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Peut-on refuser de douter en philosophie ?

Publié le 30/09/2011

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   Il y a des choses dont on doute spontanément et des choses qu'il ne nous viendrait pas à l'esprit de remettre en question. Lorsque j' ai l'impression que l'on me ment ou quand un fait ne me parait pas évident le doute s'impose naturellement et légitimement au moins jusqu'à ce que je sois parvenu à éclaircir le problème.  De même, le refus de douter peut apparaître comme tout à fait légitime et tout à fait fondé, c'est-à-dire qu'il peut reposer sur des raisons valables.  En premier lieu, comment puis-je en effet douter des vérités scientifiques? La science n'énonce rien qui ne soit prouvé, démontré c'est-à-dire vérifié et même s'il ne m'est pas possible de vérifier par moi-même que la terre tourne autour du soleil ou que la somme des angles d'un triangle est égale à deux droits (à cause de mon ignorance en matière de géométrie), ma confiance en la science n'est pas absurde; elle n'est pas le résultat d'un manque de sérieux. J'ai de bonnes raisons de ne pas douter; c'est plutôt la volonté de douter de ce qui est objectivement fondé qui pourrait ici paraître insensée et inutile. Donc on peut refuser de douter de ce qui est scientifiquement établi.

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« logique des propositions.

L'évidence est donc un critère suspect de vérité. Mais, si l'on ne peut se fier ni à l'évidence ni aux vérités scientifiques, comment être certain de quelque chose? Celasignifie t-il que l'on doive douter de tout? Ne risque t-on pas alors de ne jamais trouver la vérité? Le doute ne risquet-il pas de constituer un nouveau carcan? Et peut-on réellement et sérieusement douter de tout? Le doute systématique également appelé doute sceptique n'est en effet guère constructif.

Il n'est pas un remèdeaux préjugés et aux erreurs de jugement car il conduit à une suspension définitive du jugement.

La vérité estconsidérée comme inaccessible à l'esprit humain et on doit donc y renoncer; dans ces conditions la réflexion s'avèreinutile.

Mais comme le souligne Henri Poincaré : « douter de tout ou tout croire sont deux attitudes égalementcommodes qui nous dispensent de réfléchir ».

S'il est naïf et aliénant de ne jamais remettre en question sescertitudes, il est absurde et stérile de toujours tout remettre en question...

sans compter qu'il semble difficile demaintenir cette décision jusqu'au bout; en effet pour être cohérent avec ses principes le sceptique ne devrait-il pasrenoncer à agir? Toute action n'est-elle pas le témoin ou l'indice que l'on croit à quelque chose.

Si tout est douteux,pourquoi agir? S'il ne faut pas se fier sans réfléchir à ce qui parait évident, il ne suffit pas de douter pour atteindrela vérité.Douter n'est une démarche utile et donc défendable uniquement dans la mesure où elle permet d'obtenir un résultat.Si le doute est un moyen et non une fin en soi, on peut même envisager de douter de tout : c'est ce qu'entreprendDescartes au début des Méditations.

S'il doute même de ce qui semble le plus évident, c'est dans le but de trouverla vérité ; il veut « établir en toutes choses des vérités fermes et assurées sur le modèle des sciences ».

Le doutecartésien est un remède au doute : on doute dans le but de se débarrasser du doute, dans le but d'acquérir descertitudes solides.

Le doute cartésien est méthodique et provisoire.

Il s'agit de s'assurer que ce que l'on croit vrail'est vraiment, de s'assurer que l'on n'est pas victime d'évidences trompeuses.

Pour Descartes, il s'agit de douter «une fois dans sa vie » mais il précisera aussi que si le doute est absolument nécessaire dans le domaine de laconnaissance, il est à proscrire lorsqu'il est question d'agir (exemple de la personne perdue en forêt).Cependant, si Descartes montre qu'il est nécessaire de douter de tout « une fois dans sa vie » afin de sedébarrasser des préjugés accumuler dans l'enfance, cela ne signifie pas que nous devons tous en passer parl'épreuve du doute radical ; si celle-ci semble nécessaire pour celui qui souhaite devenir philosophe, douter au sensphilosophique c'est, d'une manière générale, ne rien considérer comme définitivement acquis ou du moins veiller àtoujours être capable de revenir sur ce que l'on croyait acquis.

Il ne s'agit pas de devenir philosophe au sens fort duterme, mais d'apprendre à penser par-soi-même afin d'acquérir une certaine indépendance intellectuelle.

Or la libertéde penser est le fondement de toute liberté.

Il faut donc savoir douter si on ne veut pas rester des « moutons ».Notre capacité à remettre en cause ce qui paraissait certain nous permet d'être attentif à la parole de l'autre, d'êtreouvert au dialogue.

Cela permet aussi de se donner les moyens d'atteindre une vérité qui n'est peut-être pas ànotre portée mais dont on peut espérer s'approcher toujours plus.

Lorsqu'on est certain de détenir la vérité, on ne lacherche plus et on se condamne donc à l'erreur et au préjugé.

Dès que l'on commence à remettre ses certitudes enquestion, on a fait un pas vers la vérité et on en est donc plus proche.Le caractère problématique de certaines vérités, le fait que dans certains domaines il semble impossible d'établir unevérité de type scientifique oblige à une certaine modestie et rend le refus de douter suspect.. »

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