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Peut-on vivre sans croyance ?

Publié le 26/12/2005

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         Les idées de la raison n'ont pas de valeur transcendante (objective), mais uniquement une valeur régulatrice et organisatrice dans l'interprétation de l'expérience. Sans elles, pas de système, mais une simple juxtaposition de savoirs locaux (ce qui reproché à l'empirisme).         Il reste que l'illusion interne à la raison et l'usage illégitime des facultés qu'elle provoque naissent d'un désir irrépressible, celui de faire connaître les choses en soi au-delà des limites de l'expérience (usage transcendantal), ou pire, comme on vient de le voir, de constituer de simples conditions de la connaissance en objets de cette connaissance (usage transcendant ou constitutif).         D'où vient ce besoin qu'a la raison de franchir les limites de l'expérience et d'engendrer ainsi, non des erreurs contingentes et accidentelles, mais des illusions structurelles, des faux problèmes inéluctables ? Pourquoi l'illusion transcendantale ne disparaît-elle pas, lors même qu'elle est dévoilée ?         C'est que l'intérêt spéculatif trahit un intérêt encore plus haut de la raison, un intérêt qui la porte vers les choses en soi : l'intérêt pratique ou moral.         L'intérêt pratique concerne trois objets : la liberté de la volonté, l'immortalité de l'âme et l'existence de Dieu. Et c'est le besoin pratique de connaître les fins de l'action humaine qui pousse la raison à l'usage transcendant des facultés.  [L'homme a besoin de croire. Qu'il croie en Dieu, dans la science ou à la nécessité du progrès, l'homme a besoin d'idéaux sur lesquels se reposer.

« l'opinion/croyance.

N'étant pas certain de savoir qui il est, ce qu'est la mort, etc., il peut dès lors croire qu'uneréalité autre que celle dont il fait l'expérience existe. II- Pourquoi l'homme se représente une réalité qui le dépasse/transcende ? 1- Qu'est-ce qu'une « connaissance du coeur » ? Est-elle synonyme de croyance ? Texte de Pascal Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le coeur ; c'est de cettedernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement qui n'y apoint part essaye de les combattre.

[...] Nous savons que nous ne rêvons point ; quelque impuissance oùnous soyons de le prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notreraison, mais non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent.

Car laconnaissance des premiers principes, comme qu'il y a espace, temps, mouvements, nombres, [est] aussiferme qu'aucune de celles que nos raisonnements nous donnent.

Et c'est sur ces connaissances du coeuret de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout son discours.

(Le coeur sent qu'il ya trois dimensions dans l'espace et que les nombres sont infinis ; et la raison démontre ensuite qu'il n'y apoint deux nombres carrés dont l'un soit le double de l'autre.

Les principes se sentent, les propositions seconcluent ; et le tout avec certitude, quoique par différentes voies.) Et il est aussi inutile et aussiridicule que la raison demande au coeur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir,qu'il serait ridicule que le coeur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elledémontre, pour vouloir les recevoir.

Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison, quivoudrait juger de tout, mais non pas à combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raisoncapable de nous instruire.

Plût à Dieu que nous n'en eussions, au contraire, jamais besoin, et que nousconnussions toutes choses par instinct et par sentiment ! Mais la nature nous a refusé ce bien ; elle nenous a, au contraire, donné que très peu de connaissances de cette sorte ; toutes les autres nepeuvent être acquises que par raisonnement.

Et c'est pourquoi ceux à qui Dieu a donné la religion parsentiment du coeur sont bien heureux, et bien légitimement persuadés.

Mais ceux qui ne l'ont pas, nousne pouvons la [leur] donner que par raisonnement, en attendant que Dieu la leur donne par sentiment decoeur, sans quoi la foi n'est qu'humaine, et inutile pour le salut. 2- Qu'est-ce que la croyance en Dieu? La foi est-elle une illusion ou un besoin de la raison pratique ? Texte de Spinoza à confronter avec... Tous les préjugés que j'entreprends de signaler ici dépendent d'un seul : les hommes supposent communément quetoutes les choses naturelles agissent comme eux-mêmes, en vue d'une fin, et bien plus, ils considèrent commecertain que Dieu lui-même dispose tout en vue d'une certaine fin, car ils disent que Dieu a fait toutes choses en vuede l'homme, mais il a fait l'homme pour en recevoir un culte (...).

Il me suffira ici de poser en principe ce qui doitêtre reconnu par tous : tous les hommes naissent ignorants des causes des choses et tous ont envie de rechercherce qui leur est utile, ce dont ils ont conscience.

D'où il suit en premier lieu que les hommes se croient libres parcequ'ils ont conscience de leurs volitions et de leur appétit et qu'ils ne pensent pas, même en rêve, aux causes qui lesdisposent à désirer et à vouloir parce qu'ils les ignorent (...).

Ils trouvent en eux-mêmes et hors d'eux-mêmes ungrand nombre de moyens qui leur servent à se procurer ce qui leur est utile comme, par exemple, les yeux pour voir,les dents pour mâcher, les herbes et les animaux pour s'alimenter, le soleil pour s'éclairer, la mer pour nourrir lespoissons, etc.

Ils finissent donc par considérer toutes les choses naturelles comme des moyens pour leur utilitépropre.

Et comme ils savent que ces moyens, ils les ont trouvés, mais ne les ont pas agencés eux-mêmes, ils y ontvu une raison de croire qu'il y a quelqu'un d'autre qui a agencé ces moyens à leur usage.

Ils ont dû conclure qu'il y aun ou plusieurs maîtres de la Nature, doués de la liberté humaine, qui ont pris soin de tout pour eux et qui ont toutfait pour leur convenance (...).

Mais en voulant montrer que «la Nature ne fait rien en vain» (c'est-à-dire qui ne soità l'usage des hommes) ils semblent avoir uniquement montré que la Nature et les Dieux délirent aussi bien que leshommes.

Voyez, je vous prie, où cela conduit! Parmi tant d'avantages qu'offre la Nature, ils ont dû trouver unnombre non négligeable d'inconvénients, comme les tempêtes, les tremblements de terre, les maladies, etc., et ilsont admis que ces événements avaient pour origine l'irritation des Dieux devant les offenses que leur avaient faitesles hommes ou les fautes commises dans leur culte, et quoique l'expérience s'inscrivit chaque jour en faux contrecette croyance et montrât par d'infinis exemples que les avantages et les inconvénients, comme les tempêtes,échoient indistinctement aux pieux et aux impies, ils n'ont pas cependant renoncé à ce préjugé invétéré : il leur aété en effet plus facile de classer ce fait au rayon des choses inconnues' dont ils ignoraient l'usage et de garderainsi leur état actuel et inné d'ignorance que de ruiner toute cette construction et d'en inventer une nouvelle.Baruch SPINOZA ...

celui de Kant Si donc le précepte moral est en même temps ma maxime (comme la raison ordonne qu'il le soit), je croiraiinévitablement à l'existence de Dieu et à une vie future, et je suis certain que rien ne peut faire chanceler cettecroyance, puisque cela renverserait mes principes moraux mêmes, auxquels je ne saurais renoncer sans me rendreméprisable à mes propres yeux.

De cette manière, malgré la ruine de toutes les ambitieuses prétentions d'une raisonqui s'égare au-delà des limites de toute expérience, il nous reste encore assez pour avoir lieu d'être satisfaits au. »

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