Devoir de Philosophie

Parler pour ne rien dire est-ce encore parler ?

Publié le 18/05/2019

Extrait du document

La parole et le langage sont le propre de l'homme, « L'homme est un locutor » dira Lévi-Strauss. En effet, c'est l'essence de l'homme dans le sens où l'usage de la parole est la condition nécéssaire et suffisante qui permet de définir l'humain. C'est sa capacité à dialoguer, parler et discuter avec autrui qui le rend homme. Mais il semble que si l'homme s'exprime et discourt beaucoup, c'est parfois sans réel but. En effet, il se laisse parfois aller à parler pour ne rien dire. C'est à dire faire du remplissage de phrases, parler à tort et à travers et dire des choses insignifiantes. La parole ne serait alors plus un moyen mais serait davantage utilisée sans autre raison que le radotage. Alors, nous pouvons nous demander si parler pour ne rien dire c'est encore parler.      Tout d'abord il semble que si l'homme peut parler de tout, il parle aussi et surtout de rien. En effet, beaucoup font du bruit pour rien et la parole peut-être utilisée dans un but pour lequel elle n'est pas fondamentalement destinée. On pense par exemple au bavardage, qui est l'action de parler abondamment sans forcément vouloir transmettre une information, un message ou exprimer un point de vue : ce pour quoi le langage paraît exister entre les hommes. Le bavardage ce serait alors parler que pour et uniquement pour parler, meubler une conversation. N'accorder seulement cet unique but à la parole serait réducteur et dénaturerait alors sa fonction première. Selon F. Hölderlin, « Le langage est à la foi le bien le plus précieux et le plus dangereux qui ait été donné à l'homme ». Parler pour ne rien dire résulte donc en un gâchis de ce don que l'humain devrait utiliser intelligemment, dans le cadre d'une réflexion, pour mettre des mots sur les maux, traduire une pensée réfléchie et organisée. Cependant cette fonction est détournée et nos discours sont ponctués de phrases anodines que l'on utilise par habitude. Lorsque quelqu'un demande par exemple, « ça va ? » à son interlocuteur, il semble évident que la personne ne s'intéresse nullement à la santé mentale ou physique de celui à qui la question s'adresse. Il ne s'agit que de commodités et non de bienveillance. Il y a donc une banalisation de la parole c'est à dire que son caractère original et originel lui est ôté. Le bavardage détourne la langue et lui fait perdre de sa valeur au lieu de la magnifier. Si l'on prend comme autre exemple quelqu'un de timide qui chercherait à...

« à dire que son caractère original et originel lui est ôté.

Le bavardage détourne la langue et lui fait perdre de sa valeur au lieu de la magnifier.

Si l'on prend comme autre exemple quelqu'un de timide qui chercherait à combler un vide et cacher sa gène par la parole, on s'aperçoit également que la discussion qu'il entretient n'aura aucune valeur.

Son comportement a pour unique objectif de remplir un espace temps et trahit sa personnalité. De plus, si penser ce n'est pas penser seul, parler non plus.

Une discussion se fait à plusieurs et les différents participants doivent tous maîtriser le sujet de conversation afin que l'échange ne soit pas inutile.

Débattre sur un sujet que l'un ne comprend pas mène rapidement à un dialogue de sourds et clos un débat.

Parler pour ne rien dire c'est alors aussi quand nos échanges avec autrui sont conflictuels voire voués à l'échec.

L'échange avec une personne dogmatique, qui se tient à son point de vue et ne cherche pas le dialogue, ou avec une personne fanatique, qui se dévoue à une cause qui le pousse à l'intolérance et à la violence, n'auraient donc aucun intérêt.

Il semble inutile de gaspiller sa salive si ce n'est pas pour mener au débat d'idées et ne rien conclure et garder de l'échange.

Parler avec autrui doit nous instruire et nous faire grandir sinon il est futile. En outre, s'il nous arrive de parler pour ne rien dire c'est qu'il nous arrive au contraire de parler pour dire beaucoup.

Il y a alors une hiérarchisation de la parole et des sujets de conversation.

Bien que l'on puisse juger de cette idée qu'elle soit élitiste et réduise ceux dont les conversations ne sont pas jugées suffisamment riches à des êtres primitifs, il est vrai que certains sujets peuvent être placés à un rang plus haut que d'autres.

On pense alors à l'écart qui existe entre un échange mené par des femmes et des hommes politiques sur un sujet capital tel que l'avenir du pays par exemple, et l'échange partagé par n'importe quelle famille à table et durant lequel on parle de tout et de rien.

Au cours de ce dernier c'est le franc-parler et langage familier qui va primer sur le sens des paroles échangées.

Les degrés d'importance de ces différents discours sont incomparables car le premier aura des répercussions tandis que le second, aucunes ou moindres.

Ces différentes échelles que peuvent atteindre les échanges nous donnent à penser que certain vont sublimer la parole tandis que d'autres l'abaissent.

On peut dire que les premiers parlent car ils débattent autour d'un sujet et se concentre sur celui-ci alors que les seconds «causent» pour utiliser un langage familier, et se laissent aller là où la conversation les porte, il n'y a pas de sujet prédéfini.  Au vu de cette première définition du verbe parler, il nous apparaît qu'il ne correspond pas à toutes les. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