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Peut-on être juste tout seul ?

Publié le 29/01/2004

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Les racines du mal n'aurait pas besoin de la société pour exister, elle serait en germe dans l'homme.   2) La justice exercée seule : le privilège de Dieu ?   Jésus, ne va pas cacher qu'il partage avec le dieu le commandement de tout l'univers. Paul proclamera, en coadjuteur du Christ, qu'il a « reçu grâce et mission d'apôtre » pour conduire « toutes les nations » à la foi, donc à l'obéissance nouvelle. Aussi la Lettre aux Romains est-elle un traité politique complet, de même que le Coran, dont la première sourate dira : « Hommage à Dieu, souverain de l'univers. »Le césarisme céleste pourra se reconstituer entièrement. Bourdaloue pourra s'écrier : « Quand Dieu se montrera pour la seconde fois au monde, ce sera sous le visage le plus effrayant, et la foudre à la main. » Le jugement de Dieu sera « sans grâce et sans compassion ». « Une justice sans miséricorde ne lui convient pas tandis que nous sommes sur la terre ; mais elle lui conviendra quand le temps des vengeances sera venu. » Alors « aux dépens des pécheurs, lui-même juge et arbitre dans sa propre cause, il entreprendra de se satisfaire ».

« La justice selon Aristote dans le livre V de l' Ethique à Nicomaque , consiste à donner à chacun son dû, peut être, dans la tradition platonicienne, définie parréférence à un ordre mathématique : ainsi la justice distributive (à chacunselon son mérite) s'exprime-t-elle dans une proportion.

Mais Aristote n'est pasmoins sensible à ce que la détermination mathématique et l'ordre juridique ontd'abstrait et de rigide par rapport à la diversité des cas particuliers.

Lafaiblesse de la loi, si bien faite soit-elle, est qu'elle est générale et qu'elle nepeut prévoir tous les cas.

D'où la nécessité d'une justice qui ne se laisse pasenfermer dans des formules, mais soit accueillante aux cas particuliers, etqu'Aristote appelle l' équité.

Ce qui fait la valeur de l'équitable est précisément que sa règle n'est pas droite, car ce qui est droit est rigide : « de ce qui estindéterminé [les situations particulières] la règle aussi est indéterminée »Face à la rigidité de la loi, le travail même du juge est d'adapter cette mêmeloi aux cas particuliers, appliquer la loi d'une manière aveugle serait del'injustice.

La justice distributive ne pourrait exister, car on n'observerait pasle mérite de chacun, les qualités, les antécédents des personnes.

La justicequi préside à la distribution des honneurs et des richesses se fonde sur uneégalité proportionnelle entre les personnes et les biens, non sur une égalitéarithmétique, comme dans le cas de la justice corrective.

Elle ne peut êtreque controversée, car la discrimination entre les personnes selon le mérite estune opération politique, l'importance accordée à la naissance, à la vertu, à la richesse différant selon les régimes.

La réciprocité qui est au principe de la justice commutative intéresseprincipalement les transactions économiques et les compensations justes, c'est-à-dire l'échange qui ne requiert pasla présence d'un tiers, juge ou responsable politique. Aristote, après avoir établi dans le même ouvrage que le juste est une proportion, un milieu entre les extrêmes, examine-t-il les rapports de la justice avec l'équité, pour releverque leurs caractères ne sont pas tout à fait identiques.

Ce qui est équitable étant supérieur au juste envisagé enparticulier, l'équité apparaît préférable en ce qu'elle est une amélioration du juste selon la loi dont elle corrigel'imparfaite généralité.

De ce point, le juste qui doit être recherché est l'équitable, et naît d'une interprétation, d'uneinterprétation, d'une adaptation à un cas particulier.

L'avènement d'une société démocratique et le développementde l'économie de marché à l'époque contemporaine ont donné à la réflexion sur la justice sociale son actuel contenu.La crise de l'État-providence, la lutte contre l'exclusion, une sensibilité accrue aux inégalités sociales contribuentaujourd'hui à rendre particulièrement polémique l'examen d'une question que la Théorie de la justice de John Rawls a sensiblement renouvelée.

Le débat sur la justice sociale a suscité une abondante littérature qui a pour référentprincipal la Théorie de la justice , l'ouvrage publié en 1971 par John Rawls.

Selon lui, chaque individu doit avoir un accès égal au système le plus étendu possible de libertés (principe de liberté).

D'autre part, les inégalitéséconomiques et sociales ne sont légitimes que si elles bénéficient aux plus désavantagés (principe de différence) etrespectent une juste égalité des chances.

Ces deux principes sont eux-mêmes ordonnés : il existe une prioritéabsolue du principe de liberté et, de plus, le principe de différence l'emporte sur toute considération d'efficacité oude bien-être.

La justice est essentiellement un fait social, elle ne peut avoir pour sujet qu'un ensemble d'individu etnon soi-même. Conclusion. Il semble difficile d'admettre qu'une justice soit possible seul, que l'on soit juste seul.

L'homme est par nature unêtre social.

C'est « zoon politikon » comme le pense Aristote, toute ses actions ont un caractère social, et la justice fait partie des grands problèmes de la politique, la Cité doit être juste pour être vivable et heureuse, elle est lacondition minimale et fondamentale de tout rapport humain, le socle sur lequel le reste se construit.

Et à part Dieu,on ne peut être juste seul.. »

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