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Peut-on être heureux en étant injuste ?

Publié le 22/02/2012

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noté au CNED: 17/20 Il est vrai que l'on n'associe pas spontanément la vie d'un homme injuste, irrespectueux des lois et peu soucieux du respect dû à son prochain, à la vie d'un homme nageant dans le bonheur et dans les plaisirs que l'existence peut nous procurer. Cependant, il semblerait qu'il n'y ait pas de relation nécessaire entre le fait d'être injuste, immoral, et celui d'être heureux. En effet, le fait d'être « heureux », d'après le sens commun est l'état qui caractérise le bonheur, c'est-à-dire un état de satisfaction complet, de toutes les tendances, de tous les désirs humains, et qui remplit notre conscience. C'est un état durable de plénitude, et d'harmonie avec soi-même. C'est le bonheur suprême auquel aspirent tous les hommes. De ce fait, ceux sont les concrétisations issues de nos désirs, qu'ils soient justes ou injustes, qui nous procurent du bonheur. Il semblerait donc que l'on puisse vivre heureux sans être forcément juste. D'ailleurs, respecter des lois, un idéal moral, impliquerait que l'on se prive de certains plaisirs, que l'on mette des limites à la satisfaction de ses désirs, qu'on les réfrène. Or, être heureux, c'est être comblé et non privé et frustré. Pourtant, vivre injustement apporte-t-il vraiment le bonheur ? Certes nous pouvons satisfaire nos désirs, mais sommes nous pour autant dans une plénitude durable ; Car en commettant des agissements injustes, la punition, la sanction reste toujours possible à des degrés plus ou moins forts, qu'elle soit morale ou juridique. En effet, par une « mauvaise » attitude, on peut simplement perdre l'amitié ou la confiance de quelqu'un, ou aller en prison pendant 20 ans. Ainsi on peut se demander si pour être heureux il ne faudrait pas malgré tout se préoccuper de la justice, se demander si elle n'est pas indispensable. De ce fait, bonheur et injustice ne seraient-ils pas en réalité incompatibles ? Nous pouvons également nous demander si le fait de se conduire moralement et selon la loi est sans importance pour le bonheur que l'on recherche ; et si la morale n'est qu'un obstacle à la vie heureuse ou si au contraire, elle est la condition d'un bonheur authentique.

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