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Notre identité réside-t-elle dans la nation ?

Publié le 23/02/2004

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..). La nation est une union d'individu sur des fondements historiques et langagiers. Une nation se définit en effet par la pratique d'une même langue, elle est d'autant plus soudée que les individus qui la constituent pratiquent une même langue. En ce sens, l'appartenance nationale est avant tout l'appartenance à une communauté largement définie et soudée par de nombreux points communs (langage, religion, rapport au monde informé par les lois en vigueur dans l'espace national...). Il semble donc que si l'identité ne réside pas toute entière dans la nation, celle-ci joue un rôle considérable et potentiellement fondamental dans la définition de notre identité.     III. La recomposition de l'idée de nation entraîne-t-elle une modification de l'identité ?   a.L'idée de nation, en pleine évolution aujourd'hui   La question qui sera au centre de ce dernier développement sera de nous demander si l'évolution actuelle du concept de nation n'a pas des répercussions directes sur notre identité.

« identité ne réside pas toute entière dans la nation, il n'en est pas moins vrai que cette dernière entre dans l'additiondes phénomènes multiples qui définissent l'identité d'un individu.

Elle joue d'autant mieux ce rôle qu'elle est unphénomène intrinsèquement identitaire, comme le montre Ernest Renan dans un discours fameux qui a définidurablement le concept de nation : "Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'onest disposé à faire encore.Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désirclairement exprimé de continuer la vie commune.

L'existence d'une nation est (pardonnez-moi cettemétaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie.

Oh! je le sais, cela est moins métaphysique que le droit divin, moins brutal que le droit prétendu historique.

Dans l'ordred'idées que je vous soumets, une nation n'a pas plus qu'un roi le droit de dire à une province : «Tu m'appartiens, jete prends».

Une province, pour nous, ce sont ses habitants ; si quelqu'un en cette affaire a droit d'être consulté,c'est l'habitant.

Une nation n'a jamais un véritable intérêt à s'annexer ou à retenir un pays malgré lui.

Le vœu desnations est, en définitive, le seul critérium légitime, celui auquel il faut toujours en revenir".

RENAN, Ernest(1823-1892) : Qu'est-ce qu'une nation ?, 1882.

Ce que montre cet extrait, c'est que la nation est un phénomène identitaire par définition même, qu'elle jouenécessairement un rôle considérable dans l'identité d'un individu.

En effet, la nation est le résultat d'une volontépartagée par une pluralité d'individu de vivre ensemble, en raison du sentiment d'une identité partagée et constituéedans les souffrances de l'espoir aussi bien que dans la volonté de tendre vers des buts communs à l'avenir.

b.

L'influence considérable de la nation sur l'identité Mais nous dirons en un autre sens que notre identité réside en partie dans la nation, car celle-ci influencedirectement notre manière d'être et de penser.

En effet, le concept de nation n'est pas qu'un concept politiquecomme celui d'Etat ou tous ceux qui désignent des régimes politiques (République, Dictature, Despotisme,Démocratie...).

La nation est une union d'individu sur des fondements historiques et langagiers.

Une nation se définiten effet par la pratique d'une même langue, elle est d'autant plus soudée que les individus qui la constituentpratiquent une même langue.

En ce sens, l'appartenance nationale est avant tout l'appartenance à unecommunauté largement définie et soudée par de nombreux points communs (langage, religion, rapport au mondeinformé par les lois en vigueur dans l'espace national...).

Il semble donc que si l'identité ne réside pas toute entièredans la nation, celle-ci joue un rôle considérable et potentiellement fondamental dans la définition de notre identité.

III.

La recomposition de l'idée de nation entraîne-t-elle une modification de l'identité ? a.L'idée de nation, en pleine évolution aujourd'hui La question qui sera au centre de ce dernier développement sera de nous demander si l'évolution actuelle duconcept de nation n'a pas des répercussions directes sur notre identité.

En effet, l'idée de nation même estactuellement remise en cause par le développement de formes de citoyenneté et d'un espace public supranational :pensons à toutes les organisations, économiques ou politiques ou économiques et politiques à la fois commel'Europe.

Ces dernières entraînent un affaiblissement des États et la prise de conscience d'une appartenance à descommunautés qui transcendent largement les seules nations.

D'autre part, le triomphe d'allégeances identitairesalternatives (pensons aux religions conquérantes, comme l'Islam et les différentes formes de protestantisme enAmérique latine) ou la diffusion de l'individualisme menacent la pérennité du concept de nation, et entraîne peutêtre des bouleversements identitaires.

b.L'évolution de l'idée de nation, en train de susciter une redéfinition des identités particulières ? A partir de cette analyse de l'évolution de l'idée de nation nous nous demanderons si celle-ci n'est pas en train demodifier en retour notre identité.

En effet, n'avons -nous pas tendance à nous penser de moins en moins comme lesmembres d'une nation que comme les membres d'espaces plus vastes : européens, par exemple, beaucoup plus quefrançais ou tchèques ?La multiplication des échanges humains, économiques et culturels ne sont-ils pas en train d'estomper les traits del'identité nationale, pour la recomposer en une identité transnationale, plus vaste ? Un film comme l'AubergeEspagnol de Cédric Klapisch témoigne d'un tel processus : les nouvelles générations ont tendance à se penser dansun rapport de similitude avec l'Europe, plutôt que comme les membres d'une seule et unique nation.

Cependant, lemouvement n'est pas unilatéral : il arrive également que la multiplication des échanges suscite des replis identitairessur l'espace national.

Dans ce cas, les individus se pensent d'abord dans un rapport d'altérité avec tout ce qui n'estpas l'espace national.

Mais dans un cas comme dans l'autre, l'évolution actuelle du concept de nation a desrépercussions directes sur nos représentations identitaires.

Conclusion : Il serait erroné de prétendre que notre identité réside toute entière dans la nation, car l'identité est multiple,additive et réside dans son propre devenir.

En revanche, l'appartenance national entre dans la définition de notreidentité, d'autant plus directement que la nation est un phénomène par essence identitaire.

L'évolution actuelle du. »

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