retenir l'attention. Les dernières décennies font clairement apparaître que les valeurs artistiques se construisent désormais à l'articulation du marché et des institutions culturelles. Et si les frontières de ces deux ensembles peuvent évoluer, le processus de création de la valeur artistique contemporaine reste quant à lui inchangé.   2) Tout le monde n'a pas le goût pour juger du beau.     Le goût personnel est, en quelque sorte, un sixième sens, la faculté de déceler la beauté d'une forme, au-delà d'adjonctions extérieures disparates et en faisant abstraction de l'opinion d'autrui. Cette lucidité de l'oeil, cette pénétration visuelle immédiate peut s'exercer dans des domaines très différents selon le genre de vie, les curiosités, les activités de chacun : le choix d'objets de collection ou celui d'un vêtement, l'arrangement d'un vase de fleurs ou la présentation d'une exposition font appel, pour une part, à une même intuition de l'harmonie, à un même sens des couleurs et des rythmes. L'art de susciter des accords satisfaisants, de mettre en valeur les éléments rares ou précieux d'un ensemble à première vue sans accents particuliers, dépend en partie de la formation reçue, de l'orientation adoptée sous l'influence du milieu familial ou social et en fonction des aptitudes intellectuelles de chacun. Mais ces facteurs extérieurs interviennent à des degrés divers selon la nature et l'orientation du goût. D'une même éducation, d'un même milieu, des tempéraments divers reçoivent des impulsions différentes. Chaque personnalité établit spontanément une sélection dans le « matériel » intellectuel ou visuel mis à sa portée.

 On pense généralement que la beauté peut être ressentie par tous, mais est-ce la réalité ? Ne faut-il pas avoir une sorte d’instinct, une éducation particulière pour juger de la beauté ? Il est ici question d’opposer encore la vision intellectualiste de l’art avec une vision purement sensible de celui-ci. Et pour percevoir l’art par l’intelligence, une éducation au goût est requise, car le goût se doit d’être formé.

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