Devoir de Philosophie

Philippe Pinel

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

pinel
Philippe Pinel, illustre aliéniste français, contemporain de la Révolution, a introduit, pour ainsi dire, dans la pratique psychiatrique l'esprit de la Révolution française : il a été le libérateur des aliénés, il a fait tomber leurs chaînes ; il a essayé de les traiter comme les autres malades, sur un pied d'égalité, et avec une âme fraternelle. Né à Saint-André-du-Tarn, en 1745, fils d'un médecin de campagne, Pinel, reçu docteur en médecine à la Faculté de Toulouse (1773), alla compléter ses études à Montpellier, puis à Paris où, pour vivre, il donna, pendant quelque temps, des leçons de mathématiques. Il traduisit, vers la même époque, le Traité de Médecine pratique de l'Anglais Cullen. Ce qui frappe, en effet, lorsqu'on étudie l'Oeuvre de Pinel, c'est, en même temps que sa culture générale, son esprit scientifique et pratique. Il déplore l'abus des doctrines, des "opinions successives versatiles", et notamment les excès de l'"humorisme", avec ses rêveries sur "la bile, la pituite, le sang et l'atrabile" ; il veut appliquer à la médecine une méthode "analogue à celle des autres sciences physiques". Il réclame "une exactitude sévère dans les descriptions, de la justesse et de l'uniformité dans les dénominations, une sage réserve pour s'élever à des vues générales sans donner de la réalité à des termes abstraits". Soucieux de régler "la distribution des maladies sur la structure anatomique des parties", il est un précurseur de Bichat, un des fondateurs de la méthode anatomo-clinique. En 1793, il devient médecin de Bicêtre. C'est alors que se manifeste un autre côté de sa nature, si attachante et si hardiment novatrice : le libéralisme humanitaire. Le traitement réservé aux aliénés, tel qu'on le concevait à cette époque, pouvait se résumer en deux mots : contrainte et violence (incarcération en milieu obscur et insalubre, coups, brimades, chaînes de fer). Pinel entreprend de substituer à cette méthode absurde et barbare celle de la douceur et de la bienveillance, avec "fermeté toujours tempérée par la patience". Il proclame, en termes admirables, que les aliénés, "loin d'être des coupables qu'il faut punir, sont des malades dont l'état pénible mérite tous les égards dus à l'humanité souffrante".

Liens utiles