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Peut-on justifier une inégalité sociale ?

Publié le 18/12/2005

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ÉGALITÉ (lat. de aequare, aplanir, rendre égal à)

Math. Caractère des grandeurs ou quantités substituables l'une à l'autre. Dr. L'égalité de droit ou juridique est le principe selon lequel tous les individu quelles que soient leurs particularités empiriques (naturelles ou culturelles) sont égaux devant la loi. Ainsi, l'identité des droits se fonde sur une identité ontologique entre les hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) qui transcende les différences naturelles (sexe, force...) et culturelles (religion, langue...). L'égalité de droit ne se fonde pas sur une égalité de fait : être égal en droit n'est pas être identique en fait. Ce principe suppose une conception universaliste du droit. Tous les hommes en tant qu'hommes se valent : ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. personne. Pol. L'égalité politique est le principe selon lequel « tous les citoyens sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics selon leur capacité » (Déclaration des droits de l'homme, 1789). Les seules différences reconnues ne sont pas celles dont on hérite mais celles qu'on mérite. Soc. L'égalité sociale est le principe selon lequel les avantages sociaux sont répartis en proportion des mérites. Il s'agit de légitimer les différences, non de les nier. équité.

PEUT-ON : Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale.

 Dans un premier temps, l’inégalité sociale paraît explicable mais pas justifiable. La justifier reviendrait à tolérer de fortes égalités au sein de la société, et à ne pas les corriger prétextant un bien plus grand pour la société, ou argumentant en faveur d’une fatalité quasi naturelle. Au-delà d’un certain angélisme qui viserait le meilleur des mondes possibles, n’est-il pas plus raisonnable de dire que toute les inégalités ne sont résorbables, rectifiables et qu’elles subsisteront toujours, et n’ont-elles pas des raisons d’exister ? En effet, tout le monde ne peut pas occuper les meilleurs emplois, tout le monde n’a pas les mêmes capacités intellectuelles et physiques, la même instruction. La société ne vit-elle pas sur ces différences qui sont en fait des inégalités ?

« 2 - C'est d'une part l'équité, selon laquelle les hiérarchies sociale ou économique se font en sorte que chacun yretrouve son compte, son intérêt.

D'autre part, c'est l'égalité des chances pour l'accès à toutes les fonctions.3- Assurer le respect des droits fondamentaux qui conditionnent l'égalité politique.

Organiser les inégalités socialeset économiques 2) L'alternative de Parfit.

Après avoir distingué l'égalitarisme téléologique, pour lequel l'inégalité est mauvaise en elle-même et doit céder laplace à une nouvelle distribution, de l'égalitarisme déontologique qui, sensible au caractère injuste des inégalitésproduites de façon délibérée et injustifiée, s'attache à les corriger sans s'attaquer aux avantages distribués par lanature, Parfit oppose égalitarisme et prioritarisme.

L'égalitariste focalise son attention sur les individus qui sont plusfavorisés que d'autres, en prenant en considération des données relatives.

Le prioritariste s'intéresse aux personnesqui sont moins bien loties qu'elles auraient pu l'être ; seul compte à ses yeux le niveau absolu des acteurs, enl'occurrence le niveau inférieur absolu.

Pour le premier, l'inégalité, intrinsèquement mauvaise, doit être combattue,même quand elle ne nuit à personne.

Pour le second, il n'y a rien de positif dans la suppression d'une inégalité,quand cette suppression ne profite à personne : « Je suis moins bien loti que d'autres personnes.

Cela me nuit-il ?De toute évidence, il est mauvais pour moi de ne pas être aussi bien loti.

Mais est-il mauvais pour moi que cespersonnes le soient ? » À la lumière de ces distinctions, Parfit revient sur le principe de différence de Rawls, pourexaminer une série d'affirmations.

1.

L'inégalité n'est pas injuste si elle profite au groupe le plus défavorisé.2.L'inégalité est injuste si elle nuit au groupe le plus défavorisé.

3.

L'inégalité est injuste si elle ne profite pas auxmoins bien lotis : ici il observe que cette affirmation n'est pas défendue par Rawls, l'injustice provenant desinégalités qui ne sont pas à l'avantage de tous.

4.

L'inégalité n'est injuste que si elle nuit aux plus défavorisés.

PourParfit, la position de Rawls est donc prioritariste par sa prise en compte des niveaux absolus et non relatifs : on doitaméliorer autant que possible la situation des plus mal lotis, sans se soucier de savoir si, en le faisant, on réduit ouaccroît l'inégalité.

