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Posséder un JE dans sa représentation....

Publié le 19/03/2014

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« Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, c'est-à-dire un être entière¬ment différent par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise ; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas dire Je, car il l'a dans la pen¬sée ; ainsi toutes les langues, lorsqu'elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je, même si elles ne l'expriment pas par un mot particulier. Car cette faculté (de penser) est l'enten¬dement. Il faut remarquer que l'enfant qui sait déjà parler assez correctement ne commence qu'assez tard (peut-être un an après) à dire Je; avant il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.); et il semble que pour lui une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je; à partir de ce jour, il ne revient jamais à l'autre manière de parler. Auparavant, il ne faisait que sentir ; maintenant il se pense. « Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique (Livre I, § 1) traduit par M. Foucault, Librairie J. Vrin, 1964.
Pouvoir dire « Je « permet à l'homme de transcender l'ordre naturel
 
« Posséder le Je dans sa représentation «, c'est être capable de se saisir soi-même par un retour sur soi comme un être unique et identique à soi-même dans le temps, autrement dit accéder à la conscience de soi.
 
Le « je « utilisé comme substantif désigne donc le sujet capable de totaliser le divers dans la représentation, de rendre présent aussi bien ce qui se déroule en la conscience que ce qui lui est extérieur.

« 1 L'homme est un être qui a une dignité, une valeur absolue L'homme est une personne, un sujet moral responsable et possédant une digrùté, une valeur absolue.

Contrairement aux choses qui ont une valeur relative et qui peuvent être utilisées comme simple moyen, l'homme constitue une fin en soi.

Seul un être, ayant conscience d'être un et identique par-delà la multiplicité des états de conscience internes et des expériences vécues, peut être un sujet ayant des droits et des devoirs.

La personne désigne l'individu humain comme sin­ gulier universel.

Tout homme peut dire « je », c'est-à-dire totaliser le divers, et doit reconnaître tous les autres qui peu­ vent dire « je ».

La personne est ainsi une catégorie juri­ dique : un sujet reconnu par le droit comme acteur libre et responsable.

Elle est aussi une catégorie morale : un sujet ayant des devoirs de vertu, en particulier celui de travailler au bonheur de ses semblables ou tout au moins de se donner comme fin à ses actions le respect de l'humanité en saper­ sonne et en celle d'autrui .

1 L'entendement ou le pouvoir d'unification de la conscience Le Je n'est qu'une expression de l'entendement , défini comme pouvoir de penser les objets au moyen de concepts unifiant et ordonnant le divers .

L'absence du mot « je » dans certaines langues n'implique donc pas l'absence de cette faculté propre à tout homme d'unifier le divers de la représentation .

1 La formation du pouvoir de dire Je chez l'enfant Kant souligne que l'enfant qui commence à parler ne dit pas spontanément Je, mais parle d'abord de lui à la troi­ sième personne .

L'éveil de l'enfant à la conscience de soi est le résultat d'une maturation.

Kant note ensuite que l'appa­ rition du Je chez l'enfant est irréversible .

Ayant conscience de lui-même, il accède désormais au règne des personnes morales.

Il devient un sujet : «Auparavant , il ne faisait que se sentir ; maintenant il se pense ».

Autrement dit, il s'élève d'une existence purement sensible à une existence où l'acti­ vité intellectuelle de l'esprit lui permet d'accéder à la sphère de la moralité •. »

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