Devoir de Philosophie

Peut-on être apolitique ?

Publié le 13/07/2009

Extrait du document

      Est apolitique, au sens général, celui qui n'affiche aucune opinion, qui se tient en dehors de la lutte politique. On parle d'un caractère, d'une attitude apolitique. On peut encore associer l'apolitisme à la neutralité, à l'abstention, autant par souci d'impartialité, par peur de s'engager que par désintérêt. Cependant, être apolitique ne signifie pas nécessairement d'être en dehors de tout débat politique ; on peut s'intéresser à la politique sans prendre forcément parti. En admettant que l'homme ait ce pouvoir de se retirer des affaires publiques qui le concernent, doit-il pour autant cautionner cette alternative ? 

« démocratique traditionnel.

Proudhon, par exemple, invitait les individus à ne pas y prendre part, et à se diriger versl'établissement d'un nouveau type de société, sans Etat ni pouvoir.

Rejeter l'Etat revient à ne plus avoir d'autoritécapable de réguler les masses.

Ainsi l'anarchie est une doctrine politique désirant une absence d'autoritéorganisatrice, refusant toute autorité au-dessus de l'individu.

Proudhon et Bakounine reprendront ce sens, tout en pensant que seule une révolution fera disparaître l'Etat : Bakounine affirme : « ni Dieu ni maître ».

L'anarchismese caractérise en général par un refus de toute autorité religieuse ou politique, une critique de l'Etat quel qu'il soit,car il empêche la libre expression de l'individu en réglementant sa vie sociale, et l'idéal d'une organisation de lasociété par elle-même, sans institutions ou appareils d'Etat, fondée sur l'association des producteurs (mutuelles,coopératives) et l'absence de propriété privée.

De plus l'Etat est source de guerres bien plus meurtrières que desimples conflits individuels.

Les anarchistes pensent qu'une démocratie directe est seule à pouvoir donner à chacun une liberté d'expression.

Car avec un tel dispositif, chacun est en mesure de faire entendre sa volonté (influence deRousseau).

b.

Les limites de l'anarchie : cette doctrine ne voit pas qu'il y aura toujours des inégalités, et qu'elles peuvent donner l'occasion de servir.

Par exemple un handicapé est inégal d'un point de vue (problème de déplacement etc.),et le rôle du non handicapé sera de le servir, alors même qu'il peut l'exploiter.

C'est l'inégalité qui rend l'hommeméchant pour l'anarchiste.

Et c'est en changeant les conditions sociales que l'homme se bonifiera.

Ce raisonnementoublie que la société est le fruit de l'individu autant que celui-ci est le fruit de la société.

Marx affirmait que lesphilosophes ont pensé le monde et que maintenant « il s'agit de le transformer ».

A cette citation que lesanarchistes approuveraient, il faut rappeler une citation du stoïcien d' Epictète (qui fut esclave un temps de sa vie) : « mieux vaut changer soi que l'ordre du monde ».

c. Faire le bien, changer la société, consiste à discerner en nous les conditionnements qui peuvent détruire la liberté au lieu de la répandre.

Parexemple, certaines associations humanitaires (ONG) ont conçu undéveloppement non respectueux de l'environnement.

Certains européens ontdétruit des cultures locales et enseigné un développement nuisible sur le planécologique (Afrique, Inde).

On sait maintenant que la structure étatique(hiérarchique) n'est pas totalement illégitime.

On sait qu'une certaine inégalitépeut avoir un sens positif.

Par ailleurs, la volonté générale (qui désigne chezRousseau une volonté prenant en considération toutes les volontésparticulières) nous indique une certaine direction démocratique (cf.

Rousseau,Du contrat social ).

On peut concevoir la politique d'un état comme la recherche d'un certain équilibre entre des idées nécessaires mais qui restenttoujours considérée sous l'œil vigilant de la réflexion.

Conclusion En dépassant la définition aristotélicienne de l'homme comme animalpolitique, on y retourne en comprenant que mettre en ordre, ou établir unecoexistence entre une multitude d'individus, requiert un art, celui de lapolitique.

L'apolitisme est toujours, on le voit, une réponse, une attitude, en réponse à une politique établie.

L'apolitisme est ainsi fondamentalement politique.

Un apolitisme parfait, idéal,résiderait dans l'utopie d'une société sans Etat, d'une vie associative sans gouvernement, dans une démocratie sansprésident.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles