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Peut-on opposer le loisir au travail

Publié le 17/03/2005

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travail

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Le travail joyeux.

Qu'est-ce donc ? Si Gide parle d'un travail joyeux, c'est qu'il entend par là un travail qui apporte du plaisir, qui corresponde à une attente de notre part.

·         Le travail est premièrement une acquisition de liberté par l'homme. Par le travail, l'homme se libère de la contingence de la nature, et sécurise sa vie et son confort de vie. « Dans les pays civilisés presque tous les hommes maintenant sont égaux en ceci qu'ils cherchent du travail en vue du salaire ; pour eux tous, le travail est un moyen et non le but lui-même ; [...] Or il y a des hommes rares qui préfèrent périr plutôt que de travailler sans que le travail leur procure de la joie [...], ceux-là cherchent le travail et la peine lorsqu'ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile et le plus dur, si cela est nécessaire. « Nietzsche.

Analyse.

·         Notre sujet confronte deux notions : celle de loisir et celle de travail. Ce qu’il nous faut donc naturellement faire en premier lieu, c’et définir ces deux termes :

o   Le travail. Il se défini comme une activité humaine intentionnellement destinée à transformer certaines ressources matérielles ou symboliques en vue de satisfaire directement ou non des besoins individuels ou collectifs. Le travail est donc un outil crée par l’homme pour son usage propre. Il répond directement à des besoins humains.

o   Le loisir. Sa définition première est un état dans lequel il et permis à quelqu’un de faire ou de ne pas faire quelque chose. Il est souvent synonyme de liberté, de temps libre aussi. Le loisir, dans les sociétés actuelles correspond à un besoin de repos ou d’échapper au réel (livres, jeux, télévision, …)

·         Ce qui apparaît dans la définition que nous venons de donner du loisir, c’est qu’il est différent, totalement du travail. Lorsque l’on fait l’un on ne fait pas l’autre.

·         Le seul point commun que l’on puisse trouver dans chacun des deux termes concerne l’assouvissement d’un besoin : premiers dans le cas du travail (il s’agit de survie), le besoins que recouvre le loisir sont certes secondaires, mais sont des besoins tout de même.

·         Ce que nous devrons nous garde de faire ici, c’est une analyse trop définitive des choses. En l’état, le travail est différent du loisir, et certainement opposé. Mais nous devrons comprendre ce qui pose problème. Car affirmer leur opposition serait soustraire au travail des vertus de plaisir qu’il peut avoir. De même, le loisir ne rapporterait jamais grand-chose s’il était totalement opposé au travail.

 

Problématisation.

Dans les sociétés actuelles, le loisir prend une place de plus en plus importante pour l’individu. C’est l’image d’un repos, d’une liberté que le travail empêche d’avoir. On pense d’ailleurs souvent que le loisir est l’opposé du travail. Mais peut-on vraiment le dire ? Il est vrai, pourtant, que le loisir et le travail sont, en pratique suffisamment différent pour qu’on puisse les opposés. Cependant, travailler est, en théorie, l’acquisition d’une plus grande liberté, ce que proposent aussi les loisirs. Ne doit-on pas, alors, considérer travail et loisir comme ayant des analogies ?

travail

« Analyse du sujet : Sujet dont la réponse semble évidente ; d'où une certaine facilité pour soulever une problématique car il suffit de trouver les idées contre l'opinion commune, c'est à dire de trouver des idéesparadoxales.Les deux termes principaux du sujet s'opposent spontanément : le travail dans tous les esprits apparaît commeopposé au loisir (travail, du latin tripalium, instrument de torture).

Mais cette réponse affirmative est trop évidente ;en effet, le travail n'est-il pas nécessaire au loisir ? Et inversement, le loisir est-il absence total de travail ?Ainsi, même si l'on peut opposer de prime abord loisir et travail, il faudra se demander si le travail est toujoursaliénant ; et si oui, qu'elles en sont les conséquences.

Il conviendra alors de réfléchir sur ce que suppose le loisir etqu'elle est sa place dans nos sociétés.

En effet, le loisir apparaît de nos jours comme une véritable industrie, d'oùune organisation sociale importante.

Le loisir peut alors demander encore plus de travail (idée paradoxaleintéressante).

Proposition de plan :1) Il y a bien deux catégories qui s'opposent ; l'appui peut se faire sur l'antiquité qui distinguait bien le travail du loisir.

Le premier concept concernait une sous-humanité, celle des esclaves (voir la théorie de l'esclavage naturellechez Aristote dans la Politique, I, 5) qui s'occupait de la satisfaction des besoins matériels.

A l'opposé, le loisir est le lot de l'homme libre qui, débarrassé des tâches productives, peut s'adonner à la politique ou à la culture del'esprit.

