Peut-on se faire une juste idée de la liberté ?

Quand on se croit libre, c’est une fiction de l’imagination. On ne peut pas fonder la liberté sur la volonté parce qu’elle est tantôt libre et tantôt soumise chaque fois qu’elle se détermine selon des raisons ou chaque fois qu’elle est déterminée par des causes.

Une conscience spontanée comprend la liberté comme une série d’échappatoires à l’asservissement général des volontés. Quand le sens commun devient fataliste, il renonce librement à la liberté au nom de la nécessité en croyant que tout ce qui se passe ne pouvait pas se produire.

L’humanité remet sans cesse en cause l’idée de liberté chaque fois qu’elle tente de se soustraire à ses responsabilités c'est-à-dire chaque fois qu’elle refuse d’admettre la réalité. La liberté souffrirait donc d’un manque de crédibilité comme le souligne Bergson « Ecoutez discuter ensemble deux philosophes dont l’un tient pour le déterminisme et l’autre pour la liberté, c’est toujours la déterministe qui paraît avoir raison «. Parce que le déterminisme s’appuie sur l’expérience, il a pour lui à la fois le témoignage des sens et l’accord de l’entendement. La liberté ne serait au mieux qu’une idée sinon une pure et simple illusion. L’homme deviendrait le simple maillon de la grande chaîne des causes et des effets, et s’il pense agir librement c’est qu’il ignore la nécessité qui le fait agir.

La liberté est donc devenue une image, une valeur que l’on érige chaque fois qu’on semble en manquer comme la statue de la Liberté qui devient le symbole des aspirations de l’humanité.