PLATON: AMOUR, MORALE ET POLITIQUE
Publié le 02/03/2011
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Principaux dialogues : Apologie de Socrate, Criton, Gorgias, Ménon, Phédon, le Banquet, la République, Phèdre, Parménide, Théétète, Timée, Philèbe, les Lois. Elève de Socrate à l'âge de vingt ans, Platon quitta Athènes après la condamnation de Socrate (399), pérégrina douze ans et connut entre autres les pythagoriciens de l'Ecole de Grande-Grèce. Il revint à Athènes en 387, âgé de quarante ans et entreprit la réhabilitation de Socrate dont il gardait pieusement la mémoire et l'enseignement. Platon reprit la théorie de Socrate (la conception de l' « idée «) et lui donna une portée à laquelle celui-ci n'avait sans doute jamais pensé. Socrate avait dit : l'idée est ce qui est essentiel dans la connaissance et dans la morale, car elle représente la raison ; la connaissance vraie est la connaissance de l'idée. Platon dira : l'idée est plus qu'une connaissance vraie, c'est l'être même, la réalité vraie, absolue, éternelle, existant en dehors et au delà de nous et dont les objets visibles ne sont que les reflets.

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débarrasser en nous de leur gangue d'imagination, d'habitude et d'obscurité, les Idées que nous connaissons sans lesavoir.
C'est le même fait que Descartes a expliqué plus tard en disant que ces idées sont innées, c'est-à-dire font partiede la nature même de notre raison, et non pas apprises ni tirées de l'expérience.
Platon ne pense pas ainsi ; pour lui,elles viennent d'une expérience réelle, mais qui a eu lieu dans une existence désincarnée.
LA THÉORIE DE L'AMOUR
Pour Platon dans le Banquet, l'amour est l'attrait, ressenti par nous, du monde invisible, l'attrait de l'idéal.
Carl'amour va par degrés lui aussi.
Il va d'abord à la beauté des corps, mais à travers celle-là, c'est la beauté des âmesqui l'attire, et, par-delà cette beauté des âmes, il tend vers la beauté idéale.
C'est pourquoi « amour platonique »est, dans notre langage, synonyme de « contemplation et respect ».
LA DOCTRINE DE L'IMMORTALITÉ DE L'ÂME
Elle est démontrée dans le Phédon par trois arguments principaux : l'un tiré précisément de la réminiscence ; puisquenous avons eu une vie avant la naissance, il est probable que nous en aurons une après la mort du corps ; — unautre tiré de la simplicité essentielle de l'âme ; mourir, c'est se dissoudre ; or, l'âme est non composée et ne peutdonc se dissoudre ni mourir ; — le dernier argument est tiré de la distinction des deux mondes : le changement, lamort font partie en tant que phénomènes, du monde de la nature, du monde sensible apparent ; l'âme, qui faitpartie du monde invisible, est impérissable.
Tous les arguments reposent, comme plus tard le cogito cartésien, surune prise de conscience où l'âme se saisit comme indépendante du corps et comme rattachée strictement aux idéeset à la connaissance.
LA MORALE
La vertu suprême consiste, comme toute la doctrine le fait pressentir, dans le « détachement » du monde sensibleet des biens extérieurs, pour aller vers la contemplation des idées et spécialement, de l'idée du Bien ; enfin dansl'effort pour réaliser cet idéal de perfection qu'est le Bien.
Au-dessous de cette vertu qui est presque divine, il y a la vertu proprement humaine : la justice.
Elle consiste dansl'harmonie intérieure de l'âme.
L'âme, comme la cité (le parallélisme entre ces deux réalités est parfait pour Platon,ce qui a permis, dans la République de transposer la justice dans la cité pour mieux en saisir la nature) a troisfacultés : la raison, le cœur, les appétits (dans la cité, cela correspond au philosophe-roi, à la classe des gardiens,à la classe des producteurs et artisans).
La vertu de la raison, c'est la sagesse ; la vertu du cœur, c'est le courage; la vertu des appétits, c'est la tempérance.
Et la justice est l'accord parfait, l'harmonie hiérarchique des trois : lesappétits se subordonnant au cœur et le cœur à la raison, de même que la justice sociale sera l'harmonieusehiérarchie entre les trois classes indispensables les unes aux autres : les gouvernants, les guerriers ou gardiens, lesartisans producteurs.
LA POLITIQUE
Dans la République, le Politique, et les Lois, sa dernière œuvre, inachevée, Platon énonce les conditions de la citéharmonieuse.
L'ensemble de ses idées politiques laisse une impression totalitariste où les pleins pouvoirs requis pourle souverain ne sont tempérés et justifiés que par la personnalité même du souverain : le philosophe-roi, celui quigouverne autoritairement mais dans le sacrifice de soi, les yeux fixés sur l'idée du Bien, et sur le paradigme de la citéidéale.
Le système de Platon n'inclut absolument pas l'idée de progrès.
Pour lui il y a la vérité et les erreurs, l'harmonie duvrai et du juste dans le bien, l'unité efficace de la cité et les dissensions qui viennent des libertés individuelles, de lacomplaisance envers les passions ou de la fascination des ombres.
Le « mouvement naturel » ne conduit qu'à lamort, à la décadence, à l'anarchie, à la guerre, ...au cours d'un cycle où triomphent successivement le plus fort, leplus riche, le plus vil, cette dernière forme étant la démocratie.
La cité est une organisation de la vie en commun étant donné d'une part les conditions géographiques et naturelles,d'autre part les différences d'aptitudes des humains.
Cette organisation requiert des lois sévères pour lutter contrele mouvement naturel et elles doivent tout prévoir pour tout redresser et pour instituer la stabilité éternelle desvaleurs.
11 n'y a aucune liberté dans la cité platonicienne, sinon la liberté d'accomplir la fonction sociale dans larépartition la meilleure des fonctions (division des tâches) et dans le dévouement total au bien commun à quoi toutest subordonné et au nom duquel tout est réglementé : les mariages sont organisés pour assurer les enfants les plusbeaux possibles par un eugénisme intégral, et les « inutiles » — les poètes et les artistes par exemple — sontexpulsés.
Trois classes sociales, inégales et bien séparées, composent la cité dont le territoire et le nombre sont calculés à lamesure humaine et compte tenu d'une mathématique idéale : 1) la classe des producteurs et artisans, la plusnombreuse, a pour fonction de nourrir, vêtir, bâtir, fabriquer tout ce qui est nécessaire à la communauté ; il y règnela propriété familiale et la possibilité de s'enrichir dans des limites fixées par la loi ; 2) la classe des gardiens qui, au.
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