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Pourquoi Suis-Je Si Différent De Ce Que Je Pense Être ?

Publié le 15/01/2013

Extrait du document

Nous ne pouvons interagir avec le monde extérieur sans l'interpréter. Et par définition, interpréter quelque

chose induit une potentielle erreur, et nous déformons donc souvent la réalité, dans différentes mesures.

Nous ne sommes pas objectifs quant à nos perceptions, et l’interprétation de la réalité. Du fait même de

l'imperfection de nos cinq sens, nous ne sommes pas en mesure de percevoir la réalité avec exactitude.

« L'ego est le résultat d'une activité mentale qui crée et « maintient en vie « une entité imaginaire dans

notre esprit « (H. F. Wit), qui se place au centre de nos expériences.

Généralement, lorsque nous identifions quelque chose (un objet, un événement, ou une personne), nous

le faisons, tout naturellement, en le réduisant, résumant, ou au moins en accentuant ce qui nous

concerne directement. On peut constater ce phénomène lorsque, par exemple, un collège nous annonce

ses résultats à un examen et que notre première réaction et se situer par rapport à lui. Cela peut se faire

naturellement, inconsciemment.

« nous sommes toujours « habités » d'une émotion, d'un état d'esprit particulier, et que le fait même de vouloir s'analyser reflète une action de notre volonté, qui est généralement accompagnée de craintes et d'espoirs.

Le manque de lucidité quant à nos intentions, ou à l'impact de nos sentiments sur notre jugement nous éloigne d'autant de l'impartialité.

Car en effet, nous ne pouvons effectuer un examen objectif en étant « juge et partie », c'est-à-dire en étant à la fois l'auteur et le sujet de l'étude, ou de l'analyse. De plus, on peut constater que, parfois, l’observateur modifie ce qu’il observe, par le fait même de l’observer.

« Si je me surveille pour écrire, ma vigilance me modifie.

» Un sujet qui se sait observé fera des choix plus réfléchit, que s’il agit par habitude, car il aura tendance à vouloir prévoir les conséquences de ses choix, pour tenter de maîtriser l’image qu’il renvoi de lui au monde extérieur. Lorsque nous nous analysons de « l'intérieur », nous nous heurtons donc un à un manque d'objectivité important.

C'est ce qui nous amène à entretenir une perception de soi en décalage avec la réalité. Pour illustrer cette subjectivité, on peut se demander : « Qu'est-ce qui me différencie d'autrui, hormis mon apparence physique et mon statut social ? Qui suis-je réellement ? ».

On constate alors que la plupart des qualificatifs que l'on peut s'attribuer reflètent une certaine partialité, et peuvent être remis en question. Ainsi le fait que nous éprouvions un état d'esprit particulier, et que nous soyons à la fois l'examinateur et l'objet de cet examen nous conduit à faire preuve de subjectivité, ce qui au même titre que le manque de clarté face à soi-même, nous empêche de nous penser tel que nous sommes, en réalité.

S'il n'est donc pas possible de s'analyser objectivement d'un point de vue intérieur, alors on pourra tenter de se définir en se comparant à autrui et au monde extérieur. Pour se définir et tenter d'avoir une perception réaliste de nous même, nous pouvons essayer de nous interroger sur notre situation, et nous comparer aux autres. Dès notre enfance, nous intériorisons des règles, des valeurs, et une certaine morale, véhiculés par l'éducation que nous avons reçue, mais aussi par tous les moyens de communications dont dispose notre société. Ainsi, un certain de nombre de publicités nous présentent comme modèles de réussite, des hommes et des femmes, dans la fleur de l'âge, au physique impeccable, s'étant bien intégré dans la société, et étant très souvent heureux.

Et la publicité a pour but de transmettre un message simple : consommer nos produits amène au bonheur.

Ces stéréotypes peuvent déformer l'image que nous avons du bonheur, de la réussite, et de nous même, par processus d’identification.

Mais ils présentent un monde de perfection esthétique, où argent et plaisir sont maîtres, et sont suffisamment séduisants pour répandre ces valeurs, superficielles et en désaccord avec la réalité.

Par exemple, nous pouvons entretenir, presque inconsciemment, des raisonnements comme : « Si cette personne est riche, alors c'est nécessairement quelqu'un de bien».

Certains iront jusqu'à assimiler l'argent au bonheur, et s'éloigneront encore davantage de la réalité.

Ainsi donc, si nous voulons pouvoir nous définir objectivement, il nous faut comprendre que le pouvoir, l'argent, et la célébrité ne sont pas foncièrement désirables, et qu'ils ne facilitent pas l'accès au bonheur. Un désir est vain s'il nous motive à obtenir et à posséder toujours plus.

Il n'est donc pas possible de satisfaire réellement ces désirs, et de trouver le bonheur en œuvrant à leur réalisation.

Ce sont ces désirs vains qui nous poussent à adhérer à ces stéréotypes, et contribuent en partie à nous faire croire différents de ce que nous sommes. Épicure propose une philosophie du bonheur, se basant sur la sagesse, le discernement des désirs vains, et la limitation au désir nécessaire et naturel, ainsi que sur l'acceptation de soi et des autres, qui n'est possible que dans l'amitié. Accorder trop d'importance aux jugements d'autrui déformerait probablement davantage l'image que nous avons de nous-mêmes.

Car s'il est parfois possible qu'autrui nous connaisse mieux que nous-mêmes,. »

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