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Pourquoi les hommes vivent-ils en société ?

Publié le 27/02/2005

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Les relations avec autrui sont souvent conflictuelles. Mais alors quelle raison y a-t-il à vivre ensemble, l'un à côté de l'autre ? La question ici, cherche à définir une cause à la société mais aussi une origine. Cela est compliqué pour nous qui ne connaissons depuis notre naissance que cet état de fait. C'est pour cela que l'instrument théorique de l'état de nature, un état où l'homme ne connaissait pas la société est nécessaire. Pourquoi quitter l'état de nature ? L'homme ne trouve-t-il pas en société un avantage certain ? Celui d'être protéger et de pouvoir échanger le fruit de son travail ? Mais pouvons-nous réduire la société à un simple calcul rationnel ou ne faut-il pas voir dans une société une réunion à l'origine affective, un partage de valeurs communes ? N'est-ce pas dangereux de ne plus voir que mon voisin est plus qu'une figure que je croise ? Le bien commun d'une société ne vient-il pas de cette prise en compte de la spécificité du lien social ?

« pulsion d'agressivité envers ce qui fait obstacle à l'objet de la satisfaction.

Freud va même jusqu'à faire de la pulsiond'agressivité une pulsion naturelle et innée chez l'homme.

Il dira de lui toujours dans Malaise dans la civilisation que c'est un être assoiffé de sang, qui a qu'une idée : celle de faire d'autrui un objet d'assouvissement de sespenchants meurtriers : « L'homme est en effet tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de sonprochain, d'exploiter son travail sans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans son consentement, des'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.

Homo homini lupus ( l'homme est un loup pour l'homme) » Cependant, ses pulsions menacent la société et celle-ci se fonde justement surune restriction de ses pulsions et de ses désirs.

Une liberté totale donnée à nos pulsions empêcheraient les hommesde vivre ensemble.

Dans un état de nature, ses pulsions ne sont justement pas contraintes par quelque chose.

C'esten ce sens que l'homme primitif ne souffrait d'aucune « restriction » de ses pulsions.

Bien que la société vise à longterme le bonheur des hommes, « elle repose sur le renoncement aux pulsions instinctives ».

L'édifice de la civilisationexige le travail, donc le sacrifice ou en tous cas le report des désirs immédiats.

En particulier, les pulsions sexuelles(ce que Freud appelle la libido) subissent, du fait de l'organisation sociale, de graves dommages.

Et même si l'onpeut imaginer une organisation sociale où la libido serait moins réprimée que dans la culture occidentale moderne, ilreste que les pulsions agressives naturelles devront toujours être contrôlées et endiguées par l'organisation sociale. 3.

La société détermine notre comportement Rousseau affirme que la sociabilité se constitue historiquement, sous la pression des conditions extérieures.

Pourl'auteur, tout individu dispose à sa naissance d'une indépendance naturelle et peut très bien survivre en utilisant lesdons de la nature.

La société constituerait donc la perte de cette liberté initiale.

Nous sentons qu'en société, nousne pouvons pas faire ce que nous voulons.

Pour plusieurs raisons : d'abord parce qu'il y a des règles en société qu'ilnous faut respecter sous peine d'être marginalisé, voire exclu.

D'autre part, il y a de terribles interdits qui sontvéhiculés par les morales ambiantes.

Freud identifie d'ailleurs une instance particulière dans sa seconde topique, qu'ilnomme sur-moi qui est constitué par l'intériorisation des interdits parentaux et par les règles de la société, tellesque les éducateurs et la socialisation nous apprennent.

De plus, en société, c'est la majorité qui règne, ce qu'onappelle l'opinion publique.

Adorno dénonce ainsi cette loi du plus nombreux.

Nous ne pouvons pas nier que la sociétéest soumission puisqu'elle privilégie les comportements majoritaires et dénigrent le minoritaire.

II La société est choisie pour les avantages de la complémentarité 1.

