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Puis-je être sûr que je ne rêve pas?

Publié le 30/03/2005

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- Si, à l'instar des sceptiques, je puis douter que le monde dans lequel j'agis est réel, comment distinguer l'état de veille du rêve ? Diogène Laërce donne ainsi une description extravagante de Pyrrhon, qui doutant de l'existence de toutes choses, « n'évitait rien «, « ne se gardait de rien «, « affrontait tous les risques comme ils venaient, les charrettes, les précipices, les chiens « et « ne se fiait nullement à ses sensations « (cf. article sur Pyrrhon par J. Brunschwig in Philosophie grecque, dir. M. Canto-Sperber, PUF, 1997, pp.463-475). La perception ne me permet pas d'assurer la réalité du monde extérieur, et donc de distinguer entre le rêve et la réalité (cf. aussi Hume, Enquête sur l'entendement humain, chap. XII).

Si lorsque je rêve, je crois véritablement agir, comment m'assurer lorsque j'agis réellement en ce monde que je ne rêve point ? Comment distinguer le rêve de la réalité ? Si le rêve m'apparaît comme une réalité imaginaire, comment être certain que je n'imagine pas la réalité dans laquelle je vis ? Il s'agit là non pas d'un problème psychologique, mais d'une question ontologique : si le rêve possède une réalité propre, comment la distinguer de notre réalité ? Et notre réalité est-elle la véritable réalité ? Ou n'est-elle que l'image d'une réalité supérieure ?

« le réel en lui-même, mais la façon dont chaque conscience le vit et se le représente.

La première remarque que l'onpeut faire en considérant les choses ainsi, c'est que si nous avons la ferme et inébranlable conviction de ne pasrêver, il n'en reste pas moins que souvent la réalité nous surprend.Pour commencer la réflexion, il faut analyser les différences entre le rêve et la réalité telles donc qu'ellesapparaissent à la conscience.

Ceci pourra constituer la première partie.

Trois éléments peuvent être mis enévidence.

Premièrement, dans le rêve la continuité spatio-temporelle est brisée.

Deuxièmement, la réalité semblebeaucoup plus cohérente, cesignifie surtout que l'on doit assumer ce qui s'y passe, au sens où l'on ne peut pas toujours vraiment faire comme sice qui est arrivé n'était pas arrivé.

Troisièmement, comme le disait déjà Héraclite, « pendant le sommeil chacunpossède un monde à part », alors que le monde est commun à tous ceux qui sont éveillés.La référence à Descartes peut constituer l'essentiel de la seconde partie.

La transition peut se faire en remarquantque toutes ces différences n'existent, comme le rêve, que par rapport à une conscience qui les perçoit.

Dès lors,elles ne sont pas niées, mais relativisées.

La réalité n'est-elle pas vécue comme un songe cohérent ? Et encore,cette cohérence fait parfois défaut, au point qu'on peut se demander si elle relève vraiment d'autre chose que del'habitude.La troisième partie peut ainsi s'ouvrir sur ce qui est peut-être le grand problème de la philosophie moderne :comment connaître le monde indépendamment de nos représentations ? Ainsi la science, souvent conçue comme lemodèle de toute pensée objective, semble avoir perdu l'ambition de dire comment sont les réalités en elles-mêmes.Tout au plus parvient-elle à se prononcer sur la pertinence des modèles théoriques qui lui servent à établir les loisqui régissent les phénomènes observables.Mais si tout n'est que représentation, peut-on encore parler de vérité ? Spontanément, nous entendons par véritéun rapport de conformité au réel, et si « songe n'est que mensonge », c'est parce que ce rapport fait défaut lorsquel'on rêve.

Or, toute conscience est en même temps ignorance de ce que sont les choses indépendamment de lafaçon dont elle en a conscience.

C'est en ce sens que nous vivons dans l'illusion dès que nous croyons savoirquelque chose.

Tout au plus peut-on constater la cohérence relative de nos représentations ainsi que la possibilitéde les partager avec autrui, malgré l'impossibilité de saisir ce qu'autrui pense « exactement ».

Ainsi le rêve n'est pasqu'un accident mystérieux advenu à tout être vivant en général, ni non plus la plaisanterie sadique d'un créateurravi de voir ses créatures devenir folles un tiers de leur vie durant, mais l'image instructive de ce qui manque àjamais à notre connaissance. Introduction Si lorsque je rêve, je crois véritablement agir, comment m'assurer lorsque j'agis réellement en ce monde que je nerêve point ? Comment distinguer le rêve de la réalité ? Si le rêve m'apparaît comme une réalité imaginaire, commentêtre certain que je n'imagine pas la réalité dans laquelle je vis ? Il s'agit là non pas d'un problème psychologique,mais d'une question ontologique : si le rêve possède une réalité propre, comment la distinguer de notre réalité ? Etnotre réalité est-elle la véritable réalité ? Ou n'est-elle que l'image d'une réalité supérieure ? Première partie - Si, à l'instar des sceptiques, je puis douter que le monde dans lequel j'agis est réel, comment distinguer l'état deveille du rêve ? Diogène Laërce donne ainsi une description extravagante de Pyrrhon, qui doutant de l'existence detoutes choses, « n'évitait rien », « ne se gardait de rien », « affrontait tous les risques comme ils venaient, lescharrettes, les précipices, les chiens » et « ne se fiait nullement à ses sensations » (cf.

article sur Pyrrhon par J.Brunschwig in Philosophie grecque , dir.

M.

Canto-Sperber, PUF, 1997, pp.463-475).

La perception ne me permet pas d'assurer la réalité du monde extérieur, et donc de distinguer entre le rêve et la réalité (cf.

aussi Hume, Enquête sur l'entendement humain , chap.

XII).. »

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