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Peut-on expliquer une croyance religieuse sans la détruire?

Publié le 15/12/2013

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Peut-on expliquer une croyance religieuse sans la détruire?    Au siècle des Lumières, l'idée qu'il y aurait des preuves philosophiques ou scientifiques de l'existence de Dieu commence à décliner. Les Dialogues sur la Religion Naturelle de Hume, entre autres, contribuent à discréditer le rationalisme théologique. Dès lors, s'il n'y a pas de preuve de l'existence de Dieu, comment se fait-il que les hommes soient à ce point persuadés de son existence? Pourquoi les idées religieuses sont-elles si répandues, depuis des temps immémoriaux, dans toutes les sociétés humaines connues? A l'heure de la science triomphantes, l'effort de connaissance s'est ainsi naturellement porté sur la religion comme phénomène humain.  Ainsi, les grands fondateurs des sciences humaines  envisagent la croyance religieuse comme un fait psychologique et social parmi d'autres, dont il s'agit de rendre compte par des causes psychologiques et sociales. Le mouvement de désacralisation des croyances s'en trouve encore accentué, et le titre de l'un des derniers ouvrages en date sur cette question (Et l'homme créa les dieux, de l'anthropologue P. Boyer, publié en 2001) est on ne peut plus explicite: expliquer les croyances religieuses, c'est (semble-t-il) nécessai...

« de la genèse des êtres vivants n'est pas nécessairement fidéicide.

Mais qu'en est-il d'une explication à prétention scientifique du phénomène même de la croyance? Moyennant certains ajustements, les sciences de la nature et les dogmes religieux peuvent être rendus compatibles.

Mais les sciences humaines, qui vont jusqu'à prendre la croyance comme objet de science, ne la discréditent-elles pas nécessairement de ce seul fait ?   # la première consiste à suggérer qu'accepter la scientificité d'une théorie ne revient pas à admettre sa vérité. L'épistémologie (popperienne notamment) se fait une conception plus modeste du travail scientifique.

Ainsi, même si l'on admet comme scientifiques les travaux de Freud, Marx, Boyer..., il est toujours permis de se dire (ou d'espérer) qu'ils ne sont pas nécessairement vrais, ce qui laisse la place pour une croyance assumée comme subjective.   # la deuxième consiste à dire que même si les explications scientifiques de la religion devaient être tenues pour vraies, ou très vraisemblables, les dogmes fondamentaux des "grandes" religions pourraient être vrais aussi. On peut s'intéresser à l'ensemble des causes psycho-sociologiques conduisant les hommes à croire en Dieu, et croire en Dieu soi-même.

L'un n'exclut pas l'autre, les deux idées peuvent être vraies ensemble sans contradiction. Par exemple, il se pourrait que je croie parce que j'ai besoin de croire, et que Dieu existe par ailleurs: pour Freud, Dieu est une illusion née du besoin de croire - mais comme Freud le concède lui-même, une illusion n'est pas nécessairement une erreur.

L'illusion se définit par son origine (ses racines affectives), l'erreur par son contenu (inadéquat avec la réalité).  Ainsi, par exemple, une jeune fille peut se créer l'illusion qu'un prince l'épousera un jour, et cela peut arriver.

Concernant la religion, les options de Freud lui-même sur les questions religieuses l'amenaient à penser que les religions étaient des illusions et des erreurs, mais on peut sans contradiction retenir son explication de la religion (comme illusion) sans tomber dans l'athéisme personnel du père de la psychanalyse. De la même façon, on peut croire avec Marx que les religions ont souvent servi à justifier et maintenir une. »

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