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Peut-on se défaire de ses préjugés?

Publié le 12/04/2005

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Il s'agit de douter de tout, de ne rien tenir pour vrai, même lorsque cela est vraisemblable. Il supposera donc l'existence d'un malin génie capable de nous tromper sur tout, y compris sur les vérités mathématiques. Celui peut donc bien faire que 2 et 2 fassent 5. Il s'agit de déjouer le piège de ce malin génie. La solution est simple : le doute doit être la méthode qui nous permet de ne rien admettre et donc de s'assurer que même ce malin génie ne nous trompe pas. Dans la perspective cartésienne, il est possible de se défaire de l'ensemble de nos préjugés par le doute méthodique.     III - Heidegger et le cercle de l'interprétation   Heidegger, dans Etre et Temps, part du fait suivant : nous savons ce que signifie le mot « être » mais nous sommes incapables d'en fournir une définition. L'être est à la fois le plus proche et le plus lointain de nous. Revenons un instant sur Descartes : une fois qu'il a fait table rase de l'ensemble de ses préjugés, il aboutit par le doute méthodique à une unique certitude : le fait que « je suis ». En effet, pour douter, il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui doute, de même que pour qu'un malin génie me trompe, il faut bien que j'existe, sinon personne n'est trompé.

Analyse du sujet :

 

  • Le préjugé, étymologiquement, est ce qui est jugé d’avance, ce dont on n’a pas contrôlé le bien-fondé
  • En ce qu’il n’est pas fondé rationnellement, il se rapproche de l’opinion. Il s’oppose donc à la connaissance qui, pour être vraie, doit être fondée.
  • Cependant, le terme « préjugé « est employé le plus souvent dans un sens péjoratif, alors que l’opinion peut être une bonne opinion, malgré l’absence de fondement.
  • Qu’est ce, plus précisément, que préjuger de quelque chose ? Nous avons dit qu’un préjugé est ce qui, par avance, était jugé. Quelle est cette « avance « du préjugé ? Tout jugement est un énoncé sur quelque chose, il affirme quelque chose de quelque chose, par exemple : « Socrate est mortel «. Cette affirmation est un préjugé si on ne vérifie pas sa validité. Or la vérification est possible de plusieurs manières : l’affirmation peut par exemple être évidente ; on peut également la démontrer par un raisonnement. Un même jugement peut donc être un véritable jugement ou un préjugé dans le cas où, par exemple, il serait une conclusion sans prémisses (les prémisses seraient ici : « Les hommes sont mortels « et « Socrate est un homme «). Une affirmation non évidente et non démontrée est également un préjugé.

 

 

Problématisation :

 

D’après notre analyse, il manque quelque chose au préjugé pour être un véritable jugement, que celui-ci soit vrai ou faux. Le préjugé, justement, n’est jamais l’objet d’une démonstration. Se défaire de ses préjugés, c’est alors démontrer ce que nous croyions auparavant évident. La question est donc de savoir si tous les préjugés peuvent ou non être éliminés, ou plus précisément acquérir le statut de jugement véritable, par le biais de la démonstration. Mais rien n’indique que tout puisse être démontré. Il faut donc premièrement se demander :

I - Qu’est ce qui peut faire l’objet d’une démonstration ?

 

Supposons qu’en droit, nous puissions tout démontrer. Le problème est alors de savoir si, en fait, il est possible de se débarrasser de l’intégralité de nos préjugés.

II – Peut-on faire table rase de nos préjugés ?

« La question est maintenant celle de savoir comment épuiser totalement nos préjugés, si cela est possible.

Leproblème est que nous pourrions passer une vie entière à tenter de tout démontrer en multipliant les observations.La méthode que nous tirons de la réflexion aristotélicienne semble ne pas être absolument efficace, puisqu'elle negarantit pas une éviction totale des préjugés.

Nous nous demandons donc maintenant s'il est possible d'en fairetable rase « d'un seul coup ».

Référence : Descartes « Si d'aventure il y avait une corbeille pleine de pommes, et qu'il appréhendât que quelques unes ne fussentpourries, et qu'il voulut les ôter de peur qu'elles ne corrompissent le reste, comment s'y prendrait-il pour le faire? Necommencerait-il pas tout d'abord à vider sa corbeille; et après cela, regardant toutes ces pommes les unes aprèsles autres, ne choisirait il pas celles-la seules qu'il verrait n'être point gâtées, et laissant là les autres ne lesremettrait-il pas dedans son panier? Tout de même aussi, ceux qui n'ont jamais bien philosophé ont diverses opinionsen leur esprit qu'ils ont commencé à y amasser des leur bas age, et appréhendant avec raison que la plupart nesoient pas vraies, ils tachent de les séparer d'avec les autres, de peur que leur mélange ne les rende toutesincertaines.

Et pour ne se point tromper, ils ne sauraient mieux faire que de les rejeter une fois toutes ensemble, niplus ni moins que si elles étaient toutes fausses et incertaines; puis les examinant par ordre les unes après lesautres, reprendre celles la seules qu ils reconnaîtront vraies et indubitables » Descartes propose une méthode radicale pour se débarrasser de l'ensemble de nos opinions erronées, ensemble quiinclut par conséquent nos préjugés.

Il s'agit de douter de tout, de ne rien tenir pour vrai, même lorsque cela estvraisemblable.

Il supposera donc l'existence d'un malin génie capable de nous tromper sur tout, y compris sur lesvérités mathématiques.

Celui peut donc bien faire que 2 et 2 fassent 5.

Il s'agit de déjouer le piège de ce malingénie.

La solution est simple : le doute doit être la méthode qui nous permet de ne rien admettre et donc des'assurer que même ce malin génie ne nous trompe pas. Pour Descartes, il y a une méthode indubitable d'accéder à la vérité, et à laquelle on ne peut que se soumettre. Ainsi, pour Descartes, la seule certitude première et indubitable est « cogito ergo sum » (en latin : « je pense doncje suis »).

Ce n'est donc que sur cette certitude que l'homme peut se prononcer en toute légitimité.

Il faut fairetable rase et refuser toutes les opinions ou certitudes passées car il se pourrait que tout ce que l'on pense être vraine soit que l'œuvre d'un malin génie qui nous ferait passer pour vrai ce qui n'est qu'illusion (ex : je peux croire avoirun corps alors que je n'en ai pas, croire qu'il y a un monde alors qu'il n'y en a pas…).

Pour toute autre affirmation, ilfaut pratiquer le doute.

La méthode cartésienne est en effet de considérer comme absolument faux « tout ce enquoi je pourrait imaginer le moindre doute ».

Pour Descartes, il faut que la vérité s'impose avec évidence dans notreesprit, de façon claire et distincte, sans qu'elle ne découle d'autres idées qui ne seraient pas vérifiées.

Il s'agit doncde procéder par démonstration, d'évidences en évidence, pour être certain de la légitimité de notre savoir. On est donc en mesure d'imposer la vérité lorsqu'on l'a acquise par une démonstration évidente que l'on peutreconstituer, car alors la rigueur de la démonstration force notre esprit à accepter ce qui est irréfutable. Dans la perspective cartésienne, il est possible de se défaire de l'ensemble de nos préjugés par le doute méthodique.. »

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