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Paracelse

Publié le 22/02/2012

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Médecin qui mena une vie errante. Tout en se déclarant disciple d'Hippocrate, il pratiquait volontiers l'alchimie et la magie, et fut en butte à l'hostilité de ses confrères ; mais son Oeuvre exerça une influence profonde sur la mystique allemande. L'homme est microcosme, "extrait de tout ce dont se compose la machine du monde", nature qui s'éprouve comme telle dans la maladie. Mais "la connaissance de l'homme s'acquiert par celle du macrocosme", et "le philosophe doit passer avant le médecin". Celui-ci collabore à l'Oeuvre de Dieu, participe au travail de la nature. Il ne doit pas traiter le malade en objet : l'homme est sa vie même, définie comme temporalité. Par la maladie, l'homme entre en rapport avec Dieu, de qui seul la guérison peut venir. Ainsi la médecine ouvre-t-elle sur la religion. Philippe-Aurélien-Théophraste Bombaste Hohenheim, dit Paracelse, naquit à la fin de l'année 1493 à Einsiedeln en Suisse. Son père était un rejeton illégitime de la noble famille souabe des Bombaste. Pourchassé lors du soulèvement des paysans, il trouva asile au pied du mont Etzel à l'auberge du pont de la Sihl, dite du Pont-du-Diable. Il y exerça l'art de guérir et y épousa une jeune fille du pays, serve du couvent de Notre-Dame-des-Ermites. Son nom n'a pu être identifié. Tout ce qu'on sait d'elle, c'est que son fils l'aimait tendrement et qu'il la perdit encore tout jeune garçon. Nous ne connaissons ni la date ni le lieu de sa mort.

« catholique de sa première enfance, planait dans les hautes sphères de ses conceptions philosophiques.

Paracelses'irrita de ne pas être traité d'égal à égal par la Faculté et d'être obligé d'obtenir d'elle de haute lutte ce qu'il croyaitêtre son dû.

Conscient de sa valeur, il passa à l'attaque, lança dans le monde une "intimatio" dans laquelle il nemâcha pas ses mots à l'adresse de la Faculté.

Puis il monta en chaire en habit de travail, fit ses cours en langueallemande, rejeta Galien et l'érudition livresque, jeta au feu le canon d'Avicenne et prêcha le retour à l'étude de lanature.

Dans son cours sur les apostèmes, ulcères et blessures, il s'affirma maître en disant : "C'est moi,Théophraste, qui vous le dis." En parlant des blessures il dit : "Les humeurs ne sont pour rien dans la suppurationdes plaies, tenez-les propres et préservez-les des ennemis extérieurs ; vous les guérirez toutes." Ou encore, ilannonça : "En bon chirurgien, tu couvriras la plaie de "mumia" et ne t'occuperas ni des esquilles d'os ou d'autrescorps étrangers restés dans la plaie ; garde-toi de les rechercher avec des fers ou des pinces, car mumia libère laplaie de toutes les impuretés." Mumia est une force curative hypothétique, inventée de toutes pièces par Paracelse. Dans un second cours sur les médicaments, il inculqua à ses auditeurs l'importance de la dose dans les prescriptionsdes médicaments.

"Toute chose peut être poison, énonce-t-il, rien n'est sans poison ; il n'y a que la dose qui faitqu'une chose n'empoisonne pas." Puis, il leur apprit à tirer des drogues la quintessence représentant, selon lui, leprincipe porteur des propriétés curatives.

Il ne se contenta pas de l'extraire des plantes, il la rechercha aussi dansles substances minérales et métalliques.

Ce fut là sa grande innovation.

Il proposa l'emploi de l'antimoine, prescrivitle fer et l'arsenic et défendit contre les partisans du bois de gaïac le traitement de la syphilis par les préparationsmercurielles.

Il installa un laboratoire d'alchimiste dans une cave.

Ses appareils étaient primitifs, ses méthodes detravail défectueuses.

Il associa ses élèves à ses recherches "spagiriques", terme par lequel il désignait la chimie.

Lesdémonstrations qu'il leur fit peuvent être considérées comme le début de l'orientation chimique de la pratiquepharmaceutique. Au cours d'interminables veillées au cabaret, Paracelse fit part à ses élèves des richesses infinies de sa pensée.

Illeur communiqua les prémices de sa conception de l'interdépendance du microcosme de l'homme et du macrocosmede l'univers, de l'hypothèse qu'il s'était faite des forces magiques auxquelles il avait donné les noms d'entia,d'yliastre, d'archée.