Cela admis, qu'au lieu de revendiquer l'égalité, on doit prioritairement se préoccuper du sort despersonnes les plus défavorisées -, bien des questions restent posées.

À qui donnera-t-on la priorité ? Aux plusdéfavorisés dans la vie en général ? À ceux qui sont sur le moment les plus mal lotis ? Aux individus qui ont desbesoins pressants du point de vue moral ? Le débat sur les réponses à donner à ces interrogations est, par ailleurs,traversé par l'active recherche des remèdes propres à réduire la fracture sociale, et à résorber le chômage.

Et il estactuellement surclassé par celui qui a pour objet la cohésion sociale, et qui fait passer la lutte contre les inégalitésaprès la lutte contre le chômage, la nouvelle pauvreté, l'exclusion.

3) Une étude de cas.

L'approfondissement de la réflexion sur l'équité, l'idée qu'il existe un rapport entre inégalités sociales, dispersionssalariales et efficacité économique, la reconnaissance de logiques multiples à l'œuvre dans une société ont abouti àmettre en question l'universelle validité des principes de justice sociale.

Mireille Elbaum (1995) a bien montrécomment, durant cette période, on a traité distinctement égalité des droits, égalité des chances, égalité desconditions ; comment le contexte historique et culturel a été pris en considération, faisant voir que des inégalités,ici perçues comme des sources de frustration, sont là tenues pour légitimes ; comment aussi on a distingué lemarché, le mérite et les besoins pour envisager autant de rapports d'égalité qu'il existe de biens différents à répartir.On a enfin spécifié le juste selon une pluralité de niveaux : civique, industriel, marchand, domestique.

L'existence dedivergences entre les notions d'égalité et de justice est ainsi apparue.

L'effet contre-productif de « l'excès dejustice » a été mis en lumière.

Finalement, la réflexion sur les limites des politiques d'égalisation a provoqué le coupd'arrêt donné au resserrement des inégalités.

Le rapport du Credoc (1996) sur l'évolution des inégalités en Franceentre 1980 et 1994 montre, en effet, au moyen d'un indicateur de mesure non limité au domaine du revenu, uneamélioration générale des conditions de vie, doublée d'un accroissement des inégalités entre les groupes extrêmes ;les ménages favorisés ont accentué leurs profils de « possédants », tandis qu'au bas de l'échelle se sont accumulésles désavantages dans différents domaines (revenu, emploi, éducation, logement, santé...).

Mais ce constat globaln'a pas été immédiatement posé, car depuis quinze ans, ainsi qu'il est précisé dans l'introduction du rapport, « lesétudes se sont plus portées sur la situation des populations défavorisées que sur l'analyse des inégalités de revenusou de patrimoine ».

La réflexion sur les inégalités s'est, en fait, déplacée avec le chômage de masse, l'aggravationdu sort des plus défavorisés, la fracture sociale.

On a voulu rendre compte d'une grande diversité de situations etd'une série de processus négatifs au moyen de la notion d'« exclusion ».

L'utilisation extensive de cette dernière aconduit à considérer les situations - à tort confondues de chômage, de pauvreté, de précarité - comme dissociéesdu fonctionnement général de la société.

D'autres concepts, ceux de « désaffiliation », de « disqualification », de« désinsertion », le premier privilégié à juste titre par Robert Castel, ne couvrent pas l'ensemble des domainessociaux ni l'intégralité des processus qui y sont à l'œuvre.

Quels que soient les termes utilisés, ils ne doivent pasfaire croire à l'existence d'un dedans et d'un dehors ou d'une frontière nettement tracée entre « eux » et « nous »dans la société.

L'état d'urgence dans lequel se trouvent les plus démunis ne doit pas non plus faire oublier que« l'action publique à l'encontre de la pauvreté n'est pas indépendante de celle qui est menée par rapport auproblème général de la distribution des revenus liée à la division sociale du travail » (Pierre Maclouf, 1994, p.

38).

Conclusion.

Les inégalités sociales sont des faits sociaux et commencer de les expliquer, c'est déjà les justifier.

Aussi, au lieu devouloir tout résoudre d'un coup, il est certainement plus sage de réfléchir sur les inégalités réellement injustes etnon profitables à l'ensemble de la société, pour essayer d'atteindre une certaine harmonie.

Aussi, certainesinégalités se justifient à la vue de l'ensemble de la société.. »

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