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Peut-on etre heureux sans etre sage, honnete et juste sans etre heureux ?

Publié le 27/02/2008

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Le bonheur n'est pas donné des Dieux, comme le rappelait Aristote dans l'Ethique à Nicomaque, il n'est pas donc chose aisée. Il est un état mérité, le véritable bonheur est le fruit d'un certain effort. Est-ce à dire pour autant que le bonheur est le fruit de la vertu? Que le bonheur est en ce sens étroitement dépendant de la morale? En d'autres termes faut-il être juste et honnête pour être heureux, ou sommes-nous nécessairement heureux dés que nous sommes vertueux? Le bonheur ne peut-il pas s'acquérir indépendamment de la morale, voire contre la morale. Le tout pour ne subir le préjudice d'une réputation de malhonnête est donc de feindre la moralité. Mais par la vertu n'atteignons-nous notre excellence propre, notre fin, perfection: état qui conduit nécessairement au bonheur. Seulement le bonheur n'est-il pas un idéal d'imagination plus que de raison? Dans cette mesure, bonheur ne doit-il pas, pour ne pas tomber dans un relativisme moral, devenir une espérance morale pour celui qui vit en conformité avec la morale?

« Mais en soutenant une telle position, n'éludons-nous pas le caractère formateur de la morale et avec elle de lajustice.

La vertu, n'est-elle pas ce qui nous permet de réaliser notre fonction? Le bonheur nécessite effort et travail et moralité Si pour Aristote ; « Tout art, toute investigation et pareillement toute action et tout choix tendent vers quelqueBien » il ajoute plus loin que « le bien est ce à quoi toutes choses tendent » Ethique à Nicomaque , Livre 1.

Or, tout bien se définit par rapport à son œuvre : le bien de la médecine par rapport à la guérison des patients.

Le bonheurc'est-à-dire le bien suprême pour les hommes se définit donc par l'œuvre propre de l'homme, c'est-à-dire celle qui lecaractérise absolument.

Pour Aristote ce bonheur se situe dans une activité de l'âme en accord avec la vertu,bonheur et morale sont liés l'un à l'autre. Le bonheur constitue le fin de l'homme il est ce que tout homme recherche et l'homme la recherche pour lui-même.Autrement dit tout homme veut être heureux, le bonheur est ce que chacun désire, non en vue d'autre chose, maispour lui-même, il est pourrait-on dire le but sans but qui apporte un contentement sans reste. Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote conduit l'analyse de ce qui motive les actions humaines.

Chacun conçoit le bienet le bonheur d'après sa propre vie.

Pour le plus grand nombre, le bonheur se définit par une vie de jouissance et deplaisirs ; on en trouve d'ailleurs souvent l'exemple parmi ceux qui gouvernent.

Pour un nombre plus restreint ("l'éliteet les hommes d'action"), le bonheur est placé dans la récolte des honneurs et des louanges : tel est le but engénéral recherché par ceux qui font de la politique.

Il existe enfin un troisième type de bien, relatif à un tout petitnombre ("cette fin a davantage rapport avec ceux qui accordent les honneurs qu'avec ceux qui les reçoivent").

Cevrai bien est individuel et inaliénable.

Ce ne sont ni les honneurs qui rassurent — où l'on cherche la reconnaissancede gens intelligents —, ni même la vertu.

Car on peut être vertueux et rester inactif toute sa vie ; ou, bien pire,endurer bon gré mal gré "les pires maux et les pires malheurs" : on peut être vertueux et terriblement malheureux.

Lesouverain bien est un bien qui est recherché pour lui-même et non en vue d'autre chose (comme l'argent parexemple), il est tout à la fois moyen et fin.

Seul le bonheur est en mesure de répondre à cette définition et Aristotele fait résider dans l'activité de l'esprit, partie la plus haute et la plus noble de l'homme, dont l'activité est plusdurable et continue que tout autre action pratique.

Elle procure un plaisir certain, tant il est vrai qu'il y a plusd'agrément à vivre dans le savoir que dans l'ignorance, et enfin elle est indépendante, ne répondant que d'elle-même : sa finalité lui est immanente (elle ne dépend pas d'un résultat extérieur plus ou moins bon), et elle se nourritdu loisir à la différence de toutes les autres activités qui sont laborieuses. Pour Aristote, le bonheur est ce par quoi l'homme est fait.

Autrement dit, enréalisant notre tâche d'homme nous parvenons au bonheur.

Selon l'auteur laplus haute expression de notre humanité, se situe au niveau du noûs (l'intellect).

Il écrit au cours de l' Ethique à Nicomaque : « (…) ce qui est propre à chaque chose est par nature ce qu'il y a de plus excellent et de plusagréable pour cette chose.

Et pour l'homme, par suite, ce sera la vie selonl'intellect s'il est vrai que l'intellect est au plus haut degré l'homme même.Cette vie là est donc la plus heureuse », Ethique à Nicomaque, livre 10, Chapitre 7, 1778a .

Pour Aristote, le bonheur ne saurait être une quête insensée, mais n'est pas non plus donné des Dieux mais survient en nous par« l'effort de la vertu ou de quelque étude ou exercice, il fait partie des plusexcellentes réalités divines : car ce qui constitue la récompense et la finmême de la vertu est de toute évidence une chose divine et pleine defélicité », Livre 1, chapitre 10, 1099b 15. Selon Aristote, il faut bien chercher le bonheur pour le trouver sans quoi,nous nous perdons dans de futiles quêtes qui ne ressemblent en rien aubonheur.

En effet constate Aristote : « Les hommes paraissent concevoir lebien et le bonheur d'après la vie qu'ils mènent » : Ethique à Nicomaque Livre 1, Chapitre 2, 1095b15.

Autant dire que si nous ne nous penchons sur cequ'est véritablement le bonheur, nous ne pouvons vivre heureux. Le bonheur est nécessairement une espérance morale C'est en un sens ce qu'expose Kant dans Les Fondements de la métaphysique des mœurs, le concept de bonheur est si indéterminé que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire entermes précis et cohérents avec lui-même ce que véritablement il désire et veut.

La raison en est que tous leséléments qui font partie du concept de bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c'est-à-dire doivent êtreempruntées à l'expérience, et que cependant pour l'idée de bonheur, un tout absolu, un maximum de bien être dansmon état présent et dans toute ma condition future, c'est nécessaire.

Or, il est impossible qu'un être, si perspicaceet en même temps si puissant qu'on le suppose, dés lors qu'il est fini, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veutvéritablement ».

Pour savoir ce qui peut nous rendre vraiment heureux, il faudrait être omniscient.

Les impératifs dela prudence à proprement parler, n'ordonnent rien ; ce ne sont que des conseils ».

Bref, « le bonheur est un idéal,non de raison mais d'imagination ».. »

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