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Notre vie est-elle absurde ?

Publié le 02/12/2005

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Or, rien ne peut nous déresponsabiliser de notre existence et c'est par l'engagement dans la vie que la vie peut alors prendre pour nous un sens. §  C'est sur cette responsabilité que l'existentialisme met l'accent. On peut le comprendre à partir de cette formule de Sartre : « l'existence précède l'essence ». Dire que l'existence précède l'essence, c'est dire que l'homme existe d'abord et qu'il se définit ensuite, ou encore que son essence, sa définition n'est que le résultat de son existence comme projet. Parce qu'il est temporalité, l'homme peut se rapporter à ce qui n'est pas, c'est-à-dire à ce qui n'est plus, ou à ce qui n'est pas encore, comme avenir. Existant tjrs en avant de lui-même, on ne peut dire de lui simplement qu'il est, mais qu'il ex-iste (se tenir dehors). Ainsi est-il avant tout ce qu'il se fait. Nul ne peut se démettre de cette liberté fondamentale : laisser agir à sa place les circonstances ou les autres est aussi un choix. L'existence conduit à une morale de l'engagement. S'engager, c'est risquer ou s'exposer.

§  Le sujet invite semble-t-il à mettre en question l’existence ou non d’un sens à la vie. Absurde signifie en effet ce qui n’a pas de sens, ce qui dépasse la cadre logique de la raison et que nous ne pouvons pas comprendre, ou que nous ne parvenons pas à comprendre.

§  Parler d’une absurdité de la vie revient donc à mettre en question le sens de la vie, et donc le problème de la mort. En effet, si toute notre vie se dirige vers la mort dans un mouvement perpétuel qu’il apparaît impossible de freiner, il semble alors légitime de pouvoir parler d’une absurdité de la vie, au sens où son sens précisément est déjà défini à l’avance et qu’il tend vers ce néant de pensée qu’est la mort.

§  Néanmoins, dire que la vie est absurde semble être un obstacle à toute action de l’homme vivant, existant. Pourquoi en effet faire des efforts, agir, si notre vie n’a pas de sens, où du moins si nous sommes prisonniers de la vie comme de ce mouvement continu nous conduisant nécessairement vers la mort ? Ce flux de la vie menant vers ce terme nécessaire ne conduit-il pas plutôt à la tentation de se laisser porter par lui, dans l’attente angoissée de la fin de la vie ?

§  Mais alors il semble que dire la vie absurde en ce sens reviendrait à dégager l’homme de toute responsabilité vis-à-vis de sa vie, ce qui semble moralement intenable, rien ne pouvant permettre à l’homme de mettre fin à toute imputabilité concernant son existence.

§  Le problème est alors le suivant : Notre vie est-elle absurde, s’acheminant dans une direction à laquelle nous ne pouvons rien et nous mettant dans une nécessaire position de passivité pure et d’incompréhensibilité ou notre existence a-t-elle le sens qu’on lui donne, tout horizon nécessaire, même indépendant de nous, ne pouvant nous déresponsabiliser face à notre propre existence ?

 

« II) La mort comme ce qui vient ôter tout sens à la vie. § Schopenhauer, dans Le Monde comme volonté et comme Représentation, met en lumière l'idée selon laquelle toute existence est menacée, parce qu'elle s'inscrit dans le devenir et latemporalité et parce qu'elle est livrée au temps.

Dès lors,l'existence rencontre la mort, comme son horizon.

C'est parce quela mort est cet horizon que l'existence devient pour l'homme unproblème, qu'elle devient pour lui ce qui n'a pas de sens, ce qui estabsurde.

La mort comme horizon nécessaire appartenant en propreà la vie vient donc rendre la vie incompréhensible, en ce qu'elleapparaît comme un flux continu dans lequel nous sommesnécessairement pris. § La vie est cette contingence pure qui ne contient pas de loinécessaire à partir desquelles nous pourrions prévoir l'avenir.

C'estdans son imprévisibilité que la vie, tout autant que la mort qui enfait partie, devient pour l‘homme absurde. § C'est ce que met en place Bergson dans l' Evolution créatrice , chapitre 1 en faisant une comparaison entre l'artiste et la vie.Selon lui en effet, le portrait que fait l'artiste s'explique par laphysionomie du modèle, la nature de l'artiste, les couleurs délayéessur la palette, mais même avec la connaissance de ce qui l'explique, personne, même pas l'artiste, n'eût pu prévoir exactement ce que serait le portrait, carle prédire eût été le produire avant qu'il fût produit, hypothèse absurde qui se détruit elle-même.Ainsi en est il pour les moments de notre vie dont ns sommes l'artisan.

Chacun d'eux est uneespèce de création.

Exister consiste à changer et changer consiste à se créer indéfiniment soi-même.

La vie est une poussée aveugle, un élan vital créateur : il y a un imprévisible mouvementde la vie.

Dès lors, nous ne pouvons pas comprendre la vie par l'intelligence qui tente toujours detout réduire à l'ordre, au prévisible et ce parce que l'imprévisible lui fait peur.

C'est pourquoi la vienous apparaît comme étant absurde : elle est cet imprévisible, ce qui inclut qu'on ne peut enprévoir la fin, et dès lors l'absurdité de la vie semble se réduire à la peur que l'on a de ne paspouvoir en prévoir toute l'évolution. § Néanmoins il apparaît nécessaire de ne pas rester purement passifs devant cette vie imprévisible,en effet, cette peur de la vie qui tient à son imprévisibilité ne nous entraîne-t-elle pas à nousdésengager de toute responsabilité eu égard à notre existence. Ne sommes nous pas alors responsables de notre propre existence, de notre propre vie, dans la mesure où, malgrétout, notre existence est ce que nous décidons d'en faire ? III) L'action comme la réappropriation de sa vie par l'homme. § Epicure, dans la Lettre à Ménécée reconnaît que la figure singulière de mon existence est inséparable de l'idée de ma mort.

et si la mort est, comme terme, une expérience que personne nepeut faire, la mort comme destin habite l'existence elle-même et y inscrit la contingence.Néanmoins, cette peur de la vie comme peur de son terme qu'est la mort, eur qui rend pour nousla vie absurde, ne doit pas nous empêcher de vivre et donc d'agir.

Il faut donc adopter leprécepte selon lequel la mort n'est rien pour nous : « habitue-toi à la pensée que la mort n'estrien pour nous, puisqu'il n'y a pas de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absencede sensation… ».

La crainte de la mort ne fait donc que rendre la vie absurde pour nous, nousparalysant ainsi face à l'action.

Or, rien ne peut nous déresponsabiliser de notre existence et c'estpar l'engagement dans la vie que la vie peut alors prendre pour nous un sens. § C'est sur cette responsabilité que l'existentialisme met l'accent.

On peut le comprendre à partir de. »

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