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Piet Mondrian

Publié le 26/02/2010

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Originaire d'Amersfoort en Hollande, Mondrian décida très tôt de se consacrer à la peinture. Sur l'insistance de sa famille, il mena à terme ses études et passa un professorat de dessin en 1892. Il partit ensuite à Amsterdam et s'inscrivit à l'Académie des beaux-arts. Il exposa d'abord des paysages et des natures mortes d'une facture assez classique. Il simplifia ses formes, adopta une gamme personnelle et remporta en 1903 le prix Willink von Collem. A partir de 1907, il utilisa une palette chromatique plus audacieuse et des formes linéaires répétitives, rompant définitivement avec l'académisme. Il expérimenta le pointillisme et s'affirma, avec des toiles comme Moulin dans la lumière du soleil, comme une figure de l'avant-garde hollandaise. Cette même année, il rejoignit la Société de théosophie, philosophie qui se manifesta dans ses compositions monumentales des années 10. Sa découverte du cubisme l'incita à s'installer à Paris en 1912. En 1917, sa peinture plongea dans l'abstraction, un univers d'objets dématérialisés disparaissant au profit de l'organisation en lignage horizontal et vertical de la toile. Il théorisa en 1919 son principe esthétique qu'il nomma néo-plasticisme. De retour en Hollande, il co-fonda le Stijl, groupe exaltant une vision universelle et non individualiste du monde. Il s'installa à New York, atteignant dans ses dernières oeuvres l'apogée de son système esthétique avec de vastes quadrillages aux couleurs pures, symboliques de l'urbanisme américain.

« Dès ses débuts, une voie s'annonce dans ses oeuvres qui va le conduire vers un dépouillement, vers une puretétoujours croissante ; chaque oeuvre nouvelle est un pas vers un but à atteindre.

Cette voie droite, parcourue selonune nécessité intérieure, est la marque d'une grande personnalité, d'un grand artiste.

Dès ses premières oeuvres despaysages peints selon le goût de l'école de La Haye une rigidité, une austérité peu habituelles annoncent le pionnierfutur.

Dans le grand paysage, "La Foret à Oele" de 1907, ce style, qui tend à une simplification des lignes et descouleurs, atteint son premier sommet.

Mais, peu après, à Domburg, une transformation essentielle s'opère :Mondrian découvre la palette du Fauvisme, prend contact avec les courants de la peinture internationale et sort del'horizon étroit de l'école néerlandaise.

Mais, dans le domaine fauve aussi, Mondrian sait sauvegarder son caractère :il simplifie la vision et la technique fauves, arrive à une monumentalité, une rigueur qu'on chercherait en vain parmiles maîtres expressionnistes : à l'opposition des Fauves, son but ne fut pas l'expression des émotions violentes : ils'acharnait à rendre l'écho grandiose de la nature majestueuse.

La subjectivité prononcée marque de l'écoleexpressionniste lui fut inconnue : ses vues des dunes en portent témoignage.

Le Fauvisme fut une époquepassagère pour Mondrian, comme pour nombre d'artistes français de sa génération.

Son premier contact avec leCubisme, lors de son premier séjour parisien, signifia pour Mondrian plus qu'une nouvelle technique : il découvrit unenouvelle vision.

Les oeuvres cubistes de Picasso et de Léger, qui le passionnaient, ont dégagé en Mondrian despossibilités qui lui étaient auparavant inconnues.

L'objectivité, la discipline austère et rigide du Cubismes'accordaient à merveille avec ses propres recherches de pureté et de simplicité.

Mondrian a suivi la voie duCubisme jusqu'à ses limites : il est allé beaucoup plus loin que les Cubistes.

Ses tableaux comme les deux versionsde la nature morte ou les études d'arbres sont de véritables "abstractions cubistes".

Cette période atteint sonapogée avec les deux grandes peintures de 1915 et de 1917, composées exclusivement d'un rythme de ligneshorizontales et verticales, inspiré du rythme du ressac ; pourtant ses tableaux presque abstraits gardent deuxcaractéristiques du schéma cubiste : la réduction de la couleur et la composition centripète.

A ce stade, la voie dela simplification, du dépouillement du Cubisme ne pouvait mener plus loin.

En 1917, le contact avec Van Doesburg etVan der Leck apporte un nouveau changement, qui sera un pas en avant sur le chemin vers la simplification, vers larecherche des valeurs universelles et élémentaires.

