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Peut on se connaitre soi même en ignorant autrui ?

Publié le 24/07/2005

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Que peut signifier se connaître soi-même ? Quel est ce « soi-même « qu'il faut connaître ? En quoi s'agit-il d'une « connaissance «, et comment la mettre en oeuvre ? S'agit-il de comprendre ce que l'on est, de connaître sa nature ? S'agit-il de saisir son identité ? Le fait de « se « connaître suppose une connaissance réflexive, une connaissance de soi par soi. Pour cela, la pensée et la conscience semblent les outils privilégiés. N'est-il pas alors possible d'ignorer autrui pour parvenir à cette connaissance ? Mais en même temps, en tant qu'autre moi, autrui n'apporte-t-il pas un modèle de ce que je suis ? N'apporte-t-il pas aussi un point de vue sur moi ?

« - Critias : Assurément. - Socrate : En ce cas, le sage seul se connaîtra lui-même et sera capable de discerner ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas.

Et demême pour les autres, il aura le pouvoir d'examiner ce que chacun sait et a conscience à juste titre de savoir, amisaussi ce qu'il croit à tort savoir.

De cela, aucun autre homme n'est capable.

Finalement, être sage, de même que laconnaissance de soi-même, consiste à savoir ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas.

Est-ce bien la ta pensée? » Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science des valeursque l'homme porte en lui.

Cette science importe essentiellement — bien avant de connaître la nature ou les dieux.Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes.

L'opinion, confortée encela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, à la beauté.

Sans doute toutcela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nous être utiles, ou nous nuire selonles circonstances, l'usage qui en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que nous sachions nous en servir et sil'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sa définition.

Si nul n'est méchantvolontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que paraccident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise.

Par accident, non volontairement, ilfaut entendre par là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens, je serai nécessairementmalheureux.

Par exemple, celui qui consacre son existence à acquérir la richesse, en viendra naturellement à nuire àautrui, donc il s'exposera à la rigueur de la loi ; de plus c'est là un bien qui dépend en large partie du hasard et quipeut échapper à tout instant.

Il est donc inconcevable que sachant tout cela on puisse vouloir agir de la sorte.C'est la science qui détermine l'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulement par l'ignorance.Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, en particulier letirage au sort des magistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par une sorte d'illumination.Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe de cesavoir, c'est une vision délibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité.

A partir de là, posons la question : que puis-je savoir de moi-même ? b) la connaissance assurée de mon existence Je ne peux pas priver la pensée de cette connaissance remarquable : la conscience d'elle-même.

Je peux imaginerque mon corps n'existe pas, que le monde n'existe pas, je peux imaginer qu'autrui n'existe pas (je peux donc ignorer autrui), mais je ne peux pas nier que je suis effectivement en train d'imaginer tout cela.

Je ne peux pas nier quej'existe, moi-même qui suis en train de penser. DESCARTES, Discours de la méthode , 4ème partie. « Je pensais qu'il fallait que je rejette, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fut entièrementindubitable .

Ainsi, a cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fut telle qu'ils nous la font imaginer ; et pour ce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant,même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j'étais sujet à faillirautant qu'aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pourdémonstrations ; et enfin considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons, étant éveilles, nous peuventaussi venir quand nous dormons sans qu'il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre quetoutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes.Mais aussitôt après je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis , était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des Sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de laPhilosophie que je cherchais.

Puis examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que jen'avais aucun corps, et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu ou je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindrepour cela que je n'étais point ; et qu'au contraire de cela même que je pensais à douter de la vérité des autreschoses il suivait très évidemment et très certainement que j'étais ; au lieu que si j'eusse seulement cesse depenser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imagine eut été vrai, je n'avais aucune raison de croireque j'eusse été, je connus de la que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser , et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle, en sorte que ce moi, c'est a dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fut point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est.

» En ignorant autrui, je n'en arrive pas moins à une connaissance assurée à propos de moi-même : « je pense, donc jesuis » (dans les Méditations métaphysiques , Descartes dit, après un raisonnement analogue « je suis, j'existe »).

Je. »

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