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Peut-on tout dire ?

Publié le 27/05/2009

Extrait du document

On nous demande ici si nous pouvons tout dire. L'expression de "peut-on" dans le sujet qui nous est proposé ne renvoie pas à une interdiction ni à une obligation, mais plutôt à une possibilité. En effet, le sujet suppose des possibilités physiques et morales comme nous le remarquerons au long de notre développement.   Au sens commun, le terme de « dire « pourrait désigner le simple fait de « parler «. Or, la signification de ce terme est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, le terme de dire, est, au sens général, le fait d'émettre les sons d'un langage. Mais qu'est-ce qu'un langage ? Son sens général correspond à l'utilisation de signes afin de communiquer. Le terme de « communiquer « a plusieurs sens, tout comme celui de « signes «. Le premier terme peut renvoyer à une mise en commun, donc nous pouvons communiquer sans langage, mais il peut aussi être l'émission d'une information d'un émetteur vers un récepteur, ou, dans un sens un peu plus restreint, il peut aussi être le fait d'échanger avec une autre personne, ici, nous sous-entendons un sens dans cette conversation. Pour le second terme de « signes «, nous pouvons le définir comme étant une présence sensible qui renvoie à quelque chose d'autre, autrement dit, un signe est composé d'un signifiant, la présence sensible, et d'un signifié, ce à quoi il renvoie. Il existe plusieurs sortes de signes comme les indices ou symptômes, le signal, le symbole et le signe linguistique. Dans notre développement, nous nous intéresserons plus particulièrement à cette notion de communication. Pour en revenir à la signification du mot « dire « nous pouvons alors le définir comme le fait d'exprimer un son dans le but de transmettre une information à un ou plusieurs récepteur(s).   D'après ce que nous venons de définir, nous pouvons alors reformuler le sujet qui nous est proposé par la question suivante : « Avons-nous la possibilité physique et morale d'exprimer un son dans le but de transmettre une information à un ou plusieurs récepteur(s) ? «. Nous pouvons aussi nous demander si c'est bien de dire tout ce qui nous passe par la tête, ou s'il n'est pas préférable de garder certaines choses pour soi. Et dans quels moments pouvons-nous tout dire ? Certains sentiments ne sont-ils pas durs à dire ? Sommes-nous aussi capables de transmettre une information à un animal, peut-il nous comprendre ? Le sens de notre phrase est-il obligatoirement compris par une personne pratiquant une langue étrangère à la nôtre ?

« En conclusion de cette première partie, nous pouvons dire que oui, nous pouvons tout dire, c'est-à-dire, que nousavons la capacité ainsi que la possibilité de tout transmettre à notre récepteur.

Mais cela ne pose-t-il pas quelquesproblèmes d'immoralité ? Trouvons-nous toujours le bon mot, le bon terme pour exprimer à l'autre ce qui noustracasse chez lui ? Deuxième partie Mais cela n'est pas sans poser quelques difficultés.

En effet, cette franchise, cette sincérité ne peuvent-elles pasêtre quelques fois injustes malgré tout ? Réussissons-nous toujours à trouver le bon mot, celui qui va convenir à lasituation ? Mais, qu'est-ce qu'un mot ? Par définition, le mot est un son ou un groupe de sons d'une langue auquelest associé un sens, et que les usagers de cette langue considèrent comme formant une unité autonome.

Dansnotre cas, nous nous intéressons au sens que ce mot peut provoquer chez autrui.

En effet, si la personne considèrele sens de ce mot comme un terme assez dur, il ne va pas prendre en compte la réflexion que l'on lui aura faite etva même nous en vouloir pour notre manque de tact même si nous, nous pensions que le sens de ce mot était sansconséquences fâcheuses.

La personne considèrera ce mot comme de la méchanceté gratuite, et c'est là que cepose le problème de capacité morale de tout dire.

En effet, ne vaut-il pas mieux garder certaines choses en soi pourne pas blesser l'autre ? Ne vaut-il pas mieux, encore une fois, d'attendre le bon moment de lui en faire la remarque,attendre une réelle nécessité plutôt que de lui annoncer ses quatre vérités sans une raison valable ? De plus, les mots que nous voudrions dire à autrui ne sont pas forcément ceux auxquels nous pensions.

