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Peut on se passer d'un maître ?

Publié le 07/12/2005

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Beaucoup d'expressions françaises font appel au mot maître : trouver son maître, être seul maître à bord, être maître de soi, c'est un grand maître, etc. Jusqu'à certaines professions qui délivrent le titre de maître (avocats), de maître-queue (cuisiniers). Tout petit déjà nous avons un maître ou une maîtresse d'école. Alors ? un maître par contrainte ou par désir du maître ?

• Un maître est une personne à laquelle on obéit, qui exerce donc un pouvoir sur nous, une autorité. Quelle est la nature de cette autorité ? • Il est donc question de liberté et de dépendance, mais s'agit-il de maître et d'esclave ou de guide et de disciple ? • A-t-on toujours besoin d'une autorité ? Peut-on se passer d'un maître ? D'un supérieur ? Pourquoi se mettre des limites ?

Le maître peut se comprendre suivant deux acceptions : l'éducateur, le guide ou le chef. Or si pour apprendre il semble nécessaire d'avoir un sage à ses côtés afin de nous garantir un accès plus aisé à la connaissance, dont la figure paradigmatique serait Socrate et sa maïeutique, il n'en va peut-être pas de même pour le chef en raison de notre volonté de liberté. Cependant, dans les deux cas faut-il mettre en doute nos premières intuitions. En effet, le maître s'il est un exemple peut nous entraîner vers le dogmatisme et rien n?indique qu'il possède lui-même les clés de la vérité. Le meilleur chemin serait encore de se recentrer sur soi ; tandis que l'on peut se demander si l'homme, de par son insociable sociabilité, ne serait justement pas un être qui aurait besoin d'un maître ? Dans ce dernier cas, le problème serait celui d'une possible régression à l'infinie.

  • I) On peut se passer d'un maître.

a) Les hommes n'ont pas besoin de maîtres mais de guides (Rousseau). b) La vie ne s'enseigne pas. c) Ni Dieu, ni maître.

  • II) On ne peut pas se passer d'un maître.

a) Le besoin d'un tuteur. b) Le maître donne du sens. c) Le maître libère.

.../...

« 1/ b) Les étapes de l'argumentation 1) Du début du texte jusqu'à "par cet exercice", Rousseau énonce un principe relatif à l'éducationartistique.

A travers le dessin, il s'agit non seulement d'exercer le sens de la vue (et par son entremisecelui de l'observation) mais aussi de développer sa maîtrise de cet organe du corps, particulièrementsouple et adaptable, qu'est la main. 2) De "Je me garderai donc [...]" jusqu'à "véritables imitations", Rousseau tire une première conséquencede ce principe : le dessin ne doit pas être une imitation au second degré (c'est-à-dire une imitationd'une première imitation, c'est-à-dire une représentation) mais doit être une imitation d'un modèleoriginal -la nature ou un objet réel. 3) De "Je le détournerai [...]" jusqu'à "beautés de la nature", Rousseau tire une seconde conséquence duprincipe énoncé.

C'est la vision, l'observation qui devra guider le dessin plutôt que l'imagination, au moinsle temps que celle-ci puisse mémoriser les modèles que lui offre la nature. 2/ a) Explication de l'expression "prendre des imitations fausses et conventionnelles pour de véritablesimitations Rousseau fait ici la distinction entre la mauvaise et la bonne imitation.

Tandis que la première n'est qu'unsimulacre qui travestit son modèle et ne parvient pas à se dégager d'un certain conformisme (cf."conventionnelles"), la bonne imitation est celle qui est réalisée à partir de l'original.Il y a des résonances platoniciennes dans cette condamnation de l'imitation trompeuse qui chercherait àse faire passer pour une véritable imitation. 2/ b) Analyse de la distinction entre l'imagination dans laquelle "s'impriment" des "figures exactes " etl'imagination productrice de "figures bizarres et fantastiques" Rousseau distingue ici l'imagination reproductrice, faculté de se représenter la réalité en son absence, del'imagination créatrice qui ouvre vers l'imaginaire par la transformation qu'elle fait subir au réel.

Si c'estl'exactitude et donc la conformité au réel qui guide l'imagination reproductrice c'est plutôt l'invention quiest au principe de l'imagination créatrice. La vie ne s'enseigne pas"Il ne serait pas [...] raisonnable de croire que les Peuples se sont d'abord jetés entre les bras d'un Maîtreabsolu, sans conditions et sans retour, et que le premier moyen de pourvoir à la sûreté commune qu'aientimaginé des hommes fiers et indomptés, a été de se précipiter dans l'esclavage.

En effet, pourquoi se sont-ilsdonné des supérieurs si ce n'est pour les défendre contre l'oppression, et protéger leurs biens, leurs libertés etleurs vies qui sont pour ainsi dire, les éléments constitutifs de leur être ? Or dans les relations d'homme àhomme, le pis qui puisse arriver à l'un étant de se voir à la discrétion de l'autre, n'eût-il pas été contre le bonsens de commencer par se dépouiller entre les mains d'un Chef des seules choses pour la conservationdesquelles ils avaient besoin de son secours ? Quel équivalent eût-il pu leur offrir pour la concession d'un sibeau Droit ; et s'il eût osé l'exiger sous le prétexte de les défendre, n'eût-il pas aussi tôt reçu la réponse [...]; Que nous fera de plus l'ennemi ? Il est donc incontestable, et c'est la maxime fondamentale de tout le DroitPolitique, que les peuples se sont donné des Chefs pour défendre leur liberté et non pour les asservir [...] LesPolitiques font sur l'amour de la liberté les mêmes sophismes que les philosophes ont fait sur l'état de nature ;par les choses qu'ils voient ils jugent des choses très différentes qu'ils n'ont pas vues, et ils attribuent auxhommes un penchant naturel à la servitude par la patience avec laquelle ceux qu'ils ont sous les yeuxsupportent la leur, sans songer qu'il en est de la liberté comme de l'innocence et de la vertu, dont on ne sentle prix qu'autant qu'on en jouit soi-même, et dont le goût se perd sitôt qu'on les a perdues." ROUSSEAU Thèse - Pour Rousseau un pouvoir n'est légitime qu'à la condition d'assurer l'ordre dans la liberté.

C'estpourquoi il réfute l'idée d'une servitude volontaire qui n'assurerait la sécurité des hommes qu'au prix de laperte de leur liberté par quoi se définit leur humanité.

Le respect que les hommes se doivent à eux-mêmessuppose en effet que dans celui à qui ils obéissent, ils ne voient pas un maître qui les opprime, mais l'organed'une loi garante de leurs libertés.a) Exposé et réfutation de la thèse de la servitude volontaire.Prenant l'apparence pour la réalité, les hommes politiques et les philosophes (et ici sans doute Rousseaupense-t-il à Hobbes) pensent que la soumission des peuples à leurs gouvernants serait le résultat d'un contrataux termes duquel les hommes auraient procédé à l'échange d'une liberté dans l'insécurité au profit d'une paixdans la servitude.

Ayant fait l'expérience que leur liberté pouvait être destructrice du corps social, ils auraientconclu à la nécessité de s'en priver au profit d'un pouvoir absolu qui serait seul juge de l'usage qu'ils seraientamenés à en faire.b) Or pour Rousseau cette thèse est absurde pour trois raisons.En premier lieu parce qu'elle prend l'habitude de la soumission pour une donnée naturelle alors qu'elle est unedonnée historique contingente et par conséquent révisable ; ensuite parce qu'on ne voit pas pourquoi les. »

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