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Pourquoi cherche-t-on a etre reconnu par les autres ?

Publié le 01/03/2005

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Ce sujet vous demande alors de vous interroger sur la place et le rôle de l'autre dans notre rapport à nous-mêmes. Vous pouvez par exemple voir comment le rapport à l'autre peut déterminer l'estime de soi. Comment le rejet de l'autre peut conduire au mépris de soi... Cela ne tend-il pas à saisir ce en quoi l'autre peut être déterminant pour nous et ce en quoi il nous constitue ? «   L'aide de votre professeur met en avant les concepts d'image de nous auprès d'autrui, et pose la question de la représentation que nous nous créons de nous-mêmes et que nous affichons auprès des autres : il faudra proposer une explication de l'existence de ces phénomènes de représentation, ce qui sera révélateur de la relation que nous entretenons avec autrui du point de vue de la construction de notre propre être. C'est en effet dans ce travail sur notre relation à autrui tournée vers la constitution de nous-mêmes que l'on pourra certainement trouver les causes de notre recherche de reconnaissance auprès des autres.     Eléments pour le développement   * Reconnaissance par l'autre et conscience de soi   Hegel, Précis de l'encyclopédie des sciences philosophiques   « 430. Une conscience de soi pour une autre conscience de soi est tout d'abord immédiate comme autre chose pour une autre chose. Je me vois en lui moi-même immédiatement comme Moi, mais j'y vois aussi un autre objet étant là (daseiendes) immédiatement, en tant que Moi absolument indépendant en face de moi. La mise de côté de l'individualité de la conscience de soi a été la première ; par là elle n'a été déterminée que comme particulière.

Attention : "reconnaître" ne signifie pas "se remettre en mémoire", mais "respecter, considérer", (au sens de "reconnaître quelqu'un comme son égal", ou "Israël est reconnu par le Vatican"). Partez du constat simple suivant : tout le monde (ou presque) aspire à être connu, à devenir célèbre, à compter pour les autres. Il doit être satisfaisant pour l'amour-propre d'être élu "personnalité de l'année". N'est-ce là qu'un désir futile (l'ambition) ? Ou bien cela ne révèle-t-il pas plutôt une aspiration profonde de l'être humain, un désir métaphysique ? L'homme a besoin d'être reconnu par les autres pour avoir l'impression d'exister vraiment. Exister passe par la reconnaissance, par autrui.

« Une première possibilité est de considérer la recherche de reconnaissance de l'autre comme étant ce qui va medonner la conscience de moi-même, que ce soit par le biais d'un affrontement des consciences, comme dans ladialectique hégélienne du maître et de l'esclave, ou par celui d'une simple recherche de reconnaissance par le biaisd'une représentation de nous-mêmes : on pourra par exemple interroger les phénomènes de séduction, deconstruction d'un masque social, pour soutenir l'idée que nous nous mettons en quelque sorte en scène de manièreà marquer les autres, et à devenir « quelqu'un » pour eux, autrement dit, que nous ne nous contentons pas d'existerde manière brute aux yeux des autres et que nous travaillons sur la manière dont notre existence va leur apparaître. * La nature sociale de l'homme et son besoin de reconnaissance par autrui Alain « Il est bon de redire que l'homme ne se forme jamais par l'expérience solitaire.

Quand par métier il serait presquetoujours seul et aux prises avec la nature inhumaine, toujours est-il qu'il n'a pu grandir seul et que ses premièresexpériences sont de l'homme et de l'ordre humain, dont il dépend d'abord directement ; l'enfant vit de ce qu'on luidonne, et son travail c'est d'obtenir, non de produire.

Nous passons tous par cette expérience décisive, qui nousapprend en même temps la parole et la pensée.

Nos premières idées sont des mots compris et répétés.

L'enfant estcomme séparé du spectacle de la nature, et ne commence jamais par s'en approcher tout seul ; on le lui montre eton le lui nomme.

C'est donc à travers l'ordre humain qu'il connaît toute chose ; et c'est certainement de l'ordrehumain qu'il prend l'idée de lui-même, car on le nomme, et on le désigne à lui-même, comme on lui désigne lesautres.

» On peut peut-être avancer, pour expliquer cette recherche de reconnaissance par les autres, que l'homme est parnature un être social, que la relation aux autres est contenue dans son essence, que l'homme devient homme par lecontact avec ses semblables : alors nous cherchons à être reconnus par les autres dans le but d'accomplir notreessence d'homme social. * La recherche de reconnaissance comme recherche de notre essence à la fois collective et individuelle Heidegger « Les autres » ne désignent pas la totalité de ce que je ne suis pas, de ce dont je me distingue ; au contraire, lesautres sont plutôt ceux dont le plus souvent on ne se distingue pas soi-même et parmi lesquels on se trouve aussi.Le monde auquel je suis est toujours un monde que je partage avec d'autres, parce que l'être-au-monde est unêtre-au-monde-avec...

Le monde de l'être-là est un monde commun.

L'être-là...

est un être-avec-autrui.

L'Etre ensoi intramondain d'autrui est coexistence.

» Plus spécifiquement, et au-delà de notre mode de vie social, que nous posons comme étant contenu dans notrenature, c'est notre manière de nous penser nous-mêmes, dans notre relation au monde, qui inclut notrereconnaissance par les autres et notre propre reconnaissance des autres : ‘l'être-au-monde' général estnécessairement un ‘être-au-monde-avec'.

La réponse proposée au sujet dépasse donc la nature sociale de l'hommepour se tourner vers sa nature générale, donc la socialité n'est qu'un aspect.

Nature collective et nature individuellesont indissociables, et c'est ce qui nous pousse à chercher à être reconnus par les autres en même temps que nouscherchons à nous reconnaître nous-mêmes. Conclusion Partant du constat selon lequel l'homme cherche en permanence à être reconnu par ses semblables, on en arrive àmettre en évidence un aspect important de la nature humaine, ou, plus encore, de l'essence humaine : le rapportaux autres n'est pas une contingence, il fait partie de l'essence de l'homme, et conditionne donc l'ensemble de sonattitude.

La recherche de reconnaissance apparaît alors comme un aspect particulièrement révélateur de cetteessence.. »

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