Ainsi, à deux natures d'individu correspond deux concepts de nature différente.On peut poursuivre l'idée dans le sens où le travail finalement dévalorise l'homme.

Même si l'idée de travail ne serencontre que chez l'homme, au sens où celui-ci est conscient de sa tâche, transformation de la nature, actualisedes facultés en puissance et caractérise donc son espèce, idée que l'on trouve chez Marx , ce même Marx souligne que le travail peut être dévalorisant en ne réalisant plus l'homme et l'individu.Il s'agit d'un type de travail particulier puisqu'il s'agit du travail industriel ;idée qui mérite attention car cette forme de travail est très répandue de nosjours.

Ce type de travail est déshumanisant car il aliène le travailleur.

Il n'estplus qu'un outil, qu'un instrument au service de la productivité et de lamachine.

C'est la machine qui imprime en quelque sorte la cadence de travailau travailleur.

Aussi, le concept d'aliénation ne fait que renforcer le contrasteentre loisir et travail ; à tel point que le loisir va devenir le repos, le tempsd'évasion salutaire à un travail abêtissant.

C'est dans la phase initiale de sa pensée que Marx écrit : « Ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal ». Ce qui est humain, c'est le travail.

Or, dans les « Manuscrits de 1844 », encore marqués par l'influence de Hegel , si le travail est principiellement formateur, sa forme contemporaine (le travail à la chaîne) devient aliénante, abêtissante, inhumaine.

En clair, le travail de vient animal.Les « Manuscrits » appartiennent à la phase initiale de la pensée du jeune Marx .

Notre auteur n'y est pas encore en possession des principales catégories de sa pensée.

Le matérialismehistorique n'est pas parvenu à la formulation qu'il acquerra dans la maturité.

D'une part, Marx s'y montre plus proche d'une réflexion proprement politique, qui passera ensuite au second plan(ou se verra réélaborée après les analyses économiques du « Capital »).

D'autre part, Marx y est encore tributaire d'une lecture essentialiste, moins historienne que par la suite.

C'est ainsiqu'il prétend définir une essence du travail qui se voit pervertie par les formes modernes de production.Marx est alors très marqué par un passage de la « Phénoménologie de l'esprit » de Hegel , la dialectique du maître & de l'esclave.

Dans ce mouvement, qui fait suite à l'épisode de la lutte à mort pour la reconnaissance, Hegel montre que la libération véritable de l'humanité ne vient pas du maître, qui ne domine que symboliquement le monde, mais de l'esclave.

C'est par la discipline qu'impose le travail que l'homme s'éduque etdomine, réellement cette fois, la matière.Si le travail, qui est humain, devient animal, c'est tout d'abord que seul l ‘homme, au sens propre, travaille.

Certes, certains animaux « fabriquent » ; castors, abeilles « construisent ».

Mais cette activité est instinctive, la règle de construction est, si l'on veut, donnée par la nature.

Le travail spécifiquement humain est tout autre.

Comme le dit Marx dans le « Capital » : « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de laconstruire dans la ruche .

» La perfection de la ruche n'est que la contrepartie d'une activité instinctive, « machinale », non pensée, non voulue. Le travail spécifiquement humain n'émerge que lorsque est en jeu la totalité de nos capacités.

Il faut imaginer et concevoir ce que l'on va produire.L'existence de l'objet est tout d'abord idéelle, c'est un projet, une anticipation, quelque chose qui vient bien de l'homme et non de l'instinct, cad dela nature.

A partir de ce projet, il faut aussi la volonté effective de fabriquer, de manière ordonnée, planifiée, rigoureuse.

Enfin il faut mettre enbranle une habileté, une force, un talent physique.Dans le moindre objet fabriqué est donc investie la totalité de nos capacités (imagination, conception, déduction, volonté, habileté, force).

Cetinvestissement fait de l'objet fabriqué un objet humain, qui objective nos capacité, et cela confère de la valeur à l'objet et le rend respectable.

Sil'objet fabriqué –même mal- par le plus mauvais artisan, vaut mieux que la cellule la plus réussie de l'abeille la plus experte, c'est que, dans lepremier, on contemple de l'humain, l'activité humaine objectivée.

En ce sens, le travail est humain, et même uniquement humain.Il s'ensuit deux choses.

D'abord, par le travail l'homme s'éduque, se forme, s'humanise.

Que le travail soit pénible, astreignant, fastidieux, n'ychange rien.

Face à l'étymologie du terme « travail » (« tripalium » = instrument de torture) ou de la malédiction biblique (« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front »), les modernes, et surtout Hegel puis Marx , rétorquent que c'est par le travail que l'homme se fait homme, passe d'une activité instinctive à une activité pensée, d'une spontanéité animale à une discipline rationnelle.Mais ce premier point est corrélatif du second.

Le travail humain requiert la discipline et la mise en œuvre de toutes nos capacités. »

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