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Peut-on assigner des limites à notre connaissance du réel?

Publié le 08/02/2005

Extrait du document

Celles-là je les connais; et comme je trouve qu'elles répondent à toutes les nécessités et à toutes les fins de l'existence, je n'ai aucune raison de l'inquiéter d'autres être inconnus. Un morceau de pain sensible, par exemple apaisera ma faim mieux que dix mille fois autant de ce pain réel, insensible inintelligible dont vous parlez. C'est aussi mon opinion que les couleurs les autres qualités sensibles sont sur les objets. Je ne peux, même au péril de ma vie, m'empêcher de penser que la neige est blanche, et el feu, chaud. Vous certes, qui, par neige, et feu, entendez certaines substances extérieures, non perçues et non percevantes, vous avez le droit dénier que la blancheur et la chaleur soient des qualités inhérentes ) ces substances. Mais moi, que entends parce ces mots les choses que je vois et touches, je suis obligé de penser comme les autres hommes. et, tout comme je ne suis pas sceptique sur la nature des choses, ne ne le suis pas davantage pour leur existence. qu'une chose puisse être réellement perçue par mes sens, et en même temps ne pas exister réellement, c'est pour moi une franche contradiction; car je ne peux séparer, ni abstraire, même en pensée, l'existence d'une chose de la perception, qu'on en a. Le bois, les pierres, le feu, l'eau, la chair, el fer et les autres choses semblables, que je nomme et dont je parle, sont des choses que je connais. et je en les aurais pas connues si je ne les avais perçues par mes sens; les choses perçues par les sens, le sont immédiatement".

 

 Il s’agit de premier de comprendre que l’on parle de la connaissance du réel et non de la connaissance des êtres suprasensibles, de ce qui pourrait être au-delà de toute perception ou intuition. Il convient donc de concevoir ce qu’il faut entendre par réel.  Le réel désigne ce qui existe effectivement : une réalité, c'est une chose qui est, la réalité, c'est l'ensemble des choses qui sont. Or la notion d'être, ou d'existence (en ce qui concerne les choses, ces deux termes ne sont pas à distinguer), est une des notions fondamentales et premières de l'esprit : elle suppose une sorte d'expérience irréductible à toute autre, et donc inanalysable en éléments plus simples.   Le réel c’est aussi le donné, c'est le contenu même de notre expérience. Aussi certains philosophes ont-ils tendance à chercher le réel dans l'immédiat. Comment, en effet, ne pas tenir pour réel ce qui n'est en rien construit, imaginé ou feint, ce qui est simplement, mais incontestablement, présenté ? Nul ne saurait douter que l'immédiat n'ait, comme tel, une certaine réalité : on peut discuter sans doute pour savoir si cette réalité est celle d'un objet ou d'un sujet, d'une chose ou d'un esprit, on peut la situer ou la qualifier différemment. En vérité, le terme donné n'est pas simple, et le mot réalité désigne, plutôt que le donné tout entier, un caractère de ce donné. Le réel, en effet, c'est le subi. Un produit de notre imagination est donné, et pourtant irréel. Disons, avec plus de précision, que l'image, donnée comme telle et ayant, de ce fait, une réalité psychologique, ne représente cependant rien d'existant, en sorte que nulle réalité objective ne lui répond. Car elle émane de notre conscience, et de ses désirs, au lieu d'être reçue comme venant des choses. On peut remarquer alors qu'il n'y a de conscience de la réalité que par l'opposition d'un moi et d'un non-moi, d'un sujet et d'une résistance. Aussi, il est difficile de percevoir des limites à la connaissance du réel au sens le réel a des possibilités infinis de modifications et de changements, et que les individus percevant pourront restituer un « réel « d’une manière à chaque fois différente.

 

« miel qu'il contenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a été recueilli ; sa couleur, safigure, sa grandeur sont apparentes : il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelqueson.

Enfin toutes les choses qui peuvent distinctement faire connaître un corps se rencontrent en celui-ci.Mais voici que cependant que je parle on l'approche du feu, ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit,sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine le peut-ontoucher, et quoiqu'on le frappe il ne rendra plus aucun son : la même cire demeure-t-elle après ce changement ? Ilfaut avouer qu'elle demeure, et personne ne le peut nier.

Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau decire avec tant de distinction? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise des sens,puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement ou l'ouïe setrouvent changées, et cependant la même cire demeure (...).Eloignons toutes les choses qui n'appartiennent point à la cire, voyons ce qui reste.

