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Peut-on préparer l'avenir ?

Publié le 24/02/2004

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La réhabilitation de l'expérimentation, opérée avec Bacon, ne doit donc pas nous faire oublier que « les sciences ont, avant tout, une destination plus directe et plus élevée » que celle qui consiste à nous apporter des perfectionnements et des commodités techniques.Cette destination correspond à la satisfaction d'un besoin non du corps mais de l'esprit, celui, fondamental, qu'éprouve notre intelligence de connaître les lois des phénomènes. La science est donc par essence spéculative et c'est là sa fonction première. Elle ne doit donc pas laisser guider ses recherches par le seul intérêt pratique et technique mais respecter son idéal de recherche de la vérité. L'avenir est plus facile à connaître que le passé Comme le fait remarquer Antoine-Augustin Cournot: «La raison est plus apte à connaître scientifiquement l'avenir que le passé» (Essai sur les fondements de la connaissance et sur les caractères de la critique philosophique). Cette connaissance scientifique de l'avenir est l'un des plus sûrs moyens de le préparer. Les hommes font leur propre histoire D'une part, les leçons de l'histoire permettent de ne pas répéter les erreurs commises dans le passé. D'autre part, le destin de l'homme est de travailler à l'avenir de l'humanité. Pour cela, les générations, d'époque en époque, ont pensé à celles qui allaient leur succéder.   [La futurologie ne peut pas être une science.

« de science appliquée, c'est-à-dire tournée vers ses applications techniques les plus concrètes et les plusutiles, « ce serait se former des sciences une idée bien imparfaite que de les concevoir seulement comme lesbases des arts ».L'auteur nous rappelle, en effet, que le but premier de la science est d'ordre théorique et concerne laconnaissance.

Il retrouve ainsi la conception grecque qui définissait la théoria comme une contemplationdésintéressée, c'est-à-dire ayant valeur par elle-même et non pour les commodités ou l'utilité pratique qu'ellepeut nous apporter.Il s'agit donc de nuancer la conception que Francis Bacon, avant Descartes, développa dans son NovumOrganum et selon laquelle notre puissance est « nécessairement proportionnée à la connaissance ».

Baconcherchait à s'opposer alors à la conception grecque de la science héritée de Platon et d'Aristote, enferméedans des raisonnements complexes et vides, et marquée par une méfiance constante à l'égard du témoignagedes sens, empêchant tout développement de la recherche expérimentale.L'objectif d'Auguste Comte ne consiste donc pas ici à remettre en cause la valeur de l'expérimentation.

Celle-ci est essentielle à l'exercice de la recherche scientifique, qui s'inscrit dans un rapport constant entre théorieet expérience.

Son propos ne porte pas sur l'expérimentation, mais sur les applications techniques tirées de lascience, qui ne doivent pas, selon lui, conditionner la recherche et primer sur elle.

La réhabilitation del'expérimentation, opérée avec Bacon, ne doit donc pas nous faire oublier que « les sciences ont, avant tout,une destination plus directe et plus élevée » que celle qui consiste à nous apporter des perfectionnements etdes commodités techniques.Cette destination correspond à la satisfaction d'un besoin non du corps mais de l'esprit, celui, fondamental,qu'éprouve notre intelligence de connaître les lois des phénomènes.

La science est donc par essencespéculative et c'est là sa fonction première.

Elle ne doit donc pas laisser guider ses recherches par le seulintérêt pratique et technique mais respecter son idéal de recherche de la vérité. L'avenir est plus facile à connaître que le passéComme le fait remarquer Antoine-Augustin Cournot: «La raison est plus apte à connaître scientifiquementl'avenir que le passé» (Essai sur les fondements de la connaissance et sur les caractères de la critiquephilosophique).

Cette connaissance scientifique de l'avenir est l'un des plus sûrs moyens de le préparer. Les hommes font leur propre histoireD'une part, les leçons de l'histoire permettent de ne pas répéter les erreurs commises dans le passé.

D'autrepart, le destin de l'homme est de travailler à l'avenir de l'humanité.

Pour cela, les générations, d'époque enépoque, ont pensé à celles qui allaient leur succéder. [La futurologie ne peut pas être une science.

La réalité humaine est d'une telle complexité que leshommes ne peuvent pas être maîtres de leur propre histoire.

L'avenir est une donnée totalement imprévisible.] Les monarque pharaonique ont disparuLe stockage des déchets nucléaires est un exemple qui illustre bien le fait que l'on ne peut pas préparerl'avenir.

Les lieux où sont entreposés ces déchets sont censés être sous haute surveillance.

Or, vu la duréede radioactivité de ces substances, c'est un peu comme si les pharaons avaient promis au peuple que lespyramides seraient éternellement protégées par la garde royale. L'on ne peut tirer aucune leçon de l'histoireL'histoire dure depuis bien trop peu de temps pour qu'on puisse en tirer des lois permettant d'inférer du passéà l'avenir», écrit Julien Benda, dans La Trahison des clercs.

C'est une illusion de croire que le passé peut nous. »

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