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Peut-on ne pas être soi-même?

Publié le 14/06/2012

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Nous avons l’habitude de penser qu’on est irréfutablement soi-même. Pourtant, ne nous arrive-t-il pas, parfois sous des effets de drogues ou de profonde colère, d’agir d’une manière qui ne nous est pas propre et d’exclamer « je n’étais pas moi-même « ou « je ne me reconnais plus « ?

Qu’est-ce qu’être soi-même ? La certitude immédiate que j’ai de mon être ne suffit-elle pas pour être moi-même ? Ou bien, mon moi est déterminé par des facteurs qui m’échappent ? Pourtant, parfois on semble échapper à ce déterminisme. Si on n’est pas immédiatement soi-même, ne serait-on capable de construire notre identité ?

Nous analyserons tout d’abord en quoi on est soi-même, pour ensuite voir qu’on n’est pas soi-même, pour finalement étudier comment peut-on devenir soi-même.

« En revanche, il faut tenir compte que, comme les pulsions de l'inconscient sont toujours contradictoires, on peut toujours choisir qui nous sommes . Nous sommes donc déterminés par des facteurs extérieurs à nous, influencés par la société, la génétique ou notre inconscient, qui nous empêcheraient d'êtrenous-mêmes.

Mais dans quelle mesure notre identité est-elle figée par ses facteurs ? Ne serions-nous libres d'échapper à ce déterminisme ? Si on n'est pas soi-même, comment peut-on le devenir ? La connaissance théorique de l'âme humaine est insuffisante pour être soi-même.

En effet, si on n'est pas soi-même on peut le devenir.

Une des formes de lefaire est à travers une psychothérapie thérapeutique, qui nous permettrait d'apprendre à nous connaître.

Ceci se ferait à travers d'entretiens fixes chaquesemaine entre le patient et l'analyste, dont leur régularité crée une confiance qui incite le patient à se livrer d'avantage dans une pièce intime, avec une libertéde parole absolue.

Passer par la parole, qui agit sous le principe de libre association (c'est un « speak-analyse », comme le dirait Lacan), soulage et éclaire lepatient, permettant ainsi la prise de conscience.

Le psychothérapeute incite le patient à tout dire, même ce qui lui perturbe : la parole est cathartique.

La cureanalytique nous permet de vivre au niveau de nos possibilités, nous aide à comprendre qui nous sommes et donc à construire notre identité.

Plus tard, voyantque pour la psychanalyse c'est la sexualité qui est à la base de nos problèmes, Sartre propose une psychothérapie existentielle. De plus, pour Sartre, même si l'homme peut être profondément influencé par certains facteurs (milieu social, gènes…), il reste libre de dépasser ce qui ledétermine.

En effet, grâce au décalage qu'il y a entre ce que je suis et ce que j'ai conscience d'être, l'homme est « pour soi », c'est-à-dire que son essence neprécède pas son existence.

Comme le dit Sartre, « on est condamnés à être libres ». L'homme n'est rien par nature ; il est libre et se construit avec ses choix et à travers ses actes.

Il a la capacité de se projeter par-delà le présent, il est un être en « pro-jet » qui est ce qui n'est pas encore et qui a le pouvoir de se faireune autre chose.

Il peut construire son identité parce qu'il est libre de s'opposer à ce qu'il est, il est libre de choisir son avenir.

Pour être soi-même, l'homme abesoin d'autrui, « le médiateur entre moi et moi-même », qui lui permet de se connaître, mais ceci ne doit pas nous égarer : si on se limite à être l'image queles autres ont de nous, nous serons en train de renoncer à notre liberté d'être.

Nous remarquons donc qu'on a toujours le choix d'être ce que l'on veut, deconstruire notre identité afin de devenir qui on est réellement. Donc, nous constatons que, même si on a tendance à croire qu'on est soi-même, ceci peut être fort discuté.

Si bien on se connaît et on a la certitude de ne pasêtre personne d'autre, ceci ne suffit pas pour affirmer qu'on est soi-même.

Il y a bien d'autres facteurs, comme le déterminisme social, génétique ou psychique,qui nous dépossèdent de nous-mêmes.

L'identité n'est donc pas immédiate, mais elle peut être construise : on peut devenir soi-même à travers la cureanalytique, par exemple.

Nous sommes un être en projet qui se construit avec ses choix.. »

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