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Pierre Savorgnan de Brazza

Publié le 22/02/2012

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"Restez tranquilles, mes garçons, ne me dérangez pas. - Mais nous voudrions voir aussi. - Je vous dis d'être sages, je suis en train d'observer Saturne et vous le ferai voir, mais pour l'instant, laissez-moi en paix. Nous nous tenions accroupis aux côtés du Père Secchi, dont nous scrutions la physionomie à la fois austère et bonne. Ceci se passait dans la coupole du Collège romain au sommet de l'église Saint-Ignace ; nous faisions souvent des incursions dans le couvent des jésuites sans souci d'ennuyer le grand astronome. Il aimait à entendre nos questions ingénues, et tout en bavardant nous donnait à notre insu les premières leçons d'astronomie. Si je parle du Père Secchi, ajoute un des frères de mon père dans ses Mémoires de famille, c'est intentionnellement ; en effet, il eut l'intuition que le garçonnet de douze ans à peine avait l'étoffe d'un homme de génie. Pierre lui confiait ses projets d'avenir, et ce fut lui qui persuada mon père et ma mère de l'envoyer terminer ses études à Paris."

« encore l'Ogooué.

En 1877, M.

Marche malade retourne à la côte.

Arrivé aux chutes de Poubara, Brazza constate quel'Ogooué perd toute son importance.

Il renonce à suivre son cours plus loin vers le sud, et décide de pousser parterre à l'est à travers une région montueuse, au-delà de laquelle on lui annonce un fleuve.

Ce n'est qu'en juin 1878qu'il peut se mettre en route, les vêtements en lambeaux, et les pieds nus, car il n'a plus de chaussures.

Sa hautestature, sa maigreur, ses traits ravagés par la fatigue et la fièvre lui donnent l'aspect d'un ascète.

L'homme blanc,presque seul et volontairement sans armes, vaincra-t-il la terre d'Afrique ? Les pays qu'il traverse sont pacifiques ;plus loin sur les bords de l'Anima qu'il descend sur un parcours d'une centaine de kilomètres, il est brusquementattaqué par les Apfourous, tribu cannibale armée, à son grand étonnement, de fusils.

La crainte d'aboutir à un lacintérieur détermine Brazza, le 3 juillet 1878, à changer son itinéraire.

Ne voulant pas se servir de ses armes, etdevant l'épuisement des marchandises d'échange, il retourne à la côte.

Il arrive à Paris dans les derniers jours dejuillet 1878 après trois ans d'absence, pour rendre compte de sa mission. En rentrant en France, Brazza comprit qu'il avait reçu le contre-coup des attaques de l'explorateur Stanley contreles peuplades de l'Alima.

Cet Anglais travaillait pour le compte du roi des Belges, qui ambitionnait de donner à sonpays une colonie : le Congo, tout le Congo si possible.

Léopold II ne manqua pas d'inviter Brazza au somptueuxpalais de Laeken.

Le souverain l'entretint de l'Oeuvre civilisatrice qu'il poursuivait en Afrique.

Avec sa clairvoyancede l'avenir, après l'avoir adroitement flatté : "A nous deux, nous pourrions faire de grandes choses", dit-il, la réponsefut : "Sire, je suis officier si vous avez besoin de mes services, adressez-vous à mes chefs".

Dédaigneusement, avecune lueur d'espoir, Léopold ajouta : "Que sont ces deux galons à côté de ce que je puis faire pour vous ?" Brazza, se rendant compte que la route la plus directe pour arriver au Congo était celle empruntée par lui lors de sapremière exploration, court vers le Gabon et l'Alima.

Il s'embarque le 27 décembre à Liverpool, s'arrête à peine àl'escale de Dakar pour recruter dix laptots sénégalais qu'il place sous les ordres du sergent indigène Malamine.Brazza fonde le poste de Franceville en juin 1880.

Il en confie les destinées à Noguès, tandis qu'un autre de sescollaborateurs, Michaud, retourne à Lambaréné au-devant du Dr Ballay qui allait arriver de France avec du matériel. L'épopée aventureuse se poursuit.

Hardiment, Brazza part seul, avec l'interprète Ossiah, le sergent Malamine etquelques laptots.

La terre d'Afrique s'ouvre à lui ; il descend plein de confiance la rivière Léfini.