Par le contact des trois peintres, une réaction quasi chimiques'est produite, qui aboutit à une nouvelle peinture : la composition totalement abstraite à base des seuls élémentssuivants : la ligne droite, l'angle droit (donc la ligne horizontale et la ligne verticale), les trois couleurs primaires(jaune, rouge et bleu) et les trois non-couleurs primaires (noir, blanc et gris).

Il est parvenu à ce nouveau style enHollande, et il a travaillé pendant toutes les années de son deuxième séjour parisien à le perfectionner.

En 1919,Mondrian est à Paris, en 1920, il y publie sa théorie dans l'opuscule "le Néo-plasticisme".

Les années suivantes sepassent dans un travail acharné pour maîtriser cette nouvelle manière, la purifier et la simplifier encore.

Laproduction artistique de Mondrian pendant cette période n'est pas grande quant au nombre de tableaux, mais elleconstitue une série convaincante et rayonnante de chefs d'oeuvre.

L'harmonie et la splendeur de ses tableaux nefait que croître.

Vers 1933, l'année fatale de l'Europe, une austérité grave s'annonce dans ses tableaux, la couleurcède sa place aux rythmes linéaires.

Les toiles pendant son séjour à Londres continuent cette tendance sombre :c'est seulement après son arrivée à New York que sa peinture se rajeunit : sous l'influence de la grande métropoleet dans la certitude pressentie de la victoire sur la tyrannie et l'oppression, il se sent capable de retrouver lacouleur et les rythmes joyeusement mouvementés, la série de ses dernières oeuvres naît dans ce climat, etl'alternance des petits rectangles et des bandes coloriés, qui prennent la place des lignes noires de la périodeprécédente, en donne la résonance heureuse.

La Victory Boogie Woogie, apogée de cette période, reste inachevéepar la mort de l'artiste.

De ses premiers tableaux jusqu'à son dernier chef-d'oeuvre inachevé, Mondrian a parcouruune voie droite, sans fléchir, dans un ascétisme exemplaire.

Il a toujours perfectionné son art, malgré la pauvreté etla solitude.

Cette droiture le place dans le rang des héros de l'humanité.

Sa devise : "toujours plus loin" provient d'unbesoin de l'absolu, d'un devoir de puritain.

Et ce même besoin se révèle dans le contenu de ses tableaux : l'harmonieuniverselle.

Il s'est acharné à donner une image de la réalité mais une image qui ne fut troublée ni par l'arbitraire dela forme accidentelle de quelque objet, ni par la subjectivité émotionnelle de l'artiste.

Son image de l'harmonie de laréalité devait être aussi objective et aussi universelle que possible, son but fut l'absolu des lois mêmes de lacréation : "Les lois qui ont de plus en plus atteint l'absolu par le progrès de l'art sont les lois cachées de la nature,que l'art établit à sa façon." A cette conception universelle du monde, Mondrian est arrivé en peintre, par unepurification toujours plus intense de son art.

L'harmonie, qu'il voulait rendre visible, ne se borne pas aux objets lerythme de ses tableaux d'après 1917 ne se concentre donc pas dans le cadre, mais il rayonne au-delà.

Le sentimenttragique, imposé par le tempérament individuel et les formes accidentelles, est donc maîtrisé : le tableau est l'image-et le symbole d'une harmonie universelle.

La conception de la peinture dépasse donc de loin le domaine del'esthétique : Mondrian assigne à la peinture le rôle d'un phare qui saurait guider l'humanité vers l'ordre et versl'harmonie : "L'art quoique but en soi est, comme la religion, de nouveau le moyen par lequel l'universel peut êtreconnu, c'est-à-dire contemplé en image." Par ses tableaux, Mondrian nous a donné une vision des plus saisissanteset valables de la réalité spirituelle de notre monde. L'oeuvre de Mondrian OEuvre abondante.

Chronologie précise.

Nous indiquons, parmi les tableaux importants, ceux qui sont d'un accès facile.

1910 L'ARBRE ROUGE (Musée Municipal, La Haye).

1913 ÉTUDE D'ARBRE (Musée Municipal,Amsterdam).

1914 COMPOSITION EN JAUNE ET GRIS (ibid).

1919 COMPOSITION EN BLANC ET JAUNE (MuséeMunicipal, La Haye).

1921 COMPOSITION AVEC ROUGE' JAUNE ET BLEU.

1926 PEINTURE I (Museum of Modern Art,New York).

1927 FOX TROTT.

1931 COMPOSITION (Hôtel de Ville, Hilversum).

1942 NEW YORK CITY 1942 1943BROADWAY BOOGIE WOOGIE (Museum of Modern Art, New York).. »

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