Devoir de Philosophie

Peut-on parler d'un droit au secret ?

Publié le 27/02/2011

Extrait du document

droit

• Se demander ce qui définit un droit : règle générale posée et garantie par l'autorité publique. • Se demander qui est ce « on «? Remarquer que le droit de réserver pour soi une information est reconnu et garanti dans certains cas (secret de l'instruction, secret d'État, secret professionnel). A partir de ces exemples se demander ce qui fonde un droit au secret. • Le secret peut-il être érigé en règle de conduite universellement valable? Réfléchir sur ce texte de Kant : « Toutes les actions relatives au droit d'autrui, dont la maxime n'est pas susceptible de publicité, sont injustes. Ce principe ne doit pas être seulement considéré comme un principe éthique (appartenant à la doctrine de la vertu) mais encore comme un principe juridique (concernant le droit des hommes). En effet, une maxime qu'on ne saurait déclarer tout haut sans renverser par là même le but que l'on poursuit, qu'il faut absolument tenir secrète sous peine de ne pas réussir, et que l'on ne pourrait faire connaître publiquement sans soulever inévitablement contre son dessein l'opposition de tous, une telle maxime ne peut devoir qu'à l'injustice dont elle mesure chacun cette résistance universelle et nécessaire, et qui, par conséquent peut être aperçue a priori. « Projet de paix perpétuelle, p. 331.

droit

« plaignent pas d'être considérés comme de grands gourous).

Cette attitude révèle des présupposés : suspicion de lacapacité morale de l'individu, réprobation du suicide, loi de la vie à tout prix, etc.

De plus, elle engendrel'irresponsabilité.

Le problème n'est pas ponctuel et propre à la médecine.

Il hante la réflexion de tout penseur politique c'est l'hommeprovidentiel, le législateur du Contrat social.

Pourra-t-il tout dire au peuple des difficultés intellectuelles de saconstitution? Poser le problème du secret, c'est poser le problème de l'information.

Et par là, de la propagande.

C'estle dilemme de Marx écrivant le Manifeste du Parti Communiste : il livre, magnifiquement, ses conclusions sanspouvoir livrer les analyses philosophiques dont elles sont le terme.

C'est là le drame de toute propagande faite parun penseur sérieux et sincère : faire silence sur les pourquoi, les comment et ne garder que les points d'exclamationconclusifs.Mais ce silence, ce secret obligés ne sont qu'un point-limite dans la réflexion politique de Marx ou de Rousseau.

Lasociété qu'ils veulent construire est une société d'où sera bannie le secret.

Et c'est par ce biais du politique ques'intègre le dernier volet de cette réflexion sur le secret.

Après avoir montré que le secret ne saurait être un droit,que ce qui faisait son semblant de justification était un défaut d'information, il faut montrer que nier le droit ausecret c'est revendiquer le plein épanouissement de l'homme.Pour Rousseau penseur politique, le problème du secret ne devra plus se poser à l'homme.

L'acte par lequel seconstitue un peuple, cette convention est la décision de vivre ensemble, et, par là, de toujours prendre en comptel'intérêt général.

L'acte fondateur va être celui par lequel chacun se donne à la communauté, chacun laisse tous lesregistres de sa personnalité au regard de la société; l'homme est social de part en part; garder un domaine oùl'individu aurait seul droit de regard serait amener un retour progressif au désordre.

L'homme citoyen n'a pas droit ausecret, ce serait prôner son individualité, se croire assez extraordinaire pour enfreindre la règle : ce serait êtreimmoral et hors-la-loi.

De plus, la société serait divisée en autant d'individus, les individus eux-mêmes en autant dedésirs, de secrets...

Un formidable éclatement de la société humaine, voilà ce qu'engendrerait le secret.L'intérêt commun, c'est justement ne plus accepter le secret, ce particulier.

De par la considération de l'intérêtcommun, l'homme va prendre sa véritable dimension, non seulement d'être générique, mais aussi d'être pensant,puisque son esprit va être constamment écartelé entre ses intérêts particuliers et ceux de la communauté.

PourRousseau, sans trop avoir à forcer la note, on pourrait dire que l'abandon du secret ouvre les sphères du champintellectuel.

On ne peut que nier la légitimité d'un droit au secret, même si l'expérience démontre qu'il est parfois nécessaire(mais la nécessité ne fait pas droit).

Au contraire c'est sur la négation de ce droit, et l'abandon du secret, que l'onpeut construire l'égalité, la responsabilité, et que, d'après Rousseau, une société harmonieuse est possible.

Harmoniene signifie pas absence d'effort et pour moi, je vois dans cette tension, cette difficulté à ne pas céder à la facilitédu secret un acte des plus souhaitables.

Créateur, il nous force à inventer notre démarche.

Surtout, il est respectde l'autre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles