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Peut-on travailler sans etre esclave ?

Publié le 27/02/2008

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esclave
Le travail est une condition sine qua non de ce développement, la oisiveté ne menant qu'aux développement des vices.   De la nécessité d'un travail sans servitude        Kant insiste dans son Introduction à la Métaphysique des Moeurs sur l'impératif catégorique reposant sur la nécessité de considérer l'homme exclusivement comme fin, et jamais comme moyen. Or, réduire par son travail l'homme à un esclave, c'est nier cet impératif catégorique qui permet d'instaurer sans réserve le respect de la personne humaine. Travailler dans l'aliénation, par exemple dans les conditions que dénonce Marx, cela revient non seulement à nier le travail effectué -il n'humanise plus la Nature, ni celui qui l'accomplit, mais aussi l'identité de celui qui l'accomplit. Car travailler, ce n'est pas uniquement répondre à des besoins, mais  développer une forme de reconnaissance avec ses semblables dans une communauté. Travailler comme un esclave, ce serait introduire une telle négation de l'homme que l'égalité entre tous se voit profondément ébranlée, et les progrès du droit impossibles. On pourrait voir dans le travail de l'artiste le modèle de tout travail qui se situerait aux antipodes de l'esclavagisme. Car l'artiste par son travail ne fait que pas que matérialiser le spirituel, il fabrique également des mondes et participe ainsi au renouvellement des structures mentales. Par la redécouverte du réel, il procure aux contemplateurs une nouvelle vision qui demande réceptivité, lucidité, questionnement. Ce dernier, nous le retrouvons dans le travail du philosophe, et particulièrement dans la figure socratique.

La condamnation divine envers Adam est sans appel : il sera réduit à affronter la matière afin de pouvoir répondre à ses besoins. Si la notion d’esclavagisme est extrêmement connotée historiquement, il n’en reste pas moins que le substantif même évoque un instrument de torture. Est-il possible de concilier bonheur et travail ? Est-ce l’essence même du travail qui est synonyme d’esclavage, ou les conditions dans lesquelles il est mené ? Les enjeux d’une telle interrogation sont à la fois politiques –comment envisager un mode de fonctionnement de la Cité par lequel le travail est un acte choisi et non subi ?- et éthiques –concilier travail et bonheur. En outre, à considérer qu’aucun acte ne devrait être synonyme d’asservissement et d’aliénation pour l’homme, il nous est nécessaire moralement de nous interroger sur la disparition des conditions de travail qui réduisent l’homme à un esclave.

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