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Pourquoi parle-t-on?

Publié le 17/01/2021

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Ce qui est à la mode aujourd¹hui, c¹est la communication. Nous communiquons par internet, nos chefs d¹Etat font des communiqués à la presse et la communication elle-même est devenue un métier. En effet, nous ne faisons plus de la publicité mais de la ³com² et dans les entreprises, des postes ont été créés comme celui de chargé de communication, interne ou externe. Nous consommons un haut débit de mots fournis par la voie de la télévision, de la radio ; par des débats, des discussions professionnelles ou entre amis, des confessions, des déclarations ; ou simplement par la voie du parler pour parler, s¹entendre articuler des mots, des phrases. Nous parlons sans arrêt et si ce n¹est en proférant des paroles, c¹est en nous parlant à nous même, nous pensons, avec des mots, peut être même sans. Il y en a même qui parlent en dormant. Alors peut-on oser se demander pourquoi nous parlons? Nous usons sans cesse du langage et nous allons cette fois encore répondre de ce langage en discutant avec des proches de cette question. Pourquoi en sommes nous dépendant? De quelle source naît cette nécessité? Et jusqu¹où peut aller l¹expression de nos pensées? C¹est à l¹aide de la philosophie mais aussi de la linguistique et de la psychanalyse que je vais tenter d¹expliquer l¹importance de l¹origine du langage et ses implications dans la construction de la psyché humaine et les limites du langage parlé qui laisse place à la singularité de la pensée.

« Les psychanalystes ont observé chez le jeune enfant que souvent, la première personne qu¹il appelle par son nom est non sa mère mais son père.

En effet, l¹enfant n¹éprouve pas le besoin de nommer sa mère car il se sent encore assuré de sa présence en permanence.

Freud a étudié le comportement de son petit fils de dix-huit mois dans le jeu de la bobine, appelé le jeu du ³fort!da!².

L¹enfant s¹amusait à lancer une bobine en disant , mot allemand signifiant ³au loin², et à la ramener vers lui en disant qui veut dire ³ici².

Freud en a conclu que l¹enfant essayait de se rassurer en observant l¹objet, son jouet, partir, puis revenir.

Car, d¹après le linguiste français Emile Benveniste dans Problèmes de linguistique générale,³ l¹acquisition du langage est une expérience que va de pair chez l¹enfant avec la formation du symbole et la construction de l¹objet².

C¹est ainsi qu¹il apaise sa détresse en se représentant  sa mère, qu¹il nommera alors, sachant qu¹elle reviendra à lui.

Avant, cette absence troublante se manifestait par des cris et des peurs qui se canalisent peu à peu par la mise en oeuvre de la capacité à pensée, avec comme support l¹élaboration par le langage.

L¹autiste est justement celui qui n¹accepte pas l¹absence et qui se refuse à la représentation.    Le langage canalise instinct, passion et pulsion.

L¹animal s¹oppose ici une fois de plus à l¹être humain.

En effet, l¹animal s¹il a peur, cherchera instinctivement à s¹enfuir ou à se défendre.

Il ne pourra y réfléchir d¹avantage, il ne pourra que réagir.

Il ne pourra débattre de la situation et adoucir ses réactions en en discutant avec ses semblables.

La mise en mot d¹un ressentit, d¹une émotion ou d¹un besoin, l¹exteriorisation de ses pensées, permet de prendre de la distance par rapport à la force d¹une passion violente.

Le fait de dire > permet souvent d¹apaiser cette impulsion et de n¹en rien faire.

Le langage est ainsi un moyen de se protéger.

Là réside d¹ailleurs le travail des psychothérapeutes qui savent entendre la violence cachée ou refoulée de leur patient et peuvent les aider à s¹en libérer et parfois même à empêcher un acte irréversible.    C¹est parce que le langage permet de canaliser les pulsions que l¹on peut s¹inscrire dans la société. D¹ailleurs, pour Rousseau, le besoin de parler naît avec la société dont la famille serait la première institution sociale.

En s¹opposant à Condillac qui explique l¹invention des langues par le besoin de communiquer, Rousseau affirme qu¹à l¹état de nature, l¹homme est un être solitaire qui n¹éprouve nullement le besoin de. »

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