Pierre Louis
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
Il a été bon médecin en même temps qu'un grand médecin : un bon médecin parce qu'il faisait consciencieusementson métier, cherchant avant tout, pour ses malades, à leur rendre service, quelles que fussent leurs chances deguérison et leur situation sociale, et n'y épargnant ni son temps ni sa peine ; un bon médecin aussi, parce qu'il étaitcourtois avec ses confrères, compréhensif et cherchant à les tirer d'embarras au lieu de se faire valoir à leursdépens.
Un grand médecin, parce que les petites difficultés quotidiennes de la pratique médicale n'étaient pas pourlui le tout de la médecine, et qu'il voyait dans notre art une science que chacun de ceux qui la professent se doit deperfectionner jusqu'à la limite de ses efforts.
Il était arrivé à la connaître à un moment où l'on s'apercevait enfin que les troubles fonctionnels perçus par lemalade, et souvent décrits par lui avec tant de complaisance, les symptômes en un mot, ne permettent que trèsincomplètement de distinguer les maladies les unes des autres et de les classer,
L'étude des lésions des organes internes commençait à battre son plein : elle venait de servir à Laennec à créertoute une pathologie pulmonaire qui "tient" encore dans ses grandes lignes aujourd'hui.
Laennec avait montré qu'onpeut parfois découvrir la lésion des organes internes sur le vivant par des procédés d'exploration physique qui ladécèlent directement, par des signes, dont l'auscultation fournissait les plus remarquables.
Lors de cette entrée de la lésion dans la pathologie, la méthode anatomo-clinique, dont elle rendait l'applicationnécessaire, n'était pas codifiée.
C'est Louis qui s'en était chargé dans les Règles de l'examen des malades et de larecherche des faits généraux.
C'est pour enseigner son application à ses contemporains qu'il les groupait dans laSociété médicale d'observation, dont il était le président perpétuel.
De ses préceptes, deux idées fondamentales se dégagent :
I° La nécessité de prendre des observations cliniques complètes, de faire un interrogatoire, une exploration physiquequi ne négligent aucune possibilité clinique, aucune méthode d'examen connue, si évident que paraisse le diagnosticau premier abord.
2° nécessité corrélative d'avoir des archives cliniques minutieusement tenues, où les observations soient classéesde telle façon qu'on puisse les retrouver facilement pour les comparer et, si possible, réduire en chiffres leursenseignements.
Sans doute on peut faire des critiques à la méthode d'observation systématique et à la méthode numérique, à celle"qui croit, en comptant, faire de la véritable science" et qui méconnaît l'art des grands observateurs.
En fait, lesgrands observateurs qui peuvent faire des découvertes géniales en dehors de cette méthode ne sont qu'en trèspetit nombre (s'ils existent) et on ne les reconnaît qu'après coup, une fois vérifiée la valeur de leurs découvertes.
Ilfaut l'épreuve du temps pour cela.
Décrivant en quelques mots, au bas d'une page de l'Auscultation médiate, uneautopsie d'alcoolique, Laennec ouvre l'étude des cirrhoses du foie.
Mais il n'y a qu'un Laennec, et ses découvertes, ilest loin de les avoir toujours faites par intuition..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- SYSTÈME DE LA NATURE, Maupertuis (Pierre-Louis Moreau de)
- HARDY Pierre. Personnage du roman de Charles-Louis Philippe Bubu de Montparnasse
- LOUIS Dom. Personnage de la comédie de Molière Dom Juan ou le Festin de pierre
- Abélard, Pierre Aragon, Louis Aubigné, Agrippa d' Balzac, Honoré De Baudelaire, Charles Beaumarchais, Pierre Augustin
- Aubriot, Hugues Auriol, Vincent Babeuf, Gracchus Barbès, Armand Bérégovoy, Pierre Bidault, Georges Blanqui, Louis Auguste Blum, Léon Boulanger,