Il développait devant eux ses vues sur les trois pierres d'angle de la médecine : la philosophie,l'astronomie et la théologie, auxquelles il adjoignit la chimie.

Toutefois, cette chimie était dotée de la théoriemiraculeuse des éléments, de la quintessence et de l'hypothèse des forces macrocosmiques immanentes.

Il nommaces dernières "mercurius, sulfur, sal".

L'archée fonctionnait comme régulateur général de toutes ces forces.

Soncerveau tenait dès lors tout prêts les sujets qui, plus tard, devaient former le corps de ses grands ouvrages qued'aucuns traiteront d'indigestes fatras, tandis que d'autres y trouveront les trésors incomparables du génie del'auteur. Paracelse se faisait un malin plaisir à mystifier ses élèves.

Plusieurs le prirent mal.

L'un d'eux se vengea en affichantà la porte de la bourse un pamphlet carnavalesque, dans lequel Galien, du fond de l'enfer, traitait Théophrasted'imposteur et le nommait Cacophraste.

L'anonymat de l'attaque blessa Paracelse au vif.

Il porta plainte auprès desautorités qui n'en tinrent aucun compte.

Il s'ensuivit une correspondance acerbe créant une atmosphère lourde deconflits.

La catastrophe se produisit à propos d'une misérable affaire d'honoraires médicaux.

Un chanoine atteintd'un mal d'entrailles promit au maître de beaux honoraires s'il le guérissait.

Paracelse y réussit, mais le chanoine nelui envoya qu'une infime partie de son dû.

Les magistrats auxquels Paracelse soumit le cas, le déboutèrent.Paracelse se rebiffa, les magistrats se fâchèrent.

La querelle s'envenima au point que les amis du maître luiconseillèrent de fuir, de crainte d'être emprisonné pour crime de lèse-magistrat.

C'est ainsi qu'il quitta la ville aprèsonze mois de séjour, les ailes brisées et la rage au cOeur, lui qui était venu la tête et le cOeur pleins de projetsmagnifiques. Il fut recueilli à Colmar par le docteur Fries.

On le choya, lui versa les meilleurs crus d'Alsace.

Il lui arriva de rentrerchez lui la tête prise.

Son élève Oporin, qui était venu le rejoindre, le manda aux amis bâlois.

De cet incident date saréputation d'ivrogne, attachée à son nom jusqu'à nos jours.

Paracelse surmonta la crise, se ressaisit.

On le privaitde son auditoire d'étudiants, il s'adresserait au vaste monde et malheur à ceux qui s'en étaient pris à son génie.

Illeur dirait leur fait et trouverait pour eux des qualificatifs comme jamais la morgue des docteurs n'en avait entendu.Mais le démon des voyages le reprit.

Il quitta Colmar, reprenant la vie errante, allant de ville en ville, gagnant sasubsistance en soignant des malades qui, bien souvent, oubliaient de lui payer ses honoraires.

Partout où ils'arrêtait, il installait fours et alambics.

La nuit, il écrivait des heures entières. Deux villes le retinrent pendant quelques semaines : la riche Nuremberg (1529) et Saint Gall ville monacale passéedepuis peu à la Réforme (1531).

A Nuremberg la renommée l'avait précédé ; il s'y fit des amis, prit part à la vieculturelle de la ville.

Il y mûrit les projets d'écrits qu'il portait en lui.

Mais là, comme à Bâle, il fut mis à mal par laméchanceté des hommes.

La Faculté de Leipzig, jalouse de son autorité et impressionnée par les suggestions despuissants importateurs de bois de gaïac Nuremberg, refusa son placet à l'impression de son livre sur la syphilis.Paracelse séjournait alors à Beritzhausen, village proche de la ville, et y travaillait à la rédaction de ses grandsouvrages dogmatiques : le livre Paragranum et le livre Paramirum.

C'est dans ces écrits qu'il répliqua.

Donnant librecours à toute l'amertume accumulée au fond de son cOeur, il créa un vocabulaire qui couvrait de ridicule sesdétracteurs de Bâle et de Leipzig et les vouait à la mésestime de la postérité. Dans le livre Paragranum, il développa ses conceptions philosophiques et éthiques de la médecine.

Sa pensée s'élevaà une hauteur mystique en parlant des responsabilités du médecin.

Selon lui, l'expérience est la source de toutescience, la charité la base de toute pratique médicale.

Le médecin se comportera comme étant délégué par leCréateur.

Le livre Paramirum est un résumé de ce que nous pourrions appeler sa pathologie générale.

Il contient. »

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