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Pour savoir, faut il renoncer à croire ?

Publié le 01/03/2005

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* Dans une perspective scientifique, qui est la notre aujourd'hui, croire est une faiblesse, d'une part parce que la croyance peut nous mener vers l'erreur ou l'illusion, d'autre part parce que l'objet d'une croyance ne peut jamais être ni démontré ni vérifié. * Ainsi, il semble que savoir soit supérieur à croire, puisque le premier a une qualité de certitude que le second n'a pas.               B. Une différence de démarche * Savoir, c'est observer la réalité qui nous entoure, faire des expérience, l'étudier, émettre des hypothèses et les vérifier. C'est donc être en contact direct avec le réel et fonder sa connaissance sur ce contact. * Croire au contraire découle d'un acte de la volonté, qui décide d'adhérer à une idée ou à une thèse : c'est être en contact avec une intériorité, la sienne, plutôt qu'avec l'extérieur, le réel. De plus, croire relève du sentiment (le sentiment de confiance que l'on accorde à une idée), contrairement au savoir. * Il semble donc que croire et savoir s'excluent mutuellement. En effet, leur différence de résultat et de démarche les rend incompatibles. Si on croit, on ne peut pas savoir, et inversement.

On admet volontiers que croire n’est pas savoir : on croit aux extra-terrestres ou à la vie après la mort mais on sait que 2+2 = 4 et que la terre tourne autour du soleil. Du coup, chercher à savoir = chercher ce qui est certain et non ce qui est simplement crédible. Cependant, chercher la vérité, c’est admettre qu’elle peut être atteinte : cela est une certitude que le scepticisme tend à rendre douteuse. Du coup, il semblerait que l’on croit que la vérité est possible, que la recherche du vrai n’est pas vaine. Ainsi, pour chercher la vérité, faut-il renoncer à croire (abandonner tout ce qui n’a pas fait l’objet d’un examen rationnel) ou bien la croyance – ne serait-ce qu’en la vérité elle-même – a-t-elle sa place dans cette quête ?

« • Dès lors, on peut se demander s'il faut vraiment renoncer à la croyance, si cela nous est réellement profitable.

III – Croire et savoir : une complémentarité • Nous avons vu que renoncer à la croyance, c'est également renoncer à une part de nous même, celle qui accordede l'importance à d'autres choses que les explications scientifiques, qui a besoin d'un sens ou du moins d'unedimension spirituelle, qu'elle soit religieuse ou non, dans notre monde.

Or, si l'on ne peut ni se passer du savoir nirenoncer à croire, ne faut-il pas chercher à voir entre ces deux termes un rapport de complémentarité ? A.

De la croyance au savoir• La croyance permet de se forger un système de pensée même lorsque aucune vérification n'est possible.

Ainsi,nous croyons à certaines valeurs, qui pourtant ne peuvent être vérifiée objectivement.On peut ainsi croire en la valeur du bien : cela relève de la croyance, puisqu'aucune vérification ne peut démontrerque le bien est plus valable que le mal.De même, nous nous efforçons de croire en la liberté.

Pourtant, la liberté n'est qu'une croyance, non un fait avéré.En ce sens, on peut même parler d'un devoir de croire : il faut croire au bien, à la liberté pour fonder une morale.• La croyance est également une première étape vers la connaissance et le savoir.

En effet, il faut une croyancepréalable pour chercher à vérifier un fait.

Tout savoir est une croyance tant qu'il n'est pas vérifié et démontrer.

Orsans ces croyances préalables, point de désir de vérification.à On peut donc voir la croyance également comme un postulat.

Il faut ce postulat de départ pour construire unsavoir.

Ainsi, croire et savoir ne sont pas incompatibles.

B.

Croire ce que l'on sait • On peut croire à une proposition fondée par la science : une loi scientifique est un objet de savoir pour celui quiest capable de la comprendre ; mais pour le non-scientifique, c'est une croyance, puisqu'elle est admise par la forcede l'autorité des savants.

Ce n'est pas parce qu'une proposition est rationnelle et vérifiée qu'elle estautomatiquement un savoir pour nous.

Il faut encore s'y rapporter par un acte de connaissance, c'est-à-dire fonderson adhésion sur des principes objectifs et rationnels.• Distinguer savoir et croire, en suspendant le rapport de hiérarchie que l'on avait pu y voir, c'est ne plus s'attacheruniquement à la possession d'un contenu, mais voir dans ces deux actes des représentations.

Une croyance commeun savoir est pour nous une représentation : croire en Dieu ou croire en la loi de la gravité est une représentation. • Descartes dit ainsi que le doute radical des méditations métaphysiquesconduit à rejeter des vérités.

Mais il n'exclut pas la posssibilité de réintégrerces vérités admises, puis rejetées, à l'édifice de la connaissance.

Leurcontenu sera le même mais leur statut aura changé.

Mais il faut d'abord quel'ordre de sa méditation les fondent comme telle.

Descartes n'efface pas cesreprésentations, il continue de les posséder, mais il suspend leur statut devérité en attendant de les avoir fondées aux yeux de sa propre raison, enattendant de les avoir pensées.

Conclusion Le fait de croire n'a pas son principe uniquement dans la subjectivité etl'irrationnalité.

C'est également un état du sujet qui adhere à certainesrepresentations et n'est pas incompatible avec le savoir.L'inverse peut également être considéré : de meme qu'il n'est pas nécessairede renoncer à croire pour savoir, de meme il n'est pas nécessaire de renoncerà savoir pour croire et la croyance peut avoir sa place dans le mondemoderne dès lorsqu'elle n'entre pas en conflit avec les fondements objectifsde la science.. »

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