Parler et bavarder

« Il n'existe pas de différence entre parler et bavarder Que l'on parle, bavarde, plaisante, écrive, on ne vise jamais qu'un seul but: communiquer avec autrui.

Le bavardage est un mode de communication, tout comme l'humour ou bien la poésie.

On ne parle jamais pour ne rien dire C i l'on considère seu- lement le progrès des idées, il est évident que les êtres humains perdent un temps consi- dérable à bavarder sans faire avancer d'un iota les connaissances.

Mais c'est oublier que l'homme a besoin de communiquer.

C'est pourquoi, il ne parle jamais pour ne rien dire.

Comme le dit Roland Barthes: «Le langage est une peau: je frotte mon langage contre l'autre» (Fragments d'un discours amoureux).

,4vant de parler, la pensée bavarde D ans son roman Ulysse, James Joyce dépeint très bien, au cours d'un long mono- logue, ce qui se passe dans l'esprit d'un être - «La fonction communica- tive est la fonction première, originelle et fondamentale du langage, dont toutes les autres ne sont que des aspects ou des modalités non nécessaires.» Georges Mounin, Clefs pour la linguistique en l'occurrence une femme.

Ce célèbre pas- sage met en évidence le fait que le bavardage, c'est-à-dire la «suite sans suite» des idées qui nous viennent à l'esprit, pré- cède et structure ce dont on souhaite par- ler à un moment donné.

Il existe plusieurs façons de communiquer M a relation à autrui est primordiale.

Que je bavarde avec lui, que je plaisante, que je lui parle de choses graves, en tous ces cas, ce que je vise, c'est son être.

Dès que des liens humains se nouent, je cherche, prioritaire- ment au moyen du lan- gage, à découvrir autrui et être apprécié de lui.

Bavarder et parler sont deux modalités d'une même fonction: la communication.

En ce sens, il n'existe pas de différence entre elles.

C'est toujours de mots dont je me sers pour me rapprocher d'autrui.. »