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peut on fonder le droit sur la nature

Publié le 19/10/2016

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Peut-on fonder le droit sur la nature ? A l'origine le droit naît de la nécessité que pose le fait que les hommes doivent vivre ensemble. Les rapports entre les hommes sont ainsi codifiés par le droit. Ce dernier a pour but de constituer, par des devoirs et des droits, un certain ordre. Or la question est de savoir si cet ordre se fonde sur quelque chose de transcendantal ou s'il est, en quelque sorte, la codification des rapports de force qui existeraient à l'état de nature chez les hommes. Le paradoxe qui apparaît ici est le suivant : le droit ne peut inclure la force car dès lors il n'est plus le droit (donc en quelque sorte le droit ne peut se fonder sur la nature) ; pourtant, cette nécessité de la fiction juridique part de la volonté de se prémunir des offenses que pourraient potentiellement faire l'homme à l'homme et en ce sens se fonde sur la nature. Il s'agira donc de voir tout d'abord que la fiction de l'homme à l'état de nature inclue nécessairement l'idée de violence. Puis il s'agira de montrer que les notions de force et de droit s'excluent l'une l'autre. Dans la dichotomie Anciens et Modernes, un point de la philosophie politique est important à souligner : la création par les Modernes de la fiction de l'homme à l'état de nature. Dans cet état, à en croire ces philosophes, la violence prédomine et c'est la crainte qui les invite à s'unir autour d'u...
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« du désir de l’autre que l’homme peut ainsi se sentir unique.

Il va donc chercher à acquérir ce désir, à se faire désirer par l’autre.

Mais cette poursuite infernale du désir d’être désiré peut se complexifier et créer des situations de violence.

En effet, si tous les hommes cherchent de manière identique à être désiré, des conflits vont éclore : deux hommes voulant être désirés par un troisième vont s’affronter.

Ce choc des volontés va donner lieu à ce que Nietzsche appelle la volonté de puissance.

Or le terme du conflit ne peut qu’advenir dans la rétrocession de la liberté de l’un et l’affirmation de la supériorité de l’autre, telle la dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel. Dans cet état de nature, comme nous l’avons vu, il ne saurait y avoir de règles codifiant les rapports entre les hommes.

Ce qui prime alors dans les communautés se forgeant à partir de l’état de nature c’est la loi du plus fort.

Une loi basée sur la force rendant tel homme inférieur à tel autre.

C’est inévitablement ce qu’entraîne le crescendo du désir.

Or si l’on considère la question posée, un droit fondé sur cet état de nature, qu’apporterait-il ? Il codifierait simplement cette loi du plus fort.

Dans le dialogue du Gorgias chez Platon, Calliclès défend ce principe.

Pour lui le droit, la loi, n’est rien d’autre que la création de règle instituées visant à entériner la loi du plus fort. Pourtant il va s’agir maintenant de montrer que le droit ne saurait cohabiter avec l’idée de force, que par essence les deux notions s’excluent l’une l’autre : lorsqu’il y a droit il ne peut y avoir force, lorsqu’il y a force il y a uniquement non-droit. L’idée que le droit puisse être la simple retranscription des rapports de force qui existeraient à l’état de nature est inconcevable car cela impliquerait une instabilité essentielle au fondement même de la communauté politique.

En effet, si le droit codifie un état de forces à un moment donné, rien ne nous dit que cet état va durer.

Or si les rapports de force s’annulent ou s’inversent cela devrait amener nécessairement à changer les textes du droit.

Ce droit ainsi flottant nierait son essence puisqu’il serait apparu pour fixer un ordre et qu’il serait en réalité à la merci de cet ordre.

Dans le Contrat social, Rousseau montre que la théorie du contrat ne peut se baser sur cette idée là. Il a été montré que si nous devions concevoir un état de nature, selon la fiction des philosophes modernes, cet état serait caractérisé par sa violence et le jeu des rapports de force. Ainsi si le droit devait se fonder sur la nature, il serait fondé sur la force, ce qui est incompatible comme nous l’avons démontré.

Il s’agit à ce point de la réflexion de faire une distinction entre le droit et l’institution.

Car si le droit ne saurait être fondé sur la nature, son institution, elle, l’est.

Reprenant la fiction de l’état de nature, nous pouvons comprendre que la force va susciter la crainte chez les hommes : cette crainte nait des menaces qu’il peut. »

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