Certes il ne demeure rien quequelque chose d'étendu, de flexible et muable : or qu'est-ce que cela flexible et muable? N'est-ce pas que j'imagineque cette cire étant ronde est capable de devenir carrée, et de passer du carré en une figure triangulaire ? Noncertes ce n'est pas cela, puisque je la conçois capable de recevoir une infinité de semblables changements, et jene saurais néanmoins parcourir cette infinité par mon imagination, et par conséquent cette conception que j'ai dela cire ne s'accomplit pas par la faculté d'imaginer.(...) Il faut donc que je tombe d'accord, que je ne saurais pas même concevoir par l'imagination ce que c'est cettecire, et qu'il n'y a que mon entendement seul qui le conçoive (...) Or quelle est cette cire qui ne peut être conçueque par l'entendement ou l'esprit ? Certes c'est la même que je vois, que je touche, que j'imagine, et la même queje connaissais dès le commencement ; mais ce qui est à remarquer, sa perception, ou bien l'action par laquelle onl'aperçoit n'est point une vision, ni un attouchement, ni une imagination, et ne l'a jamais été, quoiqu'il le semblâtainsi auparavant, mais seulement une inspection de l'esprit>>. 3.

TRANSITION Connaître le réel signifie le saisir aussi bien par ses sensations que par un travail précis et progressif de la raison.Or il nous faut chercher comment la raison travaille sur le réel et ce qui du réel semble se livrer aisément autravail de la raison. II.

Quelques exemples de connaissance du réel 1.

Le présent et le temps chronologique Texte Henri Bergson La pensée et le mouvant " le présent seul existe par lui-même : si quelque chose survit du passé, ce ne peut-être que par un secours que leprésent lui prête, par une charité que le présent lui fait, enfin, pour sortir des métaphores, par l'intervention d'unecertaine fonction particulière qui s'appelle la mémoire et dont le rôle serait de conserver exceptionnellement tellesou telles parties du passé en les emmagasinant dans une espèce de boîte.

- Erreur profonde ! erreur utile, je leveux bien, nécessaire peut-être à l'action, mais mortelle à la spéculation.

On y trouverait, enfermées " in anutshell ", comme vous dites, la plupart des illusions qui peuvent vicier la pensée philosophique.

Réfléchissons eneffet à ce " présent " qui serait seul existant.

Qu'est-ce au juste que le présent ? S'il s'agit de l'instant actuel, - jeveux dire d'un instant mathématique qui serait au temps ce que le point mathématique est à la ligne, - il est clairqu'un pareil instant est une pure abstraction, une vue de l'esprit ; il ne saurait avoir d'existence réelle.

Jamais avecde pareils instants vous ne feriez du temps, pas plus qu'avec des points mathématiques vous ne composeriez uneligne.

Supposez même qu'il existe : comment y aurait-il un instant antérieur à celui-là ? Les deux instants nepourraient être séparés par un intervalle de temps, puisque, par hypothèse, vous réduisez le temps à unejuxtaposition d'instants.

Donc ils ne seraient séparés par rien, et par conséquent ils n'en feraient qu'un : deuxpoints mathématiques, qui se touchent, se confondent.

Mais laissons de côté ces subtilités.

Notre conscience nousdit que, lorsque nous parlons de notre présent, c'est à un certain intervalle de durée que nous pensons.

Quelledurée ? Impossible de la fixer exactement ; c'est quelque chose d'assez flottant.

Mon présent, en ce moment, estla phrase que je suis occupé à prononcer.

Mais il en est ainsi parce qu'il me plaît de limiter à ma phrase le champde mon attention.

Cette attention est chose qui peut s'allonger et se raccourcir, comme l'intervalle entre les deuxpointes d'un compas.

Pour le moment, les pointes s'écartent juste assez pour aller du commencement à la fin dema phrase ; mais, s'il me prenait envie de les éloigner davantage, mon présent embrasserait, outre ma dernièrephrase, celle qui la précédait : il m'aurait suffi d'adopter une autre ponctuation.

Allons plus loin : une attention quiserait indéfiniment extensible tiendrait sous son regard, avec la phrase précédente, toutes les phrases antérieuresde la leçon, et les événements qui ont précédé la leçon, et une portion aussi grande qu'on voudra de ce que nousappelons notre passé.

La distinction que nous faisons entre notre @s nt et notre passé est donc, Sinon arbitraire,du moins relative à l'étendue du champ que peut embrasser notre attention à la, Le " présent " occupe justeautant de place que cet effort.

Dès que cette attention particulière lâche quelque chose de ce queue tenait sousson regard, aussitôt ce qu'elle abandonne du présent devient ipso facto du passé.

En un mot, notre présent tombedans le passé quand nous cessons de lui attribuer un intérêt actuel.

Il en est du présent des individus comme decelui des nations : un événement appartient au passé, et il entre dans l'histoire, quand il n'intéresse plusdirectement la politique du jour et peut-être négligé sans que les affaires s'en ressentent.

Tant que son action sefait sentir, il adhère à la vie de la nation et lui demeure présent.

Dès lors, rien ne nous empêche de reporter aussi. »

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