En effet, siautrui nous a blessé dans sa façon d'agir envers nous, nous avons un sentiment qui n'est pas tout le tempsdéfinissable car il est propre à chacun.

Certains d'entre nous pourraient le sentir comme un simple acte pénible, maisqui pourrait s'arranger, comme d'autres pourraient le ressentir comme une véritable trahison.

De plus, comme nousl'avons dit précédemment, un être sincère et franc dit à son récepteur ses véritables pensées, ses véritablessentiments.

Mais pouvons-nous toujours dire exactement ce que nous pensons à ce moment-là ? Aucun d'entre nous ne parviendrait à trouver le bon mot pour parvenir à définir ce qu'il ressent, dans la plus extrêmeprécision, comme l'explique Bergson dans son oeuvre le Rire.

En effet, c'est une sorte d'impersonnalité qui s'exprimeaux travers des mots trop généraux.

Pour mieux nous expliquer, citons-le : « Ce sont aussi nos propres états d'âmequi se dérobent à nous dans ce qu'ils ont de plus intime, de personnel, d'originalement vécu ».

Par conséquent, pourBergson, on ne peut pas tout dire sous peine de déformer notre propre pensée, dans ce qu'elle d'individuel et depropre à chacun.

Pour Bergson, il faudrait définir chaque terme que nous employons pour parvenir à définirréellement ce que nous pensons, pour réussir à garder cette personnalité qui nous définit et qui nous différencie lesuns des autres.

Mais, nous pouvons contredire à Bergson que le fait de définir chaque propos que nous entretenonsserait beaucoup trop long, nous perdrions beaucoup trop de temps à tout définir à chaque fois que nous voulonsintervenir.

Mais, dans le cadre de nos propres sentiments, de nos propres ressentis, il faut avouer qu'un plus richevocabulaire nous permettrait de garder un certain côté personnel, qui nous différencierait encore plus des autresêtres humains. Pour conclure sur cette deuxième partie, nous pouvons répondre que non, nous ne pouvons pas tout dire car celaposerait des problèmes de capacité morale, nous risquerions de blesser l'autre à force de lui dire tout le temps sesdéfauts.

Aussi, à l'aide du philosophe Bergson, nous avons pu voir qu'un autre problème se posait, celui del'impersonnalité des mots que nous employons, car ils sont souvent trop généraux pour pouvoir exprimer ce que nousavons de plus individuel.

Mais savons-nous exprimer plus précisément nos pensées dans une autre langue ? En effet,une langue étrangère à la nôtre permettrait-elle une meilleure précision dans nos pensées ? Avons-nous la capacitéphysique de nous exprimer dans cette langue étrangère, voire dans le langage animal ? Troisième partie Tout au long de notre développement, nous n'avons parlé que de la possibilité morale, de la capacité morale, àpouvoir tout dire, mais ce que nous n'avons pas remis en cause c'est la capacité physique.

En effet, dans notresociété se pose un problème, celui des langues étrangères.

Si nous, français, voyageons dans quelque autre paysne pratiquant pas cette langue, comment réussirions-nous à transmettre nos pensées ? Cela ne pose-t-il pasencore un problème d'impersonnalité ? Si nous avons déjà du mal à exprimer nos véritables sentiments à unepersonne pratiquant la même langue que nous, n'en est-il pas encore plus difficile avec une personne étrangère ? Etsi nous réussissons à parler de nos sentiments dans cette langue étrangère, parviendrons-nous à nous exprimerconvenablement, à nous faire comprendre ? En effet, en plus de ce problème de la langue étrangère, il existe aussicelui de la prononciation de cette langue.

Il faut maîtriser les accents toniques, la prononciation de certainessyllabes ou mêmes des consonnes prononcées différemment.

Si nous ne parvenons pas à maîtriser toutes cespetites différences linguistiques, nous ne parvenons pas à nous faire comprendre de l'autre.

Nous sommes alors dansl'incapacité physique de nous exprimer dans cette langue étrangère.

Mais, pouvons-nous considérer le langageanimal comme une langue étrangère ? Se posent-ils les mêmes problèmes qu'avec cette langue étrangère ?. »

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