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Pourquoi obéir aux lois?

Publié le 31/01/2005

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-Dans le Criton, Socrate refuse de fuir, et préfère mourir, plutôt que de désobéir à la loi athénienne ; car si tout homme faisait comme lui, les lois n'auraient plus aucune autorité, et la société se disloquerait d'elle-même.     II. L'obéissance aux lois constitue l'accomplissement de la destination rationnelle de l'homme, tant sous sa forme individuelle que collective (Kant).   -Perspective individuelle : l'homme n'est libre qu'en obéissant à sa propre loi morale : c'est la théorie de l'autonomie, par laquelle l'individu donne à la maxime de son action la forme pure que lui prête la raison pure dans son usage pratique. Le sujet peut ainsi s'affranchir du déterminisme universel de la nature (saisi par l'entendement), et imprimer sur cette dernière la marque de la moralité. -Perspective collective : l'homme ne saurait jamais obéir toujours à cette loi morale ; il faut donc l'établissement de lois politiques, qui soient l'expression de cette loi morale, dans son application à des cas concrets. Ainsi, on ne peut contester une loi, quand sa légitimité tient à la liaison intime entre le droit et la morale.     III. L'homme trouve dans l'obéissance aux lois la possibilité de retrouver sa liberté, au sein même de l'état social (Rousseau).   -L'homme de la nature est libre et égal aux autres hommes dispersés dans la nature.

« L'obéissance à soi-même peut se faire par une soumission à la loi, dans la mesure où la loi est redéfinie commeproduit de la volonté générale.

Dans le Contrat social , Rousseau définit l'autorité souveraine comme autorité du peuple.

La souveraineté, objet de soumission, permet donc de maintenir la liberté.

Ce sont les mêmespersonnes qui sont individu et peuple, elles aliènent donc leur liberté à elles-mêmes, ce qui n'est donc pas unealiénation au sens propre.

Cela se fait au travers de l'obéissance à la loi.

En effet, les sujets doivent obéir à laloi, c'est pour eux un devoir, mais la loi est le fruit de ces mêmes sujets réunis par le contrat social, c'est-à-dire de la volonté générale.

La volonté générale est donc à la fois ce qui institue et prescrit la loi et ce qui s'ysoumet par devoir.

Ce devoir n'est donc pas une soumission ou plutôt, c'est une soumission à soi même :«L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.

Si vous ne voulez pas obéir à des chefs, obéissez à laloi ».

Le peuple est donc libre et autonome et son devoir est alors d'obéir à lui-même, au travers de la loi qu'ils'est à lui-même prescrite.

Le devoir d'obéissance n'est alors pas une contrainte extérieure, mais une obligationinterne. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait nepas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Maisil faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas êtreempêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans cesens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un cheminles arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir unoiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcherquelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser libre dele faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène laliberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au motliberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à toutmoment, dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui estvirtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justementde mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent lesindividus de se nuire les uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce queKant appelle l'autonomie : obéir, à la loi dont on est, en tant qu'êtreraisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison,c'est être pleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obligersoi-même à une conduite raisonnable, s'interdire certains débordements, enun mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sont morales,ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le ContratSocial jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes : car c'est le peuplesouverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité) qui décide des lois.

Ainsi chacund'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux lois dont il est l'auteur, en tant que membrede la volonté générale. Conclusion.

-Obéir aux lois permet à la cité d'assurer sa stabilité et sa cohésion sociale : l'individu est comme la partie qui nedoit pas perturber l'ordre général, pour pouvoir garantir la bonne santé du tout.-Cette obéissance rejoint une destination fondamentale de l'homme, celle de sa rationnalité : l'homme obéit aux loisde la cité, car celles-ci sont le reflet de la forme a priori de sa raison pure pratique, fondement de la loi morale universelle.-Mais en définitive, la dernière raison décisive d'obéir aux lois de la cité, c'est que celles-ci constituent le seulmoyen, pour l'individu dans sa condition sociale, d'exprimer une liberté qu'il a tout d'abord dû aliéner aux autresmembres de la cité.

Obéir aux lois, c'est avant tout obéir à la destination propre de l'homme : celle de sa liberténaturelle originaire.. »

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