Ses vêtements sonten loques ; il n'a plus qu'un vieux drap de lit pour se couvrir.

A l'improviste, un noir se présente à lui comme l'envoyédu grand roi Makoko, chef des Batékés.

Après deux jours de marche avec ce guide inconnu, il a l'agréable surprised'apercevoir les eaux argentées du Congo.

Non loin de là se trouve la résidence du souverain noir.

Il a devancéStanley.

L'Anglais agissait par des procédés tout à fait opposés aux siens : il ne craignait ni d'ouvrir le feu sur lesindigènes, ni de se frayer un passage à la dynamite.

Pionnier solitaire, aimant le risque de l'aventure, par sonascendant Brazza est le magicien qui, avec son drapeau, apporte la paix au roi des Batékés.

Il signe avec lui deuxtraités qui placent le Congo sous la protection de la France. Sur les bords du fleuve, il choisit l'emplacement du futur Brazzaville.

Alors, le chef laissa en sentinelle avancée lesergent Malamine et quelques noirs.

Fidèle à sa consigne, celui-ci garda la nouvelle frontière des possessionsfrançaises, s'opposant avec la dignité de son drapeau à Stanley, bien surpris de se voir devancé.

Pendant ce temps,Brazza, explorant la nouvelle voie du Niari-Kouilou, file vers la côte où il arrive deux ans et demi après son départ. Le Parlement ratifia la conquête de l'explorateur.

Les traités signés par lui et Makoko ont été publiés au Journalofficiel du 21 novembre 1882. L'exploration des régions encore inconnues de la nouvelle colonie fait l'objet de la mission de l'Ouest africain.

Cettemission, à qui un crédit de deux cent soixante mille francs avait été alloué, prendra fin avec la chute du cabinetFerry.

Mais Brazza ne se tient pas pour battu ; il faut que le Congo vive.

Il le démontre dans une magistraleconférence qu'il donne au Cirque d'Hiver le 21 janvier 1886.

L'unanime succès de Brazza oblige le Parlement à voterla création du Congo français dont il est nommé commissaire général ; le Dr Ballay est gouverneur du Gabon,Chavannes délégué du commissaire général Brazza va pouvoir travailler. Le nouveau commissaire général débarque à Libreville le 29 mars 1887.

Il envoie son secrétaire Paul Crampel vers lenord en partant de l'Oubanghi, pendant qu'Albert Dolisie remontera la même rivière.

Crampel sera assassiné à El Koutile 8 avril 1891.

Alfred Fourneau explore l'Ogooué et ses affluents ; il essaie de suivre la Sangha, mais plusieurs deses hommes y sont massacrés.

Pour réparer l'échec de cette mission, un an après Brazza lui-même s'engage surcette rivière où il barre la route aux Allemands en s'installant à Koundé, par 6° lat.-14° long.

Mais il a un autre but.Afin de pouvoir pénétrer chez les populations musulmanes de ces pays, il a emmèné avec lui Ibrahim Ming, qui est unSénégalais parlant l'arabe.

Liotard, parti en avril 1892, s'avance le long du Haut-Oubanghi et réussit à ôter auxBelges la possibilité de franchir le M'Bomou, petite rivière qui trace ainsi la frontière de l'Etat indépendant du Congo. Chavannes, en 1893, était arrivé à convaincre le gouvernement de la nécessité d'envoyer la mission Monteil, quiaurait pu donner un sérieux coup de main à Liotard dans le Haut-Nil.

Cette mission devait se mettre en route enoctobre au plus tard, et arriver probablement sur le Nil dans les derniers jours de 1894, avant Lord Kitchener, dontl'avance sur ce fleuve était retardée.

Brazza, qui attendait Monteil, a été surpris d'apprendre qu'il se dirigeait avecses hommes, selon l'ordre reçu, vers la Côte d'Ivoire. Savorgnan de Brazza a fait de nombreux séjours en Algérie Il part pour Alger via Oran, le 20 janvier 1895, et profitede son passage en Afrique du Nord pour aller dans le Sud algérien en vue de s'entendre avec le cheik Tidjani d'Ain-Mahdi ; il voulait éviter que ne se reproduisent des massacres comme celui de la mission Crampel.

Brazza a été le. »

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