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Peut-on dire tout ce que l'on pense ?

Publié le 07/12/2014

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Peut-on dire tout ce que l'on pense ? « Il y a dans les souvenirs de chacun des choses qu'il ne révèle pas à tout le monde, mais seulement à des amis. Il y a des choses qu'il ne révèlera pas à ses amis mais seulement à sa propre conscience, et encore, sous le sceau du secret. Et il y a enfin des choses que les hommes craindront de révéler même à leur propre conscience, et ces choses, même chez les hommes les meilleurs. » En disant cela, Dostoievski nous fait part de son opinion à propos de la question, peut-on dire tout ce que l'on pense. A celle-ci il est possible de rétorquer en se demandant si nous pouvons seulement ne pas partager nos opinions. Est-il possible par le langage communément établit de se faire correctement comprendre par autrui ou bien la non-universalité et la limite de ce langage constituent-t-elles une barrière à une totale compréhension ? Nous commencerons donc par nous demander si le langage permet une retranscription fidèle de nos idées et si oui, si nous avons le droit de dire tout ce que l'on pense. Puis à partir de là nous pourrons nous demander s'il ne suffit pas d'adapter son discours à son public. D'abord, la question de la fidélité du langage se pose. Il s'agit de savoir si les systèmes de communications établis par les être-humains sont assez précis pour traduire authentiquement la pensée. Certains philosophes pensent que le langage au sens de « dire » est une capacité propre à l'être-humain. Bergson, par exemple pense que la pensée précède le langage, peut-être peut-on d...

« d’un pays à l’autre même si la base reste globalement la même. Par conséquent, le langage peut donc permettre l’échange et la transmission des idées, mais ne peut assurer une compréhension totale et authentique de la pensée d’autrui. Cependant, si le langage permettait de traduire la pensée aurait-on le droit de dire tout ce que l’on pense ? Prenons d’abord la notion du droit subjectif qui est un droit appartenant à un individu de dire ce qu’il pense, on associe souvent ce droit à la liberté d’expression.

En tant qu’individu je peux, j’ai le droit de dire ce que je pense et de revendiquer une opinion qui m’est propre sans que l’on me censure ou que cela ne me porte préjudice. On peut joindre cela au droit naturel qui est lui, un droit communément admis par une morale mais qui peut être puni par la loi.

Le droit naturel est là pour quelques fois remettre en cause les lois imposées par certaines communautés et/ou pour contrer des lois injustes telles que par exemple pendant l’apartheid l’interdiction pour les noirs américains de s’assoir à l’avant d’un bus, de voter donc d’exprimer, de dire ce qu’ils pensent.

Même si légalement, Rosa Parks ou Lincoln n’avaient pas le droit de s’opposer et de dire ce qu’ils pensaient de cette ségrégation raciale qu’ils subissaient eux-mêmes, ils ont usé des droits naturels et moraux pour critiquer la loi et faire abolir les règles imposées par les blancs. C’est ce droit positif - l’ensemble des règles juridiques dans une société- qui empêche l’homme de dire tout ce qu’il pense même si dans certains cas, comme évoqué précédemment ils transgressent ces lois et les remettent en cause pour faire avancer les choses.

On peut donc dire ce que l’on pense mais tout en respectant une limite fixée par la justice ou par une autorité supérieure qui peut tout de même être remise en question, il suffit d’amener correctement son opinion. Le partage des idées déprendrait donc de la façon dont on les formule ? Serait-il suffisant d’adapter son discours à son public pour pouvoir dire tout ce que l’on pense ? Avoir un discours convainquant, construit, argumenté permet d’avoir une crédibilité supplémentaire et de faire passer plus facilement une idée même à quelqu’un qui semble de prime abord obtus à celle-ci.

Un homme politique aura par exemple une faculté à mettre les formes dans son discours afin de faire passer une idéologie à son public.

Si l’on avance une idée sans la justifier elle sera facile à réfuter alors qu’un raisonnement mené de bout en bout avec des exemples à l’appui et des références concrètes sera beaucoup plus difficile à contrer.

Prenons Hitler, qui est un exemple type de manipulation envers un peuple.

Il a pu convaincre toute une communauté et pousser à accepter son idéologie arienne cruelle et contraire à la morale grâce à un aplomb et une certitude déconcertante.

Face à cette suprématie qu’il a pris soin de forger, le peuple n’a pu rétorquer et des millions de morts s’en sont suivis. Mais tout ne dépend pas de la façon dont on dit les choses.

La façon dont l’autre les reçoit a aussi son importance.

L’éducation, le milieu social, l’ouverture d’esprit ou encore le caractère sont des facteurs qui font change la façon qu’autrui a de recevoir nos idées.

Les cultures occidentales et orientales sont si tellement différentes que les paroles ne seront pas interprétées de la même façon d’un continent à l’autre, à moins d’avoir une ouverture sur le monde suffisamment grande pour aller au-delà des idées toutes faites. En somme, la façon d’avancer nos propos joue énormément sur l’impact qu’ils auront. »

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