La société : la complémentarité des compétences On peut dire que l'homme ne peut vivre qu'en société.

Chaque homme a des besoins qu'il peut certes assouvir toutseul, mais de manière pénible et insuffisante.

Ainsi, Kant affirme que les hommes ont un penchant qu'il les porte àentrer en société, qu'ils portent en eux une sociabilité.

« L'homme à une inclination à s'associer, parce que dans untel état il se sent plus homme.

» , Les hommes ont une tendance naturelle à s'associer parce que la réunion deshommes permet à chacun de se compléter et de se perfectionner.

L'homme vit en société, répond Platon, « parceque chacun d'entre nous se trouve dans la situation de ne pas se suffire à lui-même, mais au contraire de manquerde beaucoup de choses 1 » La société permet à chacun d'assouvir ses besoins.

Je peux vendre mes compétences en échange j'obtiens leproduit des compétences de quelqu'un d'autre.

Par la division du travail, il est devenu nécessaire pour chacun depouvoir échanger le produit de son travail avec ce dont a besoin et qui est produit par mon voisin.

Rousseau, dansune même veine, affirme que la société est avantageuse pour les hommes.

« Supposons dix hommes, dont chacun adix sortes de besoins.

Il faut que chacun, pour son nécessaire, s'applique à dix sortes de travaux[…] Formons unesociété de dix hommes, et que chacun s'applique, pour lui seul et pour les neufs autres, au genre d'occupation quilui convient le mieux.

»( Emile ou l'éducation ) Dès lors chacun aura plus facile et mieux ce qui lui faut pour assouvir ses besoins en échangeant le fruit de son travail avec celui des autres.Le village se créer, selon Aristote, pour satisfaire les besoins que chacun ne peut satisfaire seul.

« Ce n'est que parla société que l'homme est capable de suppléer à ses déficiences.

» affirme Hume.

La nature est hostile pourl'homme qui est un être démuni, sans défense.

L'association à plusieurs permet justement de mieux se défendrecontre la nature, de construire des édifices pour résister aux intempéries, etc….

2.

La société comme protection et sécurité De même, Hobbes explique que l'état de nature pour l'homme était un état de guerre permanent.

Chaque hommeavait un droit égal sur les choses et dès que leur convoitise se portait sur une même chose, seule la force pouvaitparler.

Chacun pouvait agresser l'autre et l'angoisse pour sa propre vie était omniprésente.

C'est pour cette raisonque les hommes ont accepté d'entrer en société, écrit-il dans le Léviathan .

La société, par laquelle la culture commence, essaie de mettre en œuvre des valeurs qui sont différentes des actes naturels.

Ainsi, à la loi du plusfort, elle substitue une égalité des droits et une justice protectrice.

Dans la société, les lois garantissent la punitiondes actes qui portent atteinte à autrui et le nuisent dans son bien-être et dans sa liberté.

La culture essaie des'éloigner des processus naturels et tentent d'imposer la raison, là où la nature ne voit que des instincts.

Ce qui faitla spécificité des sociétés humaines pour Adam Smith, ce sont les actes d'échanges qui se produisent.

De fait, il n'ya jamais dans le monde animal de réel échange, avec la mise en marché d'un bien, ni de dialogue.

L'animal neconnaît pour obtenir une chose détenue par un autre que la force ou la plainte.Spinoza répond à la question de la raison de la société dans Traité de l'autorité politique .

Le but de la société civile nous dit-il, est d'assurer « la paix et la sécurité de la vie ».

La seule raison d'être des institutions est de permettrede vivre ensemble à des hommes qui n'y sont pas disposés naturellement.

C'est à cette seule condition que l'hommeaccepte d'entrer en société.

Pour que les sujets abandonnent leur liberté, il faut qu'en contrepartie l'état lui assurequ'il ne sera plus menacé par les autres comme dans l'état de nature.

Le meilleur état sera celui qui réussit à établir. »

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