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Peut-on désirer ce qu'on ne connait pas ?

Publié le 10/01/2005

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Si le désir est manque, il faut que l'individu connaisse ce qu'il lui manque, nous ne pouvons effectivement pas manquer de ce dont nous n'avons pas conscience. Par exemple, je ne peux pas désirer posséder la nouvelle console de jeu, si je ne sais pas qu'elle existe et qu'elle est sortie sur le marché. On peut en effet noter avec Hegel, que je désire ce qui a déjà été désiré par autrui, ce dont j'ai déjà une représentation dans ma conscience et force est de constater que, dans les sociétés modernes, ce principe trouve son application dans la publicité, qui a pour but de créer une représentation de l'objet et qui suscite le désir. 2. L'imagination peut fournir des représentations de chose qui n'existent pas ou qu'on ne connaît pas En effet, l'agent désire un objet parce qu'il s'imagine les propriétés de cet objet et leur rattache sans connaissance préalable des effets positifs. Si nous ne désirons que ce que nous connaissons, comment expliquer " nous jugeons qu'une chose est bonne, parce que nous faisons effort vers elle, que nous la voulant et tendons vers elle par appétit ou désir." Ce qui veut dire que le désir ne se fonde pas sur une connaissance parfaite de l'objet désiré, bien au contraire. Comme le laisse à penser Spinoza, c'est plutôt l'inverse, ce n'est pas parce que la connaissance d'un objet nous la fait jugeait bonne que nous la désirons, mais plutôt parce que nous la désirons que nous la pensons bonne. Dès lors, nous pouvons désirer quelque chose dont nous n'avons qu'une vague idée, parce que autrui la désire, c'est en tout cas ce qu'indique la psychanalyse. Si nous ne désirons que ce que nous connaissons, comment expliquer que pour certains, l'inconnu suscite un désir?
Ce qui provoque le désir est ce qui existe et que l'on ne possède pas. Il faut savoir ce que l'on ne possède pas pour commencer à désirer. C'est pourquoi l'animal, qui n'a pas cette connaissance, ne désire rien. Mais, comment l'homme aurait-il pu acquérir autant de connaissances s'il s'était contenté de ne désirer que ce qu'il connaît ? C'est sa fascination pour l'inconnu qui l'a conduit à conquérir le monde.


« corps sans organes.

De plus, si nous considérons avec Schopenhauer, que l'objet désiré importe peu dans le désir, puisqu'une foisassouvi celui-ci renaît toujours pour un autre objet.

Dès lors, l'incessance du désir pousse l'homme à créer denouveaux objets.

Ainsi, s'il on peut dire qu'il est difficile de concevoir le désir pour un objet inconnu, qui ne peut dès lorspas créer de manque.

Platon affirme en effet que le désir est fils de la pauvreté et de Poros la richesse, dès lors ledésir est manque de ce que l'on n'a pas mais que l'on peut avoir.

La connaissance complète n'est pas nécessaireque naisse un désir, celui-ci peut porter sur un objet inconnu seulement parce que le désir d'autrui le rend désirableou parce que l'imagination comble le vide de la connaissance.

Mais il faut cependant reconnaître le caractère positifdu désir qui pousse à la connaissance et à la création de nouveaux objets pour la satisfaction.

SECONDE CORRECTION Désirer est cette activité projective du sujet qui consiste à reconnaître un manque dans son existence et àéprouver le besoin de le combler.

C'est ainsi que Malebranche emploie une formule lumineuse pour définir la naturedu désir : « Le désir est l'idée d'un bien que l'on ne possède pas mais que l'on espère posséder ».

Une telle définitionappelle un certain nombre de remarques, dont la première est que l'action de désirer est proprement humaine : eneffet, seul l'homme peut en toute rigueur être dit désirant, dans la mesure où seul l'homme est capable d'avoirconscience d'un manque dans son existence, d'éprouver le besoin de le combler, et de se proposer des moyensconcrets de parvenir à cette fin.

Les autres êtres vivants ne désirent pas : nous pouvons uniquement dire, à larigueur, qu'ils tendent instinctivement vers quelque chose de nécessaire à la perpétuation de leur existence.

Le terme de connaissance désigne l'acte par lequel la pensée fait en sorte de saisir et de définir un objet qui seprésente à elle.

Mais en un sens plus général, celui que nous avons le plus tendance à adopter, la connaissance estle savoir qui résulte de cette action.

Précisons une caractéristique importante, sinon fondamentale, de l'idée deconnaissance : la connaissance est un savoir qui n'a pas le caractère du doute, mais au contraire celui de la vérité.C'est en fonction de ce critère que nous la différencions de la croyance, qui, quant à elle, désigne un savoir que l'onest disposé à remettre en cause.

A première vue, il parait contradictoire de prétendre que nous pouvons désirer ce qu'on ne connait pas : une tellephrase se heurte en effet aux attentes du bon sens le mieux assis.

En effet, il semble que le désir doitnécessairement avoir un objet, et, par conséquent, un objet dont nous puissions former une idée, car sans celanous ne pourrions nous le représenter ni comme un manque, ni comme une fin de notre action.

Néanmoins, nefaisons nous pas une erreur grossière en réduisant le désir, acte proprement humain s'il en est, à la formulation d'unmanque identifiable et dicible ? Une telle réduction du désir au connaissable est peut-être contraire à l'essencemême du désir, ce que nous nous demanderons.

Ainsi, la question au centre de notre réflexion sera de déterminer si l'acte de désirer nécessite la connaissance del'objet du désir, ou si, à l'inverse, il n'est point de désir sans une part plus ou moins grande d'inconnu dans cet objet.

I.

Désirer ce qu'on ne connait pas : une contradiction dans les termes ? a.

« On ne peut désirer ce qu'on ne connaît pas» (Voltaire) A première vue, la réponse à la question qui nous est posée n'est guère difficile à donner, et c'est à Voltaire quenous la devons : "On ne peut désirer ce qu'on ne connait pas" écrit l'auteur des Lettres Philosophiques dans sapièce de théâtre intitulée Zaïre.

Une telle thèse est en effet aisément démontrable à l'aide du bon sens le pluslargement répandu : on ne peut désirer ce qu'on ne connait pas, car une telle activité est pratiquement impossible.En effet, désirer est un verbe transitif : on désire quelque chose, aller aux Etats Unis, manger une glace, rencontrerquelqu'un etc...

Le désir est désir d'un objet, par conséquent, le désir est tension vers une chose que nousconnaissons suffisament pour la nommer, ce qui est déjà un stade minimal et nécessaire de la connaissance.Lorsque l'objet de notre manque est inconnu, ou mal connu, on ne parle pas de désir, mais d'aspiration, c'est à dired'une activité recherchant un objet beaucoup plus vague et indéfini.

Par conséquent, nous dirons sans plus denuances que Voltaire qu'il est faux de prétendre que l'on peut désirer ce qu'on ne connait pas